Autobiographie Des sectes à l’Avatar Hypersynopsis Chapitre I LA VIE DE CHÂTEAU – Divine innocence solitaire jusqu’à 5 ans. II COMMUNIONS SOLENNELLES – L’église du village la prolonge, l’école primaire l’en détourne. III TRANSES – A l’athénée de Waremme cinq professeurs m’apprennent l’humanité, savant compromis. IV COUPE DE FOUDRE – Entre le secondaire et l’université la puberté foudroyante et slave. V UNIPERVERSITE – La fin au début, la plus que mort à 18 ans : la dépression pour longtemps au bout de stupéfiants fortifiants mais « Le matin des magiciens » au milieu de la nuit. VI PSY – La psychiatrie pour m’achever, me condamnant à dix ans de psychotropes et narcoses. VII KAKI – Le défi du service militaire et thérapeutique. Ce bouleversement musical sans réponse trente ans durant… VIII FILLE DE LA JOIE – Autre thérapie, l’amour professionnel, sur fond de yoga, mélange des genres. IX CONTRITBUTION – Découverte, amère, du travail, du monde contributionnaire et de son secret… X MATRIMOINE – La possession maternelle est remplacée par la possession conjugale. XI INFAMILLE – Aboutissement, la paternité cauchemar : l’épouse Doctoresse Jekyll – Mrs Hyde me désintoxique et m’antiaime tout à la fois. XII BANCO – L’effondrement financier en plus des autres fait changer de monde, entrer en secte guérisseuse. XIII LUNE DE FIEL – Déséquilibre à l’envi, le pire et le meilleur en même temps, comme jamais : le verbe guérit et détruit. XIV L’AGE MORT – 01-01-1980, l’âge d’or prophétisé n’est pas au rendez-vous. Mort du guru bien plutôt, vie sans vie dans les décombres de la secte jusqu’à rapt par la guru d’une autre secte. XV SS3 – Après le catholique et le guérisseur, l’envoûtement ufologique de Super Secte 3. Accueilli en Nicolas II par plus que sosie de Raspoutine ! XVI LOUIS-NICOLAS 18 Voyages sans frein dans l’espace et le temps, l’ivresse et la peur. “J’ai vécu sur deux planètes”de Phylos s’y revit, Louis XVI et Nicolas II ne font qu’un avec lui, avec moi! XVII NID DE VIMERE – Tenir, quitte à y crever, dans ce nid de vimère, jusqu’à vraiment savoir, maintenant ou jamais, unique obsession. XVIII GUERRE ET GUERRE – La vraie guerre en continu, verbale, spirituelle, comme une fin en soi, l’amour jusqu’à la haine et la haine jusqu’à l’amour, la souffrance jusqu’au plaisir et réciproquement. XIX EX CATHEDRA – Envoûté envoûtant jusqu’à épuisement, porte-parole et porte-plume de mon envoûtante et puis au bout d’un an d’enfer éternel l’intrusion miracle de ce sauveur désenvoûtant qui fait s’enfuir tous les désenvoûtés du cru. XX RETOUR A LA SOURCE – Retour à la vie dite normale, au sommeil dépressif, trois séjours chez mon extraordinaire sauveur et son extraordinaire épouse pour me resauver, m’inculquer l’abc du vrai savoir, me redonner d’autres anciens de mes noms. XXI PENTECOTE – L’apôtre Philippe écrit à l’apôtre André, Isis à Horus, tout se retrouve unité, harmonie, le surréaliste est simplement vrai. Faute de pouvoir me hisser à leur niveau, mes bienfaiteurs m’abandonnent non sans m’abandonner le nom de plus sauveur encore qu’eux. EPILOGUE L’AVATAR ! – Découverte de l’Avatar de ce temps, Sathya Sai Baba. Plus happy end que ça, tu meurs !
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Villanelle Petite Fleur Que connais-tu de la vie, Petite fleur des trottoirs? Un rien de rêve et de lie. Rêve qui tombe en roupies Au fond du sexe tiroir, Que connais-tu de la vie? Si fondante sucrerie, Si commode dévidoir, Ton rien de rêve et de lie. Délice de l’infamie Pour solvable désespoir, Que connais-tu de la vie? Pour tous tes courbes jolies, Leur fugitif réchauffoir, Leur rien de rêve et de lie. Les sans collier se marient Un instant dans ton boudoir, Que connais-tu de la vie? Un rien de rêve et de lie. *** HESBAYE Oh, ces longs chemins creux aux mouches vagabondes, En grappes d’un instant faisant danser l’été ! Oh, ces longs serpents-là, entre deux vagues blondes Ployant sous les vaisseaux de rêves trop blessés ! Oh, laisse-moi, Hesbaye, errer dans tes errances, Au fond de tes talus piétiner des mots vains, Etrangler mes sanglots dans tes nœuds de silence, Achever pas à pas des désespoirs sans fin. Oh, ces douces fourmis et ces chaudes orties Et ces ronces m’offrant leurs bracelets de sang Quand des moineaux par deux cruellement pépient, Frétillant tout joyeux en éternels amants ! Oui, je muse avec toi, bourdon hélicoptère, Ce chant qui n’est jamais qu’un prénom obsédant; Je vole, papillon, sur des vents de chimères, Au gré des soubresauts de souvenirs brûlants. Je veux mourir, Hesbaye, orgueilleux solitaire, Comme meurent tes champs, sans un cri, sans un pleur ; Je veux mourir fidèle aux fêtes de naguère, Comme eux tous, sous les coups de monstrueux moteurs ! *** Elle Tous les bons villageois allaient donc à la messe Le dimanche et montraient d’un grand doigt la putain. Tous les gars du village allaient à la putain, Dimanche ou pas, avant, pendant, après la messe. Tous sauf un, ce rêveur croulant sous l’idéal, Cet habile cachant sous beaucoup de timide Un cinéma d’enfer plein de désirs putrides, Bien saint masturbateur rongé de viscéral ! Tout en sobre dédain, tout en noble apparence, Tout en sages reculs, tout en mots sirupeux, Au seul nom de l’infâme il n’était plus que feu Et son cœur, plus que ventre en folle turgescence ! Il crut pourtant lutter aussi longtemps qu’il put, Aussi longtemps qu’il sut se gaver de chimères, Aussi longtemps qu’il crut pouvoir s’en satisfaire, Mais toujours plus déçu, mais toujours plus féru… L’on ne vit pas courir la fougue juvénile, Un soir de jeux de pieds à l’idole tévé, Là-bas au petit bois, tout noir, ensorcelé, Là-bas chez la putain et ses fêtes reptiles. Travesti en coquin, poèmes sous le bras, Il fut bien étonné, le clandestin trouvère, De rencontrer là-bas, sur un lit de fougères, La beauté elle-même en son vivant éclat ! Le sourire d’un ange et le corps d’une fée Etaient là devant lui, magiquement offerts, Quand il n’aurait voulu que le sombre pervers Et la molle langueur d’une bête enfiévrée. Alors il ne fut plus que flot d’alexandrins, Pour un peu malgré lui, très près de se maudire. Le bouquet impromptu fut cueilli d’un grand rire Qu’il prit, lui, pour offense à son verbe divin. La charmante charmée, il la vit plus que sotte, Plus que perfide aussi sous le faux ingénu. Rut rageur et vengeur, alors il n’y tint plus, Il la voulut festin, l’insolente falote ! …/… Elle qui n’en avait jamais ouï aucun, Tous ces vers tout soudain l’avaient loin entraînée En des âges moyens de princesse enjôlée Par aubade sans fin de tendre baladin. Sur ce qui n’était plus qu’une céleste joie, Un fauve se jeta qui venait de griser, L’ex-putain s’écroula sans pouvoir résister, Trop à vouloir aimer le chasseur de sa proie ! Tout réjoui déjà de raconter un brin Aux copains son exploit l’intronisant canaille, Le consacrant comme eux connaisseur en tripailles, Vite assouvi, vite parti, le fier gredin ! Elle pleura un peu, la rose à peine ouverte, Aussitôt refermée, qui n’oublia jamais Ni la foudre d’amour ni l’horrible forfait, Qui n’alla plus au bois des lourdes découvertes. Le mâle instinct se mit trop tard à repenser, Lui qui avait fait reine une facile garce Et tout autant jouet de la plus sombre farce, Le mâle instinct se mit trop tard à regretter. Un gars point trop vilain de la ville voisine Vint à passer par là et la trouva sympa, De deux baisers légers, lui qui ne savait pas, Il lui guérit sitôt sa haine masculine. D’une fort grande messe il en fit sa moitié, Depuis lors, paraît-il, tout les gens du village Montrent du doigt le bois de tous les vils saccages Où se pendit un soir un poète anémié. Depuis lors, paraît-il, y séjourne un fantôme Pleurant un long chagrin serti d’alexandrins, Cherchant par les taillis, une rose à la main, Un poignard dans le cœur, comme un autre fantôme… *** Poésie Couplet 1 Sans gloire, sans exploits, sans nom, sans croix, sans fard, Je suis ce héros-là qui pour tout étendard Aux yeux a une larme et au front une ride. Celle-ci se fatigue et l’autre voit le vide. Je suis ce pauvre-là, riche d’une beauté Qu’il s’arrête à chercher et qu’il vient d’effleurer. Je cherche celle-là, et misérable, et drôle, Je la sais tout partout mais toujours je la frôle. Récitatif I – Qui es-tu ? Qui es-tu ? – Je suis rêve trop vrai. – Si loin me sembles-tu, et tout autant si près. – Je dépasse l’espace, indicible magie, Tout autant je blottis dans le cœur ma féerie. Couplet 2 Je suis le jour sans nuit, je suis la mort qui vit, Le silence qui parle et l’arbre qui sourit. Je suis tous les pouvoirs, tous les imaginaires Et qui me berce en lui entre dans mes mystères, Car je suis le réel de l’au-delà des yeux, Cet infime infini qui déborde des cieux. Je suis l’essence pure après quoi tu soupires,
Le nectar provoquant le plus sain des délires. Récitatif II – Pourrai-je jamais être un peu ce que tu es ? – Ce que je suis, tu l’es mais point tu ne le sais. Laisse fleurir ta plume en mille fantaisies, Je saurai les perler de secrète harmonie. Couplet 3 C’est que je règne là où s’amusent les mots A rimer deux par deux pour jouer à l’écho. J’allume en leur creuset l’étincelle subtile Qui les fait ravissants, à l’amour si dociles. Alors s’écoule d’eux le suc de ma douceur, Alors brille par eux un peu de ma splendeur. Ainsi, mine de rien, je vous lisse la vie, Moi que mes amoureux appellent Poésie…