DEL COR Luc

Biographie

Né en 1947, vit dans les Hautes-Alpes et dans le Condroz depuis le début des années nonante. Comme s’il était là parlant avec sa propre voix de la réalité physique du livre et de la poésie. Il est l’auteur entre autres de franc-tireur et de juillet 1&2.

Bibliographie

  • Julie et Jonas, Bruxelles : Art graphique, 1980.
  • Un rêve peut-être je m’en vais, Bruxelles : Art graphique, 1982.
  • Là où était l’été, Virton : Michel frëres, 1983.
  • La vie dans le labyrinthe, Bruxelles : Pré aux sources, 1992.
  • Marie, Bruxelles : Pré aux sources, 1995.
  • Franc tireur : chants, Namur : Editions de l’Acanthe, 1996.
  • Granité, Leuze : Editions de l’Acanthe, 1999.
  • Juillet, La Roche-en-Ardenne : Eole, 2002.
  • Juillet matins roses et verts, Mianoye, 2002.
  • Longs feux d’amour,  La Roche-en-Ardenne : Eole, 2003.
  • Le soleil rugira, Bruxelles : Le Coudrier, 2006.
  • De l’amour du temps sans être fou, chez l’auteur, Mianoye, 2009.
  • Poema, Le Coudrier, 2013.
  • Le soulier du désir, Le Coudrier, 2017

Textes

grues cendrées

on dit que zhuang zi IIème siècle avant notre ère aime le ciel gris des grues cendrées qu’une femme penchée sur son visage pétrit des mots adorables avec ses petits ciseaux carrés que les aiguilles du ying et du yang vibrant toute la journée suspendent la colère de zhuang zi mais un vers n’est pas l’autre un coeur peut être grand quand il y a un fil le poète est fait de ces plages qui entraine vers des îles un chien hurle derrière le mur du cimetière zhuang zi met les mains dans les dalhias touche les tétons rougis la femme penchée  ravie ravit le poème dans son secret et puis derrière les brindilles la forêt glluante trop belle pour le temps qui reste sans retenue zhuang zi qui fait pleure son poème au plus haut préfère la liberté à tout le reste la femme lumineuse prend son visage entre ses genoux comme une tartine de miel

extrait de de l’amour du temps sans être fou

Commentaires

De l’amour du temps sans être fou

Cette poésie épistolière, réjouissance des mots contre la farce spirituelle et grotesque qu’on nous inflige, fait partie de la vie que nous sommes et que nous aimons.
C’est là, sensation du temps comme l’air qu’on respire, je l’éprouve avec vous en lecture en solitude en amitié en tendresse.
C’est là, simple réplique, non par foi, non par nihilisme. Chaque vers comme un accroche-coeur, réparant une blessure un accroc dans un tissu. les lire un à un pour qui veut bien entendre, du premier au quinzième vers, et puis retour au premier. Les répéter comme une méditation si le désir se fait sentir. ainsi chaque lettre à la suite, comme un bouquet, écrite de telle manière qu’elle ne soit jamais fanée.
Chaque corps est une âme comme une autre.

quatrième de couverture de de l’amour du temps sans être fou