IZOARD Jacques

Biographie

Jacques Izoard (pseudonyme de Jacques Delmotte) est né à Liège en 1936. Père instituteur. Mère professeur de dessin. Professeur de cours généraux dans l’enseignement communal professionnel et technique. 1958 : rencontre d’André Breton et de Jules Supervielle. Vie quotidienne à Liège. 1965 : découverte de l’Espagne. Depuis lors, chaque année, voyages et séjours en Andalousie et en Asturies. Animateur de la revue de poésie “Odradek”. Organise des lectures publiques de poèmes à Liège. Collabore à la maison d’édition “L’Atelier de l’agneau”. Aime la nuit. 1979 : obtient le Prix de l’Académie Mallarmé pour un livre : Vêtu, dévêtu, libre. A participé à plusieurs rencontres internationales de poésie (France, Yougoslavie, Pays-Bas, etc…). Jacques Izoard nous a quittés le 19 juillet 2008.

Bibliographie

  • Ce manteau de pauvreté, poèmes et autres récits, préface de Paul Gilson, Liège, Editions de l’ Essai. (coll. Essai-Poésie ; 196).
  • Les sources de feu brûlent le feu contraire, Bruxelles, Société des écrivains, 1964. Dessin d’ Ossip Zadkine.
  • Aveuglément, Orphée, Paris, Guy Chambelland, 1967. Dessin de Leonor Fini.
  • Des lierres, des neiges, des chats, Bruxelles, Henry Fagne, 1968. Dessin de Robert Varlez.
  • Un chemin de sel pur, suivi de Aveuglément Orphée, Paris, Guy Chambelland, 1969. Lithographie de Leonor Fini.
  • Le papier, L’aveugle, Liège, Editions de l’Essai, 1970.
  • Voix, vêtements, saccages, Paris, Grasset, 1971.
  • Des laitiers, des scélérats, Paris, Grasset, 1971. (Coll. Guy Chambelland).
  • Six poèmes, Liège, Tête de Houille, 1972. Gravure de Robert Varlez.
  • La maison des cent dormeurs, Paris, Gaston Puel, 1973. Gravure et maquette de Starisky.
  • La patrie empaillée, Paris, Bernard Grasset, 1973.
  • Bègue, bogue, borgne, Waremme, Editions de la revue Donner à voir, 1974. Couverture avec dessin de Robert Varlez.
  • Le poing près du coeur. In : Verticales 12, Decazeville, n°21-21, 1974.
  • Poèmes, Saint-Gengoux-le-National, Louis Dubost, 1974. (Coll. Fond de tiroir).
  • La maison dans le doigt. In : Cahiers de Roture, Liège, n°4, 1974.
  • Poulpes, papiers, Paris, Commune Mesures, 1975. Gravure Jean Coulon.
  • Rue obscure, avec Eugène Savitzkaya, Liège, Atelier de l’agneau, 1975.
  • Le corps caressé, Paris, Commune Mesure, 1976. Gravure de Jean Coulon.
  • La chambre d’Iris, Awan-Aywaille, Fonds de la Ville, 1976.
  • André Chédid, essai, Paris, Seghers, 1977. Coll. “Poètes d’ aujourd’hui”.
  • Vêtu, dévêtu, libre, Paris, Pierre Belfond, 1978. Prix Mallarmé.
  • Plaisirs solitaires, avec Eugène Savitzkaya, Liège, Atelier de l’agneau, 1979.
  • Avec la rouille et les crocs du renard. In : Douze poètes sans impatience, Paris, Lunneau-Ascot, 1979.
  • Enclos de nuit, Senningerberg, Grand-Duché de Luxembourg, Origine, 1980.
  • Langue, Nantes, Cahiers du Pré Nian, 1980. Sérigraphies de Herman, Bracaval, Boulay.
  • Petites merveilles, poing levés, Herstal, Atelier de l’agneau, 1980.
  • Frappé de cécité dans sa cité ardente, Liège, Atelier de la Soif étanche, 1980. Illustration de Lucien Massaert.
  • Le corps et l’image, Liège, Aux dépens de l’artiste, 1980. Eaux-Fortes de Jean-Luc Herman.
  • Axe de l’oeil, Herstal, Atelier de l’agneau, 1982. Dessins de Martin Vaughan-James.
  • Pavois du bleu, Saint-Laurent-du-Pont, Le Verbe et l’Empreinte, 1983. Huit dessins à l’encre de Chine, de Marc Pessin.
  • Voyage sous la peau, Nantes, Pré Nian, 1983. Gravures de Bracaval.
  • M’avait-il dit. In : La Lettre internationale, n°16, printemps 1988.
  • Sommeil d’encre. Ougrée, Mensuel 25 productions, 1988. Illustration de couverture de Robert Varlez.
  • Corps, maison, tumultes, Paris, Belfond, 1990.
  • Ourthe sourde, Brive, Myrddin, 1991.
  • Ce que le sable efface, avec La traversée des temps d’Andrée Chedid, Epinal, Ecole de l’Image, 1991.
  • Sulphur, Banff (Canada), Odradek, 1994.
  • Vendettas et tempêtes, Brive, Myrddin, 1994.
  • Traquenards, corps perdus, Châtelineau, Le Taillis Pré, 1996.
  • Entre l’air et l’air, Charleville, Mont Analogue, 1997. (Collection Etat des Lieux).
  • Le corps dans le corps, Brive, L’air de l’eau, 1997.
  • Carnaval d’hurluberlus, d’après des oeuvres du peintre Robert Ketelsgers, Bruxelles, Labor, 1997.
  • Rue Sous-l’eau, Liège, Tétras Lyre, 1997. Illustration d’André Stas,
  • Le bleu et la poussière, Paris, La Différence, 1998. Prix Alain Bosquet 1999 et Prix Triennal de Poésie 2001.
  • Corps à couleurs, Liège, Aux dépens de l’artiste, Luis Salazar et Jacques Izoard, 1998.
  • Du temps où le temps n’existait pas, Bruxelles, Les Editions pittoresques, 1999.
  • Hocheporte, Paris, Editions de la Séranne, 1999.
  • Inouïe nuit, Bruxelles, Editions de la Pierre d’Alun, 2000.
  • Dormi sept ans, Paris, La Différence, 2001.
  • Les girafes du Sud, en coll. avec Selçuk Mutlu, 2003.
  • Vin rouge au poing, Amay, L’Arbre à paroles, 2004.
  • Tout mot tu, tout est dit, suivi de Traquenards, corps perdus. Frontispice de Robert Varlez. Châtelineau, Le Taillis Pré, 2004.
  • Petits crapauds du temps qui passe, avec Michel Valprémy, Atelier de l’agneau, 2006.
  • Oeuvre poétique I et Oeuvre poétique II : oeuvres poétiques complètes, édition réalisée sous la direction de Gérald Purnelle. Deux volumes. Paris, La Différence, 2006.
  • Poudrière : et autres poèmes. Bruxelles, ARLLFB ; Ercée, 2011.
  • Œuvres complètes de Jacques Izoard. Poésies III (2000-2008), édition réalisée sous la direction de Gérald Purnelle. Paris, La Différence, 2012.
  • Langue de liège aveugle. Atelier de l’agneau, collection archives, 2017.
  • Lieux épars, Éditions de la dfférence, 2008.

À consulter:

  • Jacques Izoard, Osmose perpétuelle, entretiens, Éd. Atelier de l’agneau, 2010.

Textes

Le vêtement de mars

Le vêtement de mars, l’haleine

où gîl le deuil vertical,

ont, dans la chambre,

laissé goûts, voix et traves.

Un vitrier déchire

quelques papiers, quelques tissus.

Qui nomme

ce qui passe,

les médecins, la neige?

 

Commentaires

“L’oeuvre de Jacques Izoard présente, dans la poésie belge de la deuxième moitié du XXème siècle, une ampleur et une évidence singulières qui lui valent, non seulement en Belgique, mais aussi en France et dans le reste du monde, une large reconnaissance. Cette oeuvre, il est maintenant possible à tout amateur de la lire dans sa totalité et dans son développement. ls recueils majeurs côtoient aujourd’hui les prémices de l’oeuvre, les plaquettes confidentielles, les ensembles oubliés, les périodes moins connues : bref, des pans entiers d’un long parcours qui reste largement à redécouvrir – ou à découvrir, pour les très nombreux inédits qui sont rassemblés ici pour la première fois.

L’art de Jacques Izoard, dans sa spécificité, est immédiatement reconnaissable : non pas tant simple style d’écrivain, mais une écriture, la voix d’un poète. Maints commentaires critiques (moins nombreux que ce que la place qui lui revient laisserait attendre) se sont attachés à décrire sa démarche poétique et son monde. L’occasion est offerte, et le moment venu, d’explorer à nouveau l’ensemble des poèmes de Jacques Izoard. J’invite le lecteur à faire de son côté sa propre lecture. Pour ma part, je choisis de faire quelques pas sur trois chemins entrelacés, en me fondant sur ce que permet cette édition collective : esquisser l’histoire de l’oeuvre, de sa formation et de son évolution ; baliser l’émergence, tout au long de ce parcours, d’un discours sur la poésie dont se manifeste la cohérence et la continuité de pensée ; souligner l’importance, à côté des poèmes qui ressortissent à sa manière la plus caractéristique, d’autres visages d’Izoard-poète, à travers des textes, des thèmes et des dimensions plus particuliers. Dans les trois cas, l’apport des inédits se révèle riche, voire capital.”

Gérald PURNELLE (À propos de l’Oeuvre poétique complète I et II, éditions de La Différence, 2006).