QUINOT Raymond

Biographie

Né à Etterbeek le 12 février 1920 dans une famille originaire de Fleurus (Wallonie). Humanités gréco-latines. Droit administratif. Service militaire – fait prisonnier et envoyé au Stalag 11 à Altengrabauw (Allemagne), il avait 20 ans. Retour en Belgique après dix mois. Directeur honoraire à l’Administration de l’enseignement. Secrétaire fondateur, puis président des Jeunesses littéraires. Administrateur de l’Association des Ecrivains belges, du Pen Club français de Belgique (Secrétaire général honoraire), de la Fondation Charles Plisnier (Président honoraire), de l’Association royale des écrivains de Wallonie, des Biennales internationales de Poésie de Liège. .   Prix littéraires :

  • Prix Davaine de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre, 1967.
  • Prix Bouvier-Parvillez de l’Académie royale, 1989.
  • Prix de l’Union des groupements Wallons de Bruxelles, 1992.
  • Prix Sénior de l’Association royale des écrivains de Wallonie, 1994.
  • Prix Joseph Delmelle, 1995.

Collaborations régulières aux revues littéraires :

  • Le reflet de chez nous, Francophonie vivante, Quartier contact.

Bibliographie

  • La IXe croisade : poèmes. Bruxelles : C.E.L.F., 1949.
  • La lampe d’Aladin : poèmes. Illustrations de Guy Vandenbranden. Bruxelles :  C.E.L.F., 1952.
  • Ciel bleu : poèmes. Bruxelles : La Maison du Poète,  1953.
  • L’âge d’or : poèmes. Bruxelles :  Pierre Fendre,  1954.
  • Blues : poèmes. Illustrations de Guy Vandenbranden. Bruxelles : C.E.L.F., 1955.
  • Manifeste de la poésie du XXe siècle : essai. Illustrations de Cécile. Bruxelles : La Gouttière,  1956,
  • L’histoire véritable de l’arche de Noé : journal de bord. Illustrations de Cécile.  Bruxelles : La Gouttière,1958.
  • Le fruit défendu : poèmes, Bruxelles,  C.E.L.F., 1959.
  • Les aventures de Jaune et Jaunette :  poèmes pour enfants.  illustrations de Jacques Dhondt. Mons : Le Cyclope, 1962.
  • Un agréable passe-temps : essai. Bruxelles : Le Thyrse,  1963.
  • Anthologie Raymond Quinot. Bruxelles-Paris :  l’Audiothèque, 1963.
  • Chansons de Bruxelles : poèmes. Le Rouge et le Vert,  1964.  Préfacés par M.L. Cooremans, Bourgmestre de Bruxelles.
  • Langston Hughes ou l’étoile noire : essai.  Bruxelles : C.E.L.F.,  1964.
  • Enfants non admis : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1966.
  • Choisissez votre planète : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1967.
  • Le fond de la bouteille : poèmes. Bruxelles : Louis Musin,  1969
  • Anthologie du Cinquantenaire : poèmes. Bruxelles : V.D.H., 1970. Préface de Jean-Marie Horemans. Avant-propos de Raymond Quinot.
  • Soleils : poèmes.  Bruxelles : V.D.H., 1971.
  • Guide des Ecrivains de langue française nés à Bruxelles. Bruxelles : Le Flambeau, 1971.
  • Le diable dans le bénitier : poèmes. Bruxelles : Pierre Rochette,  1972.
  • Charles de Ligne, prince wallon et européen : essai. Charleroi : Institut Jules Destrée,1973.
  • Le petit monde de la place Jourdan : poèmes. Bruxelles : Le rouge et le vert,  1973.
  • L’an 40 et l’an 60 : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le vert,  1973.
  • Futur 1 : manifeste et poèmes. Talence : Le castor astral, 1976.
  • Les 1920.  Bruxelles : Le rouge et le vert,  1976. (guide des poètes de Wallonie-Bruxelles nés dans les années 20).
  • Made in U.S.A : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert, 1976.
  • Jazz : essai. La Bastide : Le Pont de l’épée, 1976. Préface de Louis Armstrong.
  • La vraiment vraie révolution de 1830 : pièce pour marionnettes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1977.
  • Improvisation sur… : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1977.
  • Aquarius : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1978.
  • Les écrivains de Wallonie : essai. Bruxelles : Le Flambeau, 1979.
  • Le bel octobre : poèmes. Bruxelles : Le rouge et le Vert, 1979.
  • Wallonie, suivez le coq : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert Bruxelles, 1980.
  • Pensées d’un gentleman : maximes.  Bruxelles : Le Rouge et le Jaune,  1981.
  • Le petit ange : poèmes. Bruxelles : le Rouge et le Jaune, 1985.
  • Mes villes : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Jaune, 1983.
  • Soli pour un lecteur : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Jaune, 1984.
  • Vieilles affiches : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Jaune.
  • Ecrivains d’Etterbeek : essai. Administration communale d’Eterbeek, 1985.
  • Présent : poèmes.  Bruxelles : Le Rouge et le Jaune, 1986.
  • Des écrivains de mon Hainaut en Wallonie : essai. Bruxelles : Le Rouge et le Jaune,  1986.
  • Brésil, Brazil, Brasil : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert, 1988.
  • Pire que Munch : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et Le Vert,  1989.
  • De rouge et d’or : poèmes.  Bruxelles : Le Rouge et le Jaune, 1990.
  • En voiture : poèmes.  Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1990.
  • Les oiseaux du zodiaque :  poèmes.  Bruxelles : Le Rouge et le Jaune, 1992.
  • Jadis et fin : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1993.
  • Futur II : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1994.
  • Charles de Ligne :  essai.  Bruxelles : Fondation Charles Plisnier,  1995.
  • Voyages en bleu : poèmes. Bruxelles : Le Rouge et le Jaune,1996.
  • Vers lui : poèmes.  Bruxelles : Le Rouge et le Vert,  1998.
  • Jazz et poésie :  essai. Bruxelles : Le Rouge et le vert, 1999.
  • Hier…Aujourd’hui : poèmes. Les Elytres, 2001.
  • Les choses de la vie : poèmes. Textes et Prétextes, 2003
  • Les choses de la vie : poèmes. Textes et Prétextes, 2003.
  • La Ronde des jours. Textes et Prétextes, 2004.
  • Anthologie. Textes et Prétextes, 2006.

Textes

                                Extraits de « La Ronde des jours »   William Powell   Télé jamais ne fait revivre Les merveilleux acteurs d’antan Comme par exemple William Powell Resté mon idole, mon modèle.   Et puis, hier soir, je l’ai revu, Cinquante-trois ans après (ou plus). Je suis heureux, heureux, heureux. Je rêvais de lui ressembler Et en toute modestie je crois Y être arrivé. Calme et souriant, un rien narquois, Le veston croisé tombant droit, La cravate au centre, impeccable Et la moustache brillante d’humour. Et puis un jour dans une étoile J’ai su trouver ma Myrna Loy Et la garderai toujours, toujours. Salut vieux Will. On t’aime.       Gentille-Polie   J’attends mon bus sous le soleil A l’aubette place du Roi-Vainqueur Où l’ensemble architecturale Des buildings jaunes et merveilleux Autour du square et de ses fleurs, De sa pelouse verte des pigeons.   Il arrive bourré comme un œuf. J’y monte et m’accroche à la barre Pour ne pas tomber aux virages. Tout à coup une jeune voix me dit : Voulez-vous vous asseoir, Monsieur ? Et une jeune fille se lève souriante.   Je me confonds en remerciements Et prend la place tout rougissant. C’est la première fois que cela m’arrive ; Je réfléchis, suis ébahi, Ce n’est pas que j’aie l’air d’un vieillard, Mais c’est à cause de ma moustache, De ma moustache des années trente Comme en portaient toutes les vedettes. Seulement, elle est devenue toute blanche.       Magritte   Oui, Des millions d’hommes sont sans logement Et des millions sont sans voiture, Des millions d’hommes sont sans vêtement Et des millions sans nourriture.   Or, je lis ce soir dans le journal L’empire des Lumières de Magritte Vendu pour treize millions d’euros. J’aime, j’aime, j’admire René Magritte Plus que le prosateur Tacite, Que le philosophe Héraclite, Que les musiciens trop classiques, Que les peintres trop romantiques. Mais, qui était donc cet acheteur ?   De son temps, il n’était pas riche, Le cher, très cher René Magritte. Il était un surréaliste Aimé des Rares, honni des Cuistres. Maintenant, il peint, et gratuitement, Le bon Jésus au Firmament.         1925   Et il dansait, dansait, Dansait le charleston. Il avait trente ans A Cannes au Carlton.   Moi je dansais, dansais, Dansais le charleston Quand j’avais cinq ans A ma p’tit école.                                     Extraits de « Le fruit défendu »     Chant d’Adam   Toute semblable à moi, mais plus belle qu’une  âme, Ainsi je l’attendais depuis le Créateur. Les fleurs blanches du soir Effleurent sa  douceur, pour être enfin parfait, tu rejoindras la Femme.   Le plus pur séraphin n’est plus qu’un séraphin, La biche que j’aimais lentement se résigne. Ah qu’est le raisin chaud dans l’ombre de la  vigne Lorsque ses seins bombés se tendent vers mes  mains ?   Le cri tendrement fou de la caille palpite ; Lance ton dard, bourdon, dans la blondeur du  miel. Que s’embrase le bois, le feuillage crépite Et la sève jaillit illuminant le ciel. O premier feu sacré de la première étreinte, Comme la lave bout, du volcan convulsé A la lune charnue exultant sous l’empreinte, Quand noués nous montons comme  transfigurés.         Chant d’Eve   Roi des vivants, Maître de l’aigle et du lion, Et Prince étincelant du jardin des merveilles, Le sceptre haut levé, sur son domaine, il veille. Près du fruit défendu, je lui chante son nom.   Tu es l’orgueil et le bélier de mas agnelles, Deviens la force et le chêne de ma forêt, Deviens l’aventurier de mon désir secret, Aborde, violent, ma douce île t’appelle.   O mon fleuve brûlant se ruant à la mer Avec un rauque cri me transperçant la moelle, Nous formons un cyclone et la raison se perd Dans l’univers sans rive, et tournent les étoiles. Et te voici l’orage, ô spasmes, et éclairs, Mon sang a le vertige et gicle avec ivresse. Ange domptant mes reins, ô mon enfant de  chair, Vous êtes Dieu lui –même et m’appelez déesse.

Commentaires

Au-delà d’une ironie souvent caustique, j’ai senti ce drame du poète en face de la misère de notre pauvre monde.                                                     Roger Foulon (Président de l’A.E.B.)       Merci pour cet indestructible et facétieux petit ange, cousin du petit prince, qui nous apport fraîcheur et pureté.                                                     Charles Bertin, de l’Académie       Moi qui ai la terreur de m’ennuyer, je viens de m’amuser beaucoup.                                                     Andrée Sodenkamp     Cette poésie fine, délicate, souriante, a bravé toutes les barbaries.                                                     Georges Linze     J’ai tout apprécié de la première à la dernière ligne.                                                      Robert Goffin, de l’Académie     J’ai découvert un ton plaisant, spirituel, mais aussi autant de pitié que d’amertume et même une sorte de rage contre ce monde injuste et cruel.                                                      Robert Geeraert, Président d’Unimuse.     Clin d’œil malicieux, sourire entendu…et tout s’achève sur une invitation à la méditation.                                                      Philippe Delaby.     Merci pour Ciel Bleu, œuvre de poète, de vrai poète. En me félicitant de notre voisinage alphabétique.                                                      Raymond Queneau, de l’Acadélie Goncourt.     Raymont Quint exelle dans un genre léger où son humour, tout en finesse, se donne libre cours…tout en dissimulant un cœur généreux et une sensibilité sans cesse en éveil.                                                      Louis Musin dans Le Phare de Tunis et d’Alger.     Ce qui me surprend toujours chez R.Q. c’est à la fois la finesse et la précision de ses vers…ce souci de raccourci, cette netteté de la vision, et, par-dessus tout, ce don du trait essentiel.                                                      Albert Ayguesparse, de l’Académie, Directeur de                                 Marginale.     Tu as merveilleusement gardé le don de l’enfance ; ta jeunesse est intacte : spontanéité, tendresse rêve, nostalgie, un cocktail pour les yeux et pour le cœur.                                                      Louis Daubier, Président des Midis de la Poésie.