Mon village natal, Saint-Denis en Brocqueroie, se situe dans la banlieue de Mons, en Hainaut. Avec ses étangs, ses bois, sa rivière, ses moulins, son abbaye, ses trous à silex, l’endroit est privilégié. J’y ai appris à aimer l’école, les gens simples ; à haïr la guerre ; à respecter la nature, fût-elle animale, végétale ou humaine. Cet amour, ce respect plus que la haine imprègnent maints de mes titres et notamment la trilogie romanesque des « Pièces-à-Trous » qui relate les aventures vécues, entre 1940 et 1944, par les 9-12 de la classe unique de M. Clément, un maître d’école exceptionnel.
Mon parcours professionnel est triple : instituteur dans la mouvance Freinet, directeur d’école puis professeur d’histoire de la littérature au Conservatoire Royal de Mons.
Mon parcours artistique est simple. Le Prix du Hainaut reçu en 1966 en sera le vrai déclic. Depuis 1960, je suis auteur de littérature de jeunesse. À cette époque, le phénomène, aujourd’hui rayonnant, était encore embryonnaire.
Un événement déterminant fut l’obtention, à Paris, fin 1989, du premier « Grand Prix de poésie pour la jeunesse » pour Jaffabules (Le Livre de Poche). Ma nomination au Prix Hans Christian Andersen 2000 (IBBY) en fut un autre. La Bibliothèque (section jeunesse) de Fontaine-L’Evêque et une Ecole fondamentale de Mons portent désormais mon nom.
Mon lieu de vie se niche à l’orée du bois d’Erbisoeul où la famille jouit de la considération d’un merle et d’un rouge-gorge, de la gratitude des mésanges, des araignées, des écureuils et des lapins. L’un d’eux « Arsène Lupin » est le héros d’une série d’albums traduits et diffusés dans maints pays (Casterman).
Pourquoi j’écris ? Pour la part d’enfance qui vit en chacun de nous, discrète et révélée, au-delà des âges et des modes.
Mon chemin de vie est à l’image d’un alexandrin du Prince de Ligne :
« J’avance dans l’hiver à force de printemps »
C’est aussi ma devise d’homme ordinaire.