sa BURNIAUX Constant - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

BURNIAUX Constant

Biographie

  • 1892. l er août : naissance de Constant Burniaux au 21 de la Place du Nouveau-Marché-aux Grains, à Bruxelles. Il est le fils d’Émile Victor Burniaux, né à Bruxelles le 22 mars 1870 et d’Élisa Jeanne Engelbeen, née à Gand le 15 septembre 1867. Tous deux sont d’origine modeste.
  • 1892-1899. La petite enfance de Constant est marquée par de fréquents changements de domicile.
  • 1899. Les Burniaux se fixent à Linkebeek, petit village proche de Bruxelles. 1900. Une hématurie ébranle sérieusement la santé du petit Constant. Rétabli, il se découvre une passion précoce pour la lecture.
  • 1901. Naissance, le 20 février, d’une petite soeur prénommée Carmen.
  • 1901-1905. Constant fréquente l’école primaire numéro 13, à Bruxelles, où il se rend en train tous les jours.
  • 1906-1912. La famille Burniaux retourne s’installer dans la capitale. Les déménagements reprennent (huit entre 1906 et 1923). Constant suit les cours de l’école normale Charles Buls. Parmi ses professeurs : Georges Eekhoud et Herman Teirlinck. Il lit beaucoup (Jules Verne, Flaubert) et commence à écrire.
  • 1912. Il obtient son diplôme d’instituteur.
  • 1913. Burniaux se voit confier, à l’école primaire numéro 7, rue Haute, la classe dite «d’enseignement spécial» où sont regroupés les handicapés mentaux légers. E puise dans l’exercice de cette charge la matière de sa «trilogie scolaire» (La bêtise, Crânes tondus, L’aquarium).
  • 1914-1918. Le 2 août 1914 : invasion de la Belgique. Burniaux s’engage comme brancardier. Il ne sera démobilisé qu’en 1919. Cette expérience pénible alimentera elle aussi plusieurs livres.
  • 1919. Burniaux reprend ses fonctions à l’école numéro 7.
  • 1920. Publication de Sensations et souvenirs de la guerre 1914-1918 ainsi que de Poèmes romanesques, sans rimes ni raison.
  • 1923. Constant Burniaux épouse, le 26 mars, Jeanne Taillieu, née en 1898, et qui poursuivra à ses côtés une carrière de pédagogue. Publication du Film en flammes.
  • 1924. Naissance, le 3 janvier, au 32 de la rue Jean Dubrucq, où le couple s’est fixé, d’un fils, Robert; comme son père, Robert suivra une double carrière d’enseignant et d’écrivain (sous le pseudonyme de Jean Muno).
  • 1925. La publication de La bêtise, à Paris, vaut à Constant Burniaux son premier succès littéraire. L’ouvrage est choisi comme «livre du mois» par la revue Clarté.
  • 1926-1928. Burniaux fréquente les milieux littéraires de la capitale. Il écrit beaucoup, accumule les notes pour les oeuvres à venir.
  • 1929. Constant Burniaux quitte l’école primaire de la rue Haute. Il enseigne désormais à la section primaire de l’école moyenne B (futur Athénée Léon Lepage). Publication d’Une petite vie.
  • 1930-1933. Les Burniaux s’installent au 43 de la rue Werrie, à Jette. Nombreuses publications et collaborations diverses. Constant tient notamment la rubrique littéraire dans le Journal de Charleroi, fonction qu’il remplira de 1933 à 1975, date de sa mort.
  • 1934. Séjour à Barcelone. Mais les Burniaux passent la plupart de leurs vacances d’enseignants soit au littoral, soit dans les Ardennes. L’auteur utilise abondamment ses souvenirs de voyages dans ses romans et dans ses nouvelles (Blankenberge, Falmignoul, etc.).
  • 1937. Victime d’une dépression nerveuse, Constant Burniaux sollicite la retraite anticipée. Il consacrera désormais tout son temps à écrire. Vacances en Savoie. Publication de Rose et M. Sec.
  • 1938. Séjour à Prague.
  • 1939. Voyage dans le midi.
  • 1940. Exode en France. Il retrouve son fils Robert en Haute-Garonne.
  • 1941-1944. Refusant de publier sous l’occupation, Burniaux travaille à son cycle romanesque des Temps inquiets, dont le premier volume, Clémence, sort de presse en 1944. 1945. Constant Burniaux est élu à l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises.
  • 1949. Prix triennal de Littérature pour Les abandonnés, quatrième volume des Temps inquiets.
  • 1950-1956. Mort d’Émile Burniaux (1950). Voyages (France, Angleterre) et nombreuses publications.
  • 1957. Mort d’Élisa Engelbeen. Séjour en Bretagne.
  • 1958-1959. Burniaux poursuit régulièrement son travail d’écrivain, entrecoupé de brefs séjours à l’étranger et de vacances en Belgique.
  • 1970-1974. En février 1970, Burniaux subit une intervention chirurgicale dont il ne se remettra jamais complètement.
  • 1975. Il meurt à l’hôpital Brugman le 9 février et est incinéré au crématorium d’Uccle le 12.
  • 1976. Cérémonie d’hommage organisée par la commune de Jette.
  • 1977. Publication de La vertu d’opposition, roman posthume.

Bibliographie

Romans :

  • Poème romanesque, sans rimes ni raison, Bruxelles, 1920.
  • Le film en flammes, Anvers, Éd. du Bourg,1923.
  • La bêtise, Paris, Éd. Rieder, 1925.
  • Une petite vie, Paris, Éd. Rieder, 1929.
  • Crânes tondus, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1930.
  • La quinzaine du plaisir, Bruxelles, Éd. de Belgique, 1933.
  • Rose et M. Sec, Paris, 1937.
  • La femme et l’enfant, Louvain, Éd. Neggor, 1938.
  • La grotte, Paris, Éd. Rieder, 1939.
  • Les temps inquiets : Clémence, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1944.
  • Jeunesse!, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1945.
  • Route minée, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1946.
  • Les abandonnés, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre,1948.
  • La vérité est dans les coeurs, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1952.
  • Les soeurs de notre solitude, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1958.
  • La fille du ciel, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1963.
  • L’odeur du matin, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1967.
  • La vertu d’opposition, Bruxelles, 1977. (1)
  • Il n’est pas toujours facile de faire la distinction, chez Burniaux, entre romans et nouvelles. Certains «romans», tels La grotte ou L’aquarium, comprennent en effet plusieurs récits distincts; inversement certains récits, d’abord publiés à part ont été repris sous la couverture d autres ouvrages. On trouvera, dans Mieux connaître Constant Burniaux de Jacques-Gérard Linze, une bibliographie plus complète et plus détaillée, englobant notamment les rééditions, les collaborations, etc.

Nouvelles, récits, souvenirs :

  • Sensations et souvenirs de la guerre 1914-1918, Paris-Bruxelles, 1920.
  • Les brancardiers, Paris-Bruxelles, 1928.
  • Les maîtres d’école, Paris-Bruxelles, 1929.
  • Les désarmés, Paris-Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1931.
  • La grandeur des humbles, Paris-Bruxelles, 1931 .
  • Un pur, Paris-Bruxelles, Éd. Labor, 1932.
  • L’aquarium, Paris, Éd. Rieder, 1933.
  • Le village, Éd. de Belgique, Bruxelles, 1935.
  • Rose et Monsieur Sec, Paris, Éd. Rieder, s.d.
  • L’autocar, Bruxelles, 1955.
  • Marines, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1956.
  • Les âges de la vie, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1960.
  • La vie plurielle, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1965.
  • D’humour et d’amour, Paris, Éd. Seghers, 1968.
  • L’amour de vivre, Bruxelles, 1969.
  • Kalloo, le village imaginé, Bruxelles, 1972.

Poésie :

  • Poèmes en prose, 1918-1926, Bruxelles, chez l’auteur, 1927.
  • Poèmes en prose, 1927-1929, Éd. de l’Avant Poste, Verviers, 1932.
  • Ondes courtes, Bruxelles, Éd. La Maison du Poète, 1951.
  • Poèmes choisis, Bruxelles, Éd. l’Anthologie de l’ Audiothèque, 1961.
  • Voyages, Bruxelles, Éd. La Renaissance du Livre, 1962,
  • Poésie, 1922-1963, Paris, Éd. Universitaires, 1965.
  • Constant Burniaux ou la fantaisie du temps, Tournai, Éd. Unimuse asbl, s.d.
  • Poème romanesque, Éd. Stienlet. s.d.

Livres pour enfants :

  • Fah, l’enfant, Bruxelles, 1924.
  • L’aventure de Jacques, Bruxelles, 1948.

Essais :

  • Louis Piérard, Paris-Bruxelles, 1930.
  • La poésie du roman, Bruxelles, 1958.
  • Une ancienne amitié, Bruxelles, 1950.
  • Recherche sur la poésie de la nouvelle, Bruxelles, 1962.
  • Discours de réception d’Albert Ayguesparse à l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises, Bruxelles, 1963.

Textes

La lumière grise…

La lumière est grise en ce matin d’automne
et le temps paraît si fatigué.
Rien n’arrivera plus.
Tout est mort:
le ciel,
les oiseaux,
les arbres
et les souvenirs.
Le temps s’est couché dans les feuilles mortes.
On va pouvoir être certain
du lendemain…
Mais un vol de pigeons,
noir sur le ciel gris,
et une feuille qui tombe,
en zigzaguant,
remettent en route
le temps.
Il se relève et tout recommence:
on sonen,
on téléphone,
on fait l’homme…
et pour longtemps.

Commentaires

Plus conne comme romancier, Constant Burniaux a laissé des poèmes presque parlés d’un charme indéniable.  Malicieux comme Max Jacob, joueur comme Jean Cocteau, drôle comme Raymond Queneau, il annonce en particulier, dès les années 20, la veine de Jacques Prévert.  Il se moque du monde et de lui-même, et, au tournant d’une image simple mais frappante, bute contre une vérité à la façon modrene: une sote de sourire qui parvient à balayer l’absurde.  La sagesse goguenarde de Constant Burniaux rejoint l’évidence.

Editions Traces, Bruxelles 1987; “La poésie francophone de Belgique”