LINZE Georges

Biographie

Né à Liège le 12 mars 1900, Georges Linze a été instituteur et chef d’école. Il a fondé le Groupe d’Art Moderne de Liège et la revue futuriste Anthologie (1920‑1940) qui a connu un succès international. Animateur infatigable. Amitiés avec de nombreux peintres, sculpteurs, musiciens, et…  écrivains, bien entendu. Amoureux de la moto : a parcouru l’Europe, l’Afrique et l’Asie sur cet engin. Activité dans la résistance durant la deuxième guerre mondiale. Époux de Fernande Descamps, qui a partagé sa vie et ses passions pendant de très nombreuses années. Vice‑Président de l’Association des Écrivains belges. Membre correspondant de l’Académie luxembourgeoise. Membre titulaire de l’Académie internationale de Culture française. Georges Linze est décédé le 28 janvier 1993 à Liège.

Bibliographie

  • Ici, Groupe moderne d’Art, Liège, 1920.
  • L’âme double, Groupe moderne d’Art, Liège, 1928.
  • Poème de la fin des villes, Éditions Sagesse, Paris, 1930.
  • Orages sur la France, Éditions Ça Ira, Anvers, 1934.
  • Secret de l’Europe, Éditions Anthologie, Liège, 1935.
  • Poème de la ville survolée par les rêves, Id., 1946.
  • Poème du miracle d’exister, Id., 1947.
  • Poème de la patience de l’univers, Id., 1958.
  • Poème d’aujourd’hui ou des délices des changements, Id., 1960.
  • Textes, Liège, Id., 1964.
  • Poème de la mémoire de l’avenir, Id., 1968.
  • Poème de la grande invention, Id., 1968.
  • Poème de l’étrange prison, Id., 1970.
  • Poème des bonheurs insolites, Éditions Irène Dossche, Bruxelles, 1973.
  • Poème de la paix incroyable, Éditions Anthologie, Liège, 1973.
  • Poème d’une logique suprême, Id., 1977.
  • Poème science du coeur et du monde, Id., 1981.
  • Poème destin des cités et des rêves, Id, 1981.
  • Poésies (1948-1984), Le Taillis Pré, Châtelineau, 2006. “Collection Ha!”

 

Textes

Chaque mort

Chaque mort
laisse l’univers
figé et sans visage.
Les marées ont beau presser
tendrement les côtes,
nos machines, franchir
les nuages,
les enfants
pendent
comme du lest
et l’on voit très bien
que le temps
est la tristesse
des arbres, des maisons et des pierres.

Commentaires

Dans la poésie de Belgique, Georges Linze est une figure à part, qu’on n’a pas toujours reconnue. Il est vrai qu’il n’a guère quitté Liège et que pendant un demi-siècle il a multiplié des manifestes intransigeants. Si ses poèmes sont fidèles à ses idées – une sorte de post-futurisme qui est un appel à la lucidité, plus qu’un espoir profond en la vie modrene – ils savent aussi les transcender et se situer au -delà des credos à sens unique. Ecrit dans un dépouillement extrême, verticaux à la vue, ils content la légende de nos fantasmes, de nos gloires et surtout de nos insuffisances. Qui sommes-nous? Pourquoi avons-nous foncé vers le progrès matériel sans prendre garde aux dangers qui nous menacent? Les réponses de Geroges Linze ne sont pas sans ambiguité, et c’est ce qui fait la valeur de sa démarche. Ce chantre du béton et de la scie mécanique, voire de l’ordinateur, peut soudain renverser toutes les données et devenir un moraliste à rebours, désopilant et coriace. Sa nudité est alors une splendide hygiène de l’âme.

La poésie francophone de Belgique, Éditions Traces, Bruxelles, 1987.