KESTEMAN Emile

Biographie

Né à Saint-Josse-ten-noode le 6 juillet 1922. Président du Corps Académique de l’Institut Supérieur Marie Haps (UCL). Fondateur-Directeur de la revue Les élytres du hanneton et président-fondateur du Grenier Jane Tony. Membre du Conseil d’administration de l’Association des Ecrivains Belges de langue française. Auteur d’une vingtaine de recueils et de monographies consacrées à des artistes: Holmead, Tom Payot, Nela Arias Misson (artiste américain). S’est intéressé à la poésie, aux arts plastiques et à la danse. Soucieux d’un contrat permanent avec les mileux populaires de la capitale (poète du Sablon). Co-fondateur du groupe Convergences qui, vers les années 60, a lutté contre le cloisonnement idéologique de la société et est à l’origine de l’université pluraliste d’Anvers.
Emile Kesteman a été pendant des années le vice-président de la F.I.D.E.L.F. (Féd. internationnale des Ecrivains de langue française).
Ancien professeur de quelques personnalités de premier plan :
Gaëtan d’ Hoop, secrétaire adjoint du Roi
Willy Claes, ancien ministre des Aff. Etangères
Anne-Marie Neyts Uytebroeck, ancienne présidente du V.L.D.
Herman Van Rompuy, Premier ministre,
toujours dans le cadre des cours de français

Emile Kesteman est décédé le 21 décembre 2011.

Bibliographie

  • Tentations, Ed. Caractères, Bruno Durocher, Paris, 1955.
  • Et les sarments Bourgeonnent, Ceuterick-L., 1958.
  • Namestek, Ceuterick-L., 1959.
  • Tom Payot, B.G.-Lierre, 1968.
  • New Earth Village, Artigraph, Bruxelles, 1970.
  • Les Amours, Artigraph, Bruxelles, 1971.
  • Distorsion, Permanences Poétiques, Bruxelles, 1971.
  • Relation Brisée, Permanences Poétiques, Bruxelles, 1971.
  • Liturgie 73, Permanences Poétiques, Bruxelles, 1973.
  • Masques, Permanences Poétiques, Bruxelles, 1973.
  • Exorcismes, Les Elytres, Bruxelles, 1973.
  • Nela Arias-Misson, Artigraph, Bruxelles, 1973.
  • Holmead, Artigraph, Bruxelles, 1973.
  • L’ Etre de l’Errance, Les Elytres, Bruxelles, 1974.
  • On, Les Elytres, Bruxelles, 1975.
  • Je suis descendu pour te voir danser, Les Elytres, Bruxelles, 1977.
  • Ton corps végétal, Les Elytres, Bruxelles, 1978.
  • Charles De Coster parmi nous, monographie en collaboration avec Michel Hainaut, 1979.
  • Albert de Villeroux, critique, chez l’auteur, 1979.
  • Griseries, Les Elytres, Bruxelles, 1979.
  • La parole du père, Les Elytres, Bruxelles,1980.
  • Matrice de mots, Chez l’auteur, 1987.
  • Méditation à propos d’une cathédrale, Les Elytres, Bruxelles, 1990.
  • D’Aujourd’hui et de toujours, Les Elytres, Bruxelles, 1980.
  • Giclée de Notre Terroir, Les Elytres, Bruxelles, 1981.
  • La poésie est ouverte, chez l’auteur, 2008.
  • Vent de travers, chez l’auteur, 2010.

Textes

AURORE

Les nouvelles de la radio
Viennent
Gommer
Nos innocences premières

Et froisser l’aurore

LA VILLE

La ville est un salon où brillent
Mille lumières

Je me retrouve ici happé
Là soulevé

Par la matière qui captive
Mon oeil

Et je me perds
Dans mon propre vertige

AMOUR

Elle est à la fois jardin et cerisier
exaltés.

Et quand elle pousse son cri,
elle soupèse l’univers.

(…)

La nuit noue et dénoue
Les rides de ton corps

Et il m’apparaît jeune
Comme celui d’une adolescente

Mobile reposé et souple
Sous les caresses répétées

De mes longues mains
A la Proust

Qui aiment et prient
Avant que le feu
Ne s’empare
Des reliques délaissées

(…)

Tu me regardes
Et je découvre
La géométrie
De l’amour

(Extrait de : La poésie est ouverture)

Commentaires

Avec “la poésie est ouverture”, son dernier recueil en date (2008), Emile Kesteman livre des confidences essentielles sur la vie, l’amour, la poésie, qui montrent l’absolue cohérence de son parcours d’homme et de poète : soucieux d’ouverture aux autres, attaché à briser les barrières sociales et toutes les entraves quelles qu’elles soient, le poète s’est consacré toute sa vie à l’art, à l’histoire de l’art mais aussi à fonder et à animer des groupements artistiques et littéraires : au sein du Grenier Jane Tony ou de l’Association des Ecrivains belges notamment. “La poésie est ouverture”, oui, et de telle manière que “toujours/Portée/par si peu de mots/ (…) le silence/ doit être pris/pour parole”. Le dépouillement de l’écriture et du regard, qui reposent tous deux sur une vision empathique de la vie, des objets, des oeuvres d’art, des atmosphères aimées, des êtres humains, proches ou lointains, cette essentialité et ce mouvement complémentaire, donnent sa force au recueil et leur charme à ses poèmes. On notera aussi un érotisme qui sourd de nombreuses évocations, et pas seulement des poèmes inspirés par la femme aimée : le fait que le poète indique que c’est la chair qui se fait verbe n’empêche nullement par ailleurs une réflexion sur la vie, la mort, la foi, le destin humain… Bien au contraire. Et c’est ce qui donne tout son poids d’humanisme à l’oeuvre de Kesteman, dont ce recueil s’offre comme un condensé.

Eric Brogniet