GEVERS Marie

Biographie

Marie Gevers (Edegem 1883-1975)

C’est un véritable cordon ombilical qui relie Marie Gevers au lieu et à la région de son enfance. Une enfance heureuse et privilégiée passée dans la propriété familiale de Missembourg (Campine anversoise). Elle y campe ses personnages qu’elle fait vivre en accord parfait avec le rythme des saisons.

Marie Gevers fut poétesse avant de devenir romancière. Emile Verhaeren et Max Elskamp l’ont d’ailleurs encouragée dans cette voie qui lui valut en 1924 le Prix Eugène Schmits pour Les arbres et le vent. Mais, c’est dans le roman que l’écrivaine trouve son expression la plus complète. La comtesse des digues, roman évoquant la grandeur de l’Escaut, fut préfacé par Charles Vildrac et traduit en plusieurs langues. Madame Orpha (Prix du roman populiste 1934) témoigne de la finesse psychologique de l’auteur et de son attachement à la vie paysanne.

Marie Gevers a traduit du néerlandais plusieurs écrivains, parmi lesquels Arthur van Schendel. Elle devint membre de l’Académie de langue et de littérature françaises en 1938. Elle est la mère de Paul Willems.

Bibliographie

 

  • Missembourg, Poèmes, Anvers 1918 (rééd. 1936).
  • Ceux qui reviennent, Récit, Illustr. de Frans Willems, Bruxelles, 1922.
  • Les Arbres et le vent, Poèmes, Bruxelles, 1923.
  • Antoinette, Poèmes, Anvers, 1925 (rééd. part. 1935, avec 12 pointes sèches de Louis Van Engelen).
  • Almanach perpétuel des jeux d’enfants, Poèmes, Illustr. de Felix Timmermans, Anvers, 1930.
  • Brabaçonnes à travers les arbres, Poèmes, Illustré de quatre lithographies de Simonne Lutgen, Anvers, 1931.
  • Bruyère blanche ou le bonheur de la Campine, Conte, Illustr. de Jean Stiénon du Pré, Paris-Bruges, 1931.
  • La Comtesse des digues, Roman, Préface de Charles Vildrac, Paris-Neuchâtel, 1931 (éd. revue 1950 ; éd. ill. par A, Delétaille 1955; 1983; ég, dans la collection Babel d’Actes Sud).
  • Madame Orpha ou la sérénade de mai, Roman, Paris-Neuchâtel, 1933 (rééd. 1943 et 1981).
  • Guldentop, Histoire d’un fantôme, Récit, Bruxelles-Paris, 1935 (éd. augmentée 1942).
  • Les Oiseaux prisonniers, Contes, Anvers, 1935.
  • Le Voyage de frère Jean, Roman, Paris, 1935.
  • Chouchou, chien autodidacte, Conte pour enfants, Illustr. d’Éric de Nèmes, Paris-Bruges, 1936.
  • La Grande Marée, Nouvelle, Frontispice de Paul Willems, Liège, 1936 (rééd. 1943).
  • La Ligne de vie, Roman, Paris, 1937 (rééd. 1941, 1983, 2007).
  • Plaisir des météores ou le Livre des douze mois, Paris, 1938 (rééd. 1978).
  • Paix sur les champs, Roman, Paris, 1941 (rééd. 1976).
  • L’Amitié des fleurs. Légendes. Illustré de quatre pointes sèches de Joris Minne, Anvers, 1941.
  • La petite Étoile, Conte, Illustr. d’Albertine Delétaille, Bruxelles, 1941.
  • L’Oreille volée, Roman policier féerique. Conte pour enfants, Illustr. d’Antoinette Willems, Bruxelles, 1942.
  • Le Noël du petit Joseph, Bruxelles, 1943.
  • Le Soleil, Illustr. d’Albertine Delétaille, Bruxelles, 1943.
  • Le Voyage sur l’Escaut, Tournai-Paris, 1947.
  • Château de l’Ouest, Roman, Paris, 1948.
  • L’Herbier légendaire, Paris, 1949.
  • Vie et mort d’un étang, Nouvelle, Paris, 1950 (rééd. 1961 et 1979).
  • Le Chemin du paradis, Illustré par N. Degouy, Bruges, 1950.
  • Une Amitié amoureuse de Charles Rogier, Anvers, 1950.
  • Des Mille Collines aux neuf volcans, Paris 1953.
  • Les Merveilles de la Belgique.
  • Plaisir des parallèles, Paris, 1958.
  • Parabotanique, Anvers, 1964.
  • Oeuvres poétiques, poésie, Ed. Le Cri, coll. Terre Neuve, 2004.
  • Paravérités, Sodi, Bruxelles, 1968.

Bibliographie extraite de l’article de l’encyclopédie wikipedia consacré à Marie Gevers : <http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Gevers>

Textes

Le grand coq était blanc, avec un chapeau rouge,
Et l’enfant tout en rouge, avec un bonnet blanc;
Le vent léger bougeait, sur l’herbe des pelouses
Et les cris des pinsons traversaient le printemps.

Le coq battait de l’aile et sonnait son chant rouge,
L’enfant se mit à rire et son rire était blanc,
Son rire frôlait l’air, comme les plumes douces
Dont s’évente le vol des pigeons roucoulants.

La pluie avait si fort imprégné d’eau les mousses
Que le ciel se mirait dans leurs bouquets noyés
Et perlait en fraîcheur sur les écorces rousses,
Quand le soleil parut dans le matin lavé.

La terre fut dorée au choc de la lumière,
Tout le jardin vibrait, comme un coq dans son chant,
Des nuages, au loin, tels des glaciers brillèrent,
Et le ciel fut pareil au rire de l’enfant.