sa MERCIER Jacques - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

MERCIER Jacques

Biographie

Né le 17 octobre 1943 à Mouscron (Hainaut, mais à l’époque en Flandre Wallonne) en Belgique. Famille de quatre garçons. Famille d’architectes par sa mère, d’artisans lainiers par son père. Deux familles impliquées dans la création du Scoutisme en Belgique (en 1916, Gustave Fache, grand-père maternel de Jacques et le Père Sevin s.j fondent le scoutisme catholique à Mouscron et sont à l’origine des “ Scouts de France ”). Trois enfants d’un premier mariage : Christophe, qui poursuit la lignée des architectes, mais est également journaliste et écrivain (“Les Belges dans l’espace”, comédie musicale en 1997), Sophie, psychologue, et Stéphane, saxophoniste et compositeur de jazz (B. Connection).

Remariage avec Myriam Dekoster, productrice musicale, qui a elle-même deux enfants : Claire, artiste et Noël, chef-cuisinier.

Humanités gréco-latines chez les Pères jésuites à Tournai.

Etudes de journalisme à l’IHECS (Institut des Hautes Etudes de Communication sociale).

Homme de médias, il a présenté et produit des émissions à succès à la radio et à la télévision belges francophones. Passionné depuis toujours par la langue française et par l’écriture, il a publié une cinquantaine d’ouvrages – romans, essais, recueils de nouvelles et de poésie. Il a également mis sur pied des spectacles originaux, mêlant subtilement textes et musique. (Source : les Déjeuners sur l’herbe).

Bibliographie

Parfois, Éditions des Archers, Bruxelles, 1978; réédition Bernard Gilson, 1998.
Candice, Éditions des Archers, Bruxelles, 1979. Prix Triangle.
L’envol, Éditions des Archers, Bruxelles, 1980.
La tendresse inutile, Éditions des Archers, Bruxelles, 1982.
Charles Dumont, un chant d’amour, essai, Labor, Bruxelles; Lafon, Paris, 1984.
Le soleil dans les yeux, Éditions des Archers, Bruxelles, 1985. Couverture de Gaston Bogaert.
Mouscron, Émotions, textes, Éditions Van Braekel, Mouscron, 1986.
La tête dans la neige, avec des illustrations du peintre Jean Dupont, Éditions Dejaie, 1986.
Les mots changent de couleur, avec des illustrations du peintre Albert De Villeroux, Éd. Vie ouvrière et Pierre Zech, Paris-Bruxelles, 1987.
Totalement confidentiel, récits, Éditions des Archers; RTBF, Bruxelles, 1988.
Le Chocolat belge, essai, Éditions Glénat, Bruxelles-Paris, 1989.
Petit dictionnaire franco-belge, belgo-français, essai, Éd. Glénat, Bruxelles-Paris, 1990.
D’un bleu illimité, poèmes, Éditions Maison de la Poésie d’Amay, 1994.
Dictionnaire de la chanson (à Bruxelles et en Wallonie), Mardaga, Conseil de la Musique, Comité de rédaction, 1995.
Le guide du chocolat belge et des pralines, essai, Casterman, 1996. Ensuite, La Renaissance du Livre, 1997.
Photos truquées, nouvelles, Éditions Luce Wilquin, Avin, 1996. Couverture inédite de Juan d’Oultremont.
L’année 13, Éditions Claude Lefrancq, 1998. Réédition Libook Sur Amazon Kindle, 2011.
Tendresses d’Ibiza, poèmes, Edition Tétras Lyre, 1998. Illustrations Claire Van der Schueren.
Mortes Maisons, nouvelles, Éditions Claude Lefrancq, 1999. Réédition Libook Sur Amazon Kindle, 2011.
Le diamant, beau-livre, La Renaissance du Livre, 1999.
Le français tel qu’il se parle en Belgique, essai, La Renaissance du Livre, 2000.
Le grand livre de l’Eau, beau-livre, La Renaissance du Livre, 2000.
Le chocolat, mini beau-livre, La Renaissance du Livre, 2000.
Les plaisirs de la langue française, essai, La Renaissance du Livre, 2001.
A la table des grands chefs, essai, beau-livre, La Renaissance du Livre, 2001.
Maître Gustave, La Renaissance du Livre, Tournai, 2002. Réédition Libook Sur Amazon Kindle, 2011.
Aux marches du palais, beau-livre, avec Guy Daloze et Olivier Polet, La Renaissance du Livre, 2002.
Made in Belgium, beau livre, La Renaissance du Livre, 2003.
Les Maîtres de la langue française, essai, La Renaissance du Livre, 2003.
Made in Belgium, essai, beau-livre, La Renaissance du Livre, 2003.
Les aventures de petit écureuil bleu, littérature pour la Jeunesse, en coll. avec Claire Van der Schueren, La Renaissance du Livre, 2003.
Un équilibre fragile, roman, Éditions Racine, 2005.
Les nuits sont des voiliers, poèmes, Memory Press, 2005.
Au cœur des mots, rubriques M.Dico, Éditions Racine, 2005.
La Belgique infernale, collectif, beau-livre, Éditions Racine, 2005.
Gus, roman, Éditions Racine, 2006.
Pata, livre pour enfants, avec Claire Vanderschueren, Vanille-Chocolat, 2006.
Belges en France, essai, Éditions Racine, 2006.
La tentation du chocolat, beau-livre, Éditions Racine, 2007.
Proche des larmes, poèmes, Éditions les Déjeuners sur l’herbe, 2008. Réédition Libook sur Amazon et iTunes 2013.
Excès, roman, Éditions La Muette, 2010.
Contes pour petits et grands, Histoires d’animaux, Sur livres audio ITunes, 2011.
Une Diva amoureuse, roman, édition originale Libook Sur Amazon Kindle, 2011. Réédition “papier” Ikor Editions, 2014.
Mon père est mort en riant, récit, édition originale Libook Sur Amazon Kindle, 2011.
Les perroquets de l’Orénoque, chroniques, édition originale Libook Sur Amazon Kindle, 2012.
L’orage, roman, édition originale numérique OnLit Editions, 2012.
Pralines et Chocolat, Guide, Édition Luc Pire, 2012.
Les 500 plus belles expressions de Monsieur Dictionnaire, Essai, Éditions Racine, 2012.
Son parfum, roman, édition numérique et papier OnLit Editions, 2014.
L’envers du monde, poèmes, Les déjeuners sur l’herbe, 2014. Illustrations d’Isabelle Fache.
Mortes maisons, Ikor Éditions, 2015.

Textes

La terre retournée
Avec des haut-le-cœur
Un vent de tempête
Une impensable solitude
Et pourtant
Cachés sous les écorces
L’étincelle
La source
Le désir
Car les ongles sont solides
La nuit se referme
Baignée de larmes
Obscure et magnifique
Et pourtant
Tatoués sur ma peau
L’espérance
L’oiseau
L’amour
Car les ailes se déploient
Il reste à traverser
Les rêves
A se jouer du temps
Et des certitudes
Dans la paume de la main
Le sable du plaisir
S’écoule et virevolte
****
Chacune des pensées
Se multiplie
Elargit ta vision
Agrandit l’univers.
Embarque-toi !
Tes ailes repousseront
Au cours du voyage ;
Sa destination
N’est qu’un sursis.
Suis les anges
Dans l’arc-en-ciel
Dans la chevelure
Du temps qui passe.
Au-delà de ton désir
De l’onyx,
De l’hysope,
De l’agneau,
T’attendent
Des vies inconnues.
Tu les reconnaîtras
Pourtant :
Dans ta pupille
Dilatée de bonheur.
****
La porte se referme
Au cou des oiseaux
Pendent les rêves
Sous la pluie légère
Quelques silhouettes
Sans regard
Le jour suivant
Est annoncé
Par des voiles blanches
Jamais la mort
Ne fut si proche
Au parfum de terre
Mais la souffrance
Est multiple
Dans le bruit de la mer
Et dans l’incertitude
Du fond de l’enfance
Remontent les signes
Et l’intelligence
Du destin
A la cime des arbres
Penché sur la plage
Un cerf-volant déchiré
Et les pleurs
Désespérés
Une femme parle d’amour
****
Essaiment les mots
Et bien plus
Les veines du temps
S’emplissent d’or
La mémoire
Fait jaillir
De fantastiques
Métamorphoses
A perdre haleine,
Voyages toujours renouvelés,
Emplir sa vie
D’un si bel imaginaire.
****
Entre les arbres
Le crépuscule attriste
Tous les moments
Pourtant attiédis.
L’illusion de l’ensoleillement
Disparaît peu à peu.
Le regard même
Perd son éclat divin.
Peut-être la pluie
Une impasse
Un quai désert
Et les bruits qui terrorisent
Le destin ne s’arrête pas
Qui prédisait la déception
Alors que l’amour
Environne le monde
La mélancolie, elle,
Paralyse nos âmes.
****
Les marches bleues
De l’escalier marin
Pour une immersion
Dans une houle ralentie
Les reflets du bonheur
Etincellent sur les vagues
C’est l’horizon qui disparaît
Rattrapé par le temps
Les mots sont justes
Et disent les sentiments
Inconnus et magnifiques
Qui s’accrochent aux regards
L’été naît en silence
Aux musiques intérieures
Car les élans du corps
Ne savaient rien de la vie.
****
Les arbustes détrempés
Taches de soleil
Sur les collines vertes
La certitude du vent
Autour des pianos
Une île qui dérive
Au bras de l’avenir
Le regard de plâtre
Arrime les destins
Dieu, que la vie
Etincelle de partout
L’empreinte d’une main
Celle d’un désir
Un olivier se redresse
A l’ombre du thym
L’été recommence
Dans le miroir étoilé
Les objets éternels
Aux doigts des humains
Et dans l’univers
Sous leurs multiples noms
Les anges sourient
Au bord du paysage
Et donnent un sens
A la mélancolie.
****
Les voitures fantomatiques
Au creux des ornières
Le gémissement de l’âge
Avec l’envol courroucé
Des colombes antiques
C’est la première
Des nuits blanches
Voici les mots qui s’effacent
Les mélodies incomplètes
Les lueurs vacillantes
Et le vide derrière la colline
La douleur se porte
Dans la paume refermée
Aux nervures de l’âme
Avec la triste insistance
D’une soirée hivernale
Les gestes sont à refaire
Infiniment
Le ciel déchiré se referme
C’est le temps de la pierre
Des prophéties
Et des solitudes
L’amour sans doute
Se lit déjà sur d’autres visages
****
Avalanche
Et coulées de lave rouge
La vie nous brûle
Et nous glace
Personne ne se résigne
La pousse jaillit
Au pied du chêne rouvre
Les nervures fragiles
Prendre place
Dans l’univers qui s’ouvre
****
Pour atténuer le contraste
Entre la pensée et le soleil
Retourner au fond de soi
Délier les chevilles
Et dénouer les algues
Le mouvement de l’âme
S’ajoute aux sonates
Aux peintures nuancées
A la somme infinie des mots
Pour enrichir l’univers tout entier
Entre les doigts qui tremblent
Et la fragilité des papillons
Naissent les formes nouvelles
Il faut lire dans les mains
C’est l’avenir qui s’envole
****
La découverte de l’horizon
Et la jeunesse
L’infinie possibilité
Des pas dans le sable
Des mouettes
Des rires
Se détourner des crépuscules
Des portes verrouillées
Ne plus attendre les yeux baissés
Autour des buissons reverdis
Etre sensible aux brises
Aux parfums
Il faut connaître la pluie
Le soleil sur les façades
S’émerveiller tour à tour
Laisser s’évaporer
De nos âmes
Tous les sourires retenus
Quelques marches
L’ombre est oblique
Et la promesse du temps
Ne se mesure plus
****
Une conversation proche
Dont les mots n’ont aucun sens
Au milieu de l’après-midi
La souffrance des oiseaux
– la mort est proche –
Au fond des jardins
Même le sommeil s’enfuit
Et les pièces vides de l’immeuble
Une musique répétitive
– les notes ont des ailes –
Caresse les murs
Et les corps des femmes
Immobile comme l’enfance
– le temps pas encore né –
Les mains sont jointes
Au-dessus des blessures
Bientôt les désirs s’éteignent
Comme l’automne
****
Voici que respirent les chênes rouvres
Au-delà de la tristesse
Et déambulent les faons
Retrouvés au bord de l’enfance
Alors les cerises saignaient
Dessous nos ongles
Et nos pieds nus glissaient
Sur les pentes des collines
C’était une promenade
Hors de la ville trop discrète
Des girandoles dans la tête
Annonçaient à la fois
L’éclat des amoureuses
Et leur disparition
Au creux des buissons.
Ainsi mourait la fête.
****
Entre les palissades
Les plantes aux odeurs étranges
Déchirures verticales dans le ciel
Des cris
La solitude me serre le cœur
Tous les vertiges vermillons
Me brouillent la vue
Alors dans le chemin creux
Je cours à perdre haleine
Suivant le couple de ramiers
Et m’envole à mon tour
Qu’importe l’écharde au pied
La griffure des branches
J’ai le souffle court
D’une hirondelle de mer
Et les embruns me saoulent
Une étoile filante
M’escorte dans l’infini
****
Depuis longtemps, le chemin s’incline
Recherche des aires de l’aigle
Des bassins suspendus
Aux nuages
Le cri des ombres ne m’effraie plus
L’autre moi-même s’y trouve
M’appelle dans un battement d’ailes
Du bout des doigts j’effleure
Les cils des anges
Voilà que ma vie, jusque-là fermée
Dans ce coffre aux cadenas de cuivre,
Se déplie et se transforme
Je ne la reconnais que par les yeux,
Miroirs et traversées pourpres
Que n’ai-je fait qu’écrire ?
L’amour s’est caché dans les mots
Pour combien peu de personnes !
Je perds l’équilibre
Le crépuscule éponge mon front
Mon cœur allume un feu
Pour attendre ici, où je suis arrivé,
Un signe des dieux.