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Epitaphe d'un Philosophe
Mes amis laissez-moi reposer à mon aise.
Pourquoi troubler de pleurs la Séparation ?
Le sort irrévocable a décidé la Tmèse
L'espace a rappelé l'âme de l'alcyon.
Que l'Esprit Eternel, Père des symétries,
Me réveille à son gré dans un autre Printemps.
Criton, l'Hadès au fond n'est qu'un crible qui trie.
Je sens que j'ai vécu déjà le même instant.
Adieu, cercle d'amis, couronne de ma Vie
Phoenix, Alkhidamos, Lysis, Ephestion.
Gardez, comme un faisceau, votre phalange unie
Dans le docte propos et la discussion.
Chaque an, te souvenant, au temps des Thargélies
Répands, cher Nicias, l'offrande d'un rython,
Observe ce jour là le Silence et n'oublie...
Demain...que nous devons un coq noir à Pluton.
Epitaphe d'un poète
Déjà du Ciel frileux les roses se déflorent.
Lydé lève les yeux, regarde à l' horizon :
Tel un bal gémissant que le Destin dévore,
Les feuilles sous nos pas précèdent la Saison.
Courbez vers les gazons, branches, vos tristes cercles.
Rondes, agglomérez un végétal essor.
Sur moi, l'Aether gristre opprime d'un couvercle
La Terre où l'Espérance ultime règne encor.
Adieu, fleuves et monts, vallons ombreux et plaines,
Sources, côteaux feuillus bercés par l'aria
Que les Zéphirs joufflus dans les herbes égrènent
Au temps du tamaris, des lys et des lilas.
Adieu, rires d' oiseaux, voix des cigales vaines,
sous les lauriers jaunis chers au dieu de Thymbra
Où mon Ombre, en souffrant d'une secrète peine,
Cherche un seuil qui l'accueille, et ne l'aperçoit pas.
Epitaphe d'un Sage
Il faut vivre sa mort et non mourir sa vie.
Extraits de Le Fablial d'Hermée