NORGE Geo

Biographie

Norge (initialement Géo Norge), pseudonyme de Georges Mogin, est un poète belge francophone né en 1898 à Bruxelles et décédé en 1990.

À partir de 1923, il écrit sous le nom de Géo Norge puis de Norge.

En 1931, il fonde le Journal des Poètes avec le soutien de Pierre-Louis Flouquet. Une quinzaine de poètes gravitent autour de ce journal, dont André Salmon.

En 1937 il fonde les Cahiers blancs qui publieront notamment un hommage à Milosz. En 1940, il épouse l’artiste peintre Denise Perrier-Berche.

En 1959, Norge reçoit le Prix triennal de Poésie 1956-58 pour son recueil Les oignons.

En 1969, il reçoit l’Aigle d’or de la Poésie au premier festival international du livre à Nice, puis le premier prix littéraire belgo-canadien.

En 1983, Semaine Norge à la Maison de la Poésie à Paris.

En 1985, Prix de la Critique pour Les Coq-à-l’âne.

En 1985, son fils Jean Mogin, poète lui-même et époux de la poétesse Lucienne Desnoues, décède d’un cancer.

Norge est mort en 1990, précédé de quelques années par sa femme avec qui il a vécu à Saint-Paul de Vence.

Bibliographie

L’ensemble de ses œuvres poétiques de 1923 à 1973 forme un épais volume publié chez Seghers (malheureusement épuisé). Il a continué à écrire jusqu’à sa mort.

Publié régulièrement chez Gallimard, Flammarion, Seghers, ainsi que aux Éditions du disque Vert, Éditions Sagesse, éditions ça ira (Anvers), Labor, Saint-Germain-des-Prés, Jacques Antoine, École des Loisirs…

  • Laroche, Daniel. Modernité de NORGE. L’Arbre à paroles, 2017.
  • Laroche, Daniel. Une chanson bonne à mâcher : Vie et oeuvre de Norge. PUL, 2019.

Textes

Alain caressait son Yvonne

Prête à pâmer sur ses genoux

Mais on l’appelle au téléphone,

Il y court. La grande Loulou,

Profitant de l’heureux remous,

Poursuit la tâche polisonne.

Alain revient du téléphone.

Et mieux qu’à gronder en jaloux,

Partage ses feux les plus fous

Et fait plaisir à deux personnes.

Commentaires

Sa poésie revêt une grande diversité de formes (poèmes-récits longs, virelangues, micro-fables, vers réguliers, versets…) Sous un habit trompeur, celui d’un langage simple, accessible, parfois enfantin, à l’humour omniprésent, la poésie de Norge a une réelle dimension métaphysique. Poète inclassable, ce grand « Stupéfait » d’exister ne cesse de s’étonner : comment peut-on être un humain ? Sa poésie allie concret et métaphysique, sensualité et cruauté, vérité et incrédulité, fringales terrestres et soif d’infini. Passionné par la vie dans la diversité de ses formes, il traite aussi bien des étoiles que du lombric ou de la mouche.

Les Poèmes de Norge ont été chantés par Jeanne Moreau sur des musiques de Philippe Gérard