Pascal Feyaerts publie fin 2001, Claustrophobie ou les Rues de Pandémonium, un recueil de poèmes en prose. Il explique ainsi ce titre dans une note : «curieux titre il est vrai, qui attire autant qu’il rebute : d’aucuns craignant d’y découvrir un surplus de noirceur, oubliant bien vite que c’est à la lumière que l’ombre doit d’être dessinée et non l’inverse. Ce recueil je l’ai voulu plus touchant que sombre, presque naïf comme le regard d’un enfant sur le point de naître et porté par ses promesses ; je m’y accouche au fil des pages et m’étonne presque de me voir venir en mots. J’ausculte le monde, rêvant aussi de ciel, alors que le ciel n’est plus de nos jours qu’un petit bout de météorologie et possède ce curieux besoin d’accorder la quête du mystique à la rhétorique de l’esthète. N’y a-t-il point de paradis sans idoles et à quoi bon s’atteler à ne construire que des ruines? ». Un univers de chambres étroites dessinant, à force d’interstices, une ouverture, ou plutôt, selon un thème cher à l’auteur, un horizon. Il y use d’un style original, à la fois moqueur et lyrique, tantôt dans la retenue, tantôt dans l’épanchement, au bord du vertige et pourtant lucide… La recherche esthétique de Pascal Feyaerts est fervente, sans concession semble-t-il. Avec l’idéal des jeunes âmes, il déclare : « ce n’est pas tant l’œuvre qui se doit d’être belle mais le comportement qui l’a instruite. Une sorte de synthèse entre l’idée, le mouvement et la vie de l’auteur ».
Marie-Clotilde Roose (Sur Claustrophobie ou les Rues de Pandémonium)
La fée Classique s’est-elle penchée sur le berceau de Pascal Feyaerts à sa naissance ? A la lecture de ces cinq nouvelles, on peut facilement le penser… Le style de Pascal, recherché, travaillé, coloré, riche, parsemé, de tournures à l’ancienne, n’en est pour autant ni prétentieux ni maniéré. Il sent bon le passé comme un meuble centenaire peut éclairer un intérieur résolument contemporain… Pascal n’impose rien, il offre à celui qui le lit la possibilité de conclure par lui-même. Fameux cadeau, que de permettre au lecteur de rêver !
Éric Dejaeger (sur Nouvelles en quête d’(h)auteur)
Des « lèvres cousues au silence » à ce « ciel rajeuni depuis ton hiver », on mesure combien l’attachement à la personne disparue éveille à une poésie, simple, dense, à ce bel hommage, en dépit de l’absence, en dépit du chagrin, avec de belles fulgurances lyriques qui sont le blason de l’authenticité :
Sais-tu que
c’est l’oiseau qui a inventé le ciel ? (p.28)
Le poète qui « écrit pour ne pas désapprendre » sait qu’il use du poème pour s’épancher, pour ravir à la douleur sa part nocive, entêtante, pour en donner quelque chose de pur, comme l’enfant songe à offrir sa plus belle âme.
Le poète « creuse la page » pour la tombe qui s’ouvre.
Le poète nous dit que « la terre parle bien plus haut que ses racines », dans cette quintessence du titre qui élève le ciel à la mesure de l’amour maternel.
Philippe Leuckx (sur QuintessenCiel)