sa BAULOYE Geneviève - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

BAULOYE Geneviève

Biographie

Née le 17 janvier 1942 à Chimay. A séjourné deux ans en Tunisie. Mère de deux fils, elle vit actuellement à Liège et se consacre à la poésie. Elle est la réalisatrice de courts-métrages: La Meuse au large du soleil et La robe du Tage qui retrace l’essentiel de la poétique des jumeaux Piqueray. Membre de l’A.E.B. et du P.E.N. Club.

Bibliographie

  • Le charme de l’absence, poèmes, Éditions Caractères, Paris, 1997.
  • L’étendue des prés, poèmes, Éditions Caractères, Paris, 1998.
  • L’encre des miroirs, poèmes, Éditions L’Arbre à paroles, Amay, 2000.
  • L’unité des étoiles, poèmes, Schena Editore, Fasano (Italie), 2004.
  • La brume se souviendra, Schena Editore, 2012.
  • Feuillage/Filigrane, poèmes, La feuille de thé, 2017.

Textes

La géographie
du bout du monde
ne garde
que l’ombre
il ne reste
que les rides de l’eau
on sait que le soir
la nature aura
des teintes de gravure

                   *****

La musique se répand en
constellation de flammes
quand le miroir des songes fait
trembler la colombe de la nuit

                 *****

Au fond de la forêt du matin
les souvenirs résonnent sur
le chemin gelé pour célébrer
le faisan les fourrures et
l’ardoise au milieu des prés

Commentaires

Le charme de l’absence

                La flamme de la bougie
éveille la lumière de la rose

Il ne faut peut-être pas chercher plus loin. Deux vers font un poème (p.25) ou trois (p.26) ou même un seul, foudroyant, admirable :”Vers le raisin des colombes” (p.28). La voix de Geneviève Bauloye est là tout entière…toute sa voix nouvelle venue en poésie. Ce petit livre composé de petits textes possède presque un caractère miraculeux. D’emblée la poétesse est présente. Elle prend le risque de la litote et le poème donne faim. Le poème confie son avenir à la sensibilité, à la connivence de son lecteur…à sa capacité d’intelligence. Cette finesse là vous honore, vous qui lisez ces poèmes avec décidément plus de questions que de réponses, plus d’émerveillement que de raison. Et si, après tout, la fonction poétique consistait à maintrenir ouvertes les voies de la vacance et d’une contemplation parfois douloureuse du monde, on se dirait alors que Geneviève Bauloye inaugure très simplement pour nous et avec nous, grâce à ce livre, une oeuvre d’importance.

Lucien NOULLEZ (Le journal des Poètes)

 

L’étendue des prés

  “Je filtre la poésie / du sable à travers les / petits jouets de lumière / l’écule des vagues / les coquillages des îles” nous dit l’auteur, et, d’entrée de jeu, nous savons qu’à travers ce filtre, ne passeront que les mots essentiels, indispensables au “dire”. C’est ainsi que de courts poèmes (de 2 à 17 vers maximum) composent ce recueil où les images, brièvement ciblées, s’accumulent au fil des pages. Certains d’entre elees nous ont retenu: “Ma vie ressemble à la vallée / aimant les trains ne voyageant / qu’avec des fleurs mais elle / emprunte aussi les hauts / chemins de pierre qui montent / aux terrasses ombragées.” Ainsi nous ouvre-t-elle les portes d’un infranchissable domaine pour qui ne possède pas le Sésame qui permet de “Respirer l’éclaircie / mouillée d’un parc infini.” Poésie étrange, allusive et d’une sensibilité voilée, toute d’une attente et qui cherche les points d’attache de cet “incessant désir” qui traverse et anime son auteur…

Jehan DESPERT (Le cri d’os)

 

L’ encre des miroirs

   Deux recueils avaient déjà permis d’apprécier les qualités littéraires de Geneviève Bauloye: Le charme de l’absence (Caractères, 1997) et L’étendue de prés (ibidem, 1999). Un troisième, paru à la Maison de la Poésie d’Amay, leur fait suite en affirmant et affinant le style de l’auteur
Dans une note manuscrite reproduite en fac-similé, Salah Stetie apporte à ce petit livre la caution de son grand talent en y louant les “présences évasives” du quotidien: “Evasives, obsédantes. Obsédantes d’être si délicieusement évasive. Le délice n’exclut pas la mélancolie”.
De fait, Geneviève Bauloye procède en ses brefs poèmes à ce qu’on pourrait appeler une irisation des spectacles contemplés. Dans cette perspective.

                                                   l’encre des miroirs
ouvre l’infini

   On avait déjà relevé (Phréatique, n° 85, été 1998) sa sensibilité et sa délicatesse d’expression. D’autre part son visible besoin d’harmonie ou de bonheur l’incite à trouver l’apaisement dans certains aspects d’une Nature harmonieuse et lumineuse. C’est alors qu’elle peut chanter

                                                   la reconnaissance infinie
de l’azur et du sable
quand les mots de l’arbre
s’écrivent en clartés vives.

Georges SEDIR (Phréatique n° 95)