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La mains ouvertes
Le chat mange les treize mésanges
Dans la boîte aux lettres.
Les enfants isolés crèvent les yeux des grenouilles
Avec des baguettes.
Les hommes trop nourris tirent sur des pigeons.
Et nous, qui n'avons pas de nom
Traversons, mains ouvertes,
La merveille muette
...Je n'étais pas pressé de défendre son talent de poète, pensant, à tort, qu'elle avait publié dès 1939. C'était 1949 qu'il fallait lire ! Je compris bien tard qu'elle faisait partie, au plus haut niveau, de ces poètes révélés après 1945 que nous avions décidé de faire connaître. C'est alors que je lui consacrai un " portrait " (Poésie I, n° 71-72, novembre 1979) commençant par ces mots : " Trois receuils en trente ans d'écriture, constituent jusqu'à présent l'oeuvre de Renée Brock, sans doute l'un des plus important poètes - méconnu comme tel - de langue française " ...
extrait du quatrième de couverture de Poésies complètes, par Jean Breton
Renée Brock écrivait ses poèmes comme si elle n'avait jamais rien lu: sans apprêt, sans le moindre soin, sans le moindre souci d'art. Elle n'évite pas certains poncifs et lui arrive de paraître banale. Mais quand elle parle de l'enfance et de la maternité elle est vraie, pure et directe comme personne. On ne se demande pas si la modernité et la perfection existent, face à une telle candeur.
Editions Traces, Bruxelles "La poésie francophone de Belgique (1903-1926)