GASON Elisabeth

Biographie

Arrachée à l’école à 14 ans pour travailler, j’ai souffert de mon ignorance comme on souffre de la faim et de la soif.
A quarante ans, grâce au cours par correspondance du ministère de l’éducation nationale, j’ai entrepris mon secondaire et ai réussi le jury.
Sur le conseil du cours par correspondance, j’ai alors fait le Régendat en Mathématique à l’Ecole Normale Charles Buls à Bruxelles.
Munie de ce diplôme, j’ai enseigné les et la Mathématique(s) dans diverses écoles de la capitale jusqu’à l’âge de la pension en 1984, j’avais 62 ans.
C’est seulement depuis lors que je puis m’adonner à cette passion dont j’avais poursuivi le rêve toute ma vie : J’écris des poèmes.

Distinctions:

Au C.E.P.A.L. à Thionville en 1997 un 1° prix pour Déclic

A l’amicale des écrivains paysans de Gembloux 6° prix en 1998

Au Club Richelieu à Châtel-Guyon en 1998 5° prix pour “Je suis un arbre”

Bibliographie

Des vers pour tout dire

Marie-Laure et moi

Mots jolis

Trajectoire

Fondamental (six feuillets de comptines et poèmes didactiques)

Harmonies à pieds (poèmes sur la musique)

Des métiers et des hommes

De vagues à lames

Dis-le en vers, ça passera mieux (poèmes didactiques)

En dansant (projet comptines et poèmes didactiques)

J’ai mis en vers les hommes en blanc (vue humorisitique sur la médecine, aux Editions MEMORY)

Jolie rivière (la Meuse dans tous ses états. Illustré)

Justice (après la marche blanche)

Age (réflexion sur le grand âge)

Mille “Pourquoi?”

Cent poèmes pour la saint-Valentin

Textes

Aimer

Aimer, c’est s’en aller pour un très long voyage.

Aimer, c’est découvrir, par delà les nuages,

Un monde insoupçonné, étrange et fascinant,

L’autre qu’on connaissait à peine, intuitivement.

Aimer, c’est s’embarquer pour un très long partage.

Aimer, c’est se choisir un charmant voisinage,

Un monde où déverser tout ce que l’on ressent,

L’autre qu’on veut combler jusqu’à le voir content.

Aimer, c’est commencer un impossible ouvrage.

Aimer, c’est composer, au prix d’un long courage,

Un monde d’harmonies où se mêlent les chants

De l’autre et de soi, toujours se répondant.

Aimer, c’est parvenir à la paix des alpages.

Aimer, c’est voir où va la voie où l’on s’engage,

Un monde où l’on danse ensemble en décrivant

Une chorégraphie dont nos coeurs font le chant.

Mon île à moi

J’ai une petite île au plus profond de moi,

Un petit coin tranquille où meurent mes émois.

J’y cherche le repos, quand la vie m’a blessée

En paix et le cœur gros, je m’y cache lassée

C’est un lieu de silence où rien ne peut m’atteindre.

J’y trouve une présence et deux bras pour m’étreindre.

C’est une simple fleur qui, entre les rochers,

Refleurit par bonheur et je viens l’y chercher.

Une fleur d’espérance et de vouloir obscur,

Une fleur de patience et foi dans le futur

Qui parle de demain et elle me rassure

Je verrai s’adoucir mon humaine aventure.

Je respire à longs traits son parfum qui me calme

Et me prends à rêver, oubliant mes alarmes.

Elle me dit “Crois-moi, tu reverras le ciel,

Ne crains rien, tu vaincras un jour le sort cruel.”

Sur mon rocher perdu au cœur de l’océan,

De pluie, de vent battu mais ferme infiniment,

Je retrouve la paix qui relance mon âme

Au combat sans merci que la vie réclame

 

Commentaires

A propos de Mille “Pourquoi”?:

Des poèmes sensibles qui attestent d’un regard curieux et insatiable sur le monde.

Elisabeth Gason cherche avec passion à comprendre les gens qui l’entourent, mais elle n’hésite pas pour autant à dénoncer la guerre et à se révolter contre l’ambition démesurée de l’homme, cette ambition faite d’argent et de pouvoir qui le réduit à l’esclavage.

La liberté est ailleurs, et à cet orgueil déplacé, il faut opposer des valeurs telles que solidarité, bénévolat, résignation et foi en son prochain.

« La vie est un chemin », simple et tranquille, dont chaque instant doit être savouré.

Dans un style harmonieux à l’image de ces aspirations, les rimes chantent et nous exhortent à trouver nous-mêmes les réponses aux questions posées : « (…) ce que je veux dire et que j’ai traduit dans mes poèmes, c’est cet étonnement, cette réflexion personnelle sur les gens et les choses. (…)

Mais il me reste l’espoir, l’espoir que cette farce qu’est la vie n’est pas sans conséquence et que le bien que j’ai pu semer n’aura pas été inutile. »
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