Le poison
Je me suis englué Au miel de vos langages.
Vos mots, vos mots ensorcelés M'ont blessé, poursuivi Jusqu'à ma secrète cache Bien au-delà de ces collines Où ma terre, tremblant, Mon village. Mon corps en a tremblé de fièvre, De vos phrases sucrées, et mon sang A bondi à mes tempes En un bruit d'enclume sonnant Sous le marteau des paroles menteuses. Le silence, où est le silence, La fraîcheur de son eau, Pour y tremper mon coeur, Et boire à son ruisseau L'ombre et le soleil sur les galets luisants Pour me laver, me délivrer Du perfide poison de vos phrases