BODART Christiane

Portrait de BODART Christiane

Œuvres disponibles

Biographie

Née à Marchienne-au-Pont le 24 mai 1950.

Bibliographie

  • L’irrévocable, 1972
  • Réversibilité, 1979
  • Pluie orpheline, 1976

Textes

Etre femme,
pour être forte et vivre l’instant essentiel,
comme neuve.
Etant neuve et sincère,
garder de l’empreinte première le souvenir.
“J’ai trop à regretter pour pouvoir reconstruire”,
disait l’ancienne voix des défaites.
Mais voilà qu’un astre plus favorable
s’est occupé du rayonnement intérieur;
Authentique, la détresse d’hier chancelle
(A-t-elle existé?).
Qu’il est long le chemin qui conduit à autrui.
Des souvenirs figés s’entremêlent.
Comment, oui, comment reconnaître le sien?
Quand cesserais-je d’être l’enfant des dunes,
l’enfant des sables,
l’enfant crépusculaire des soleils couchants?

Commentaires

“Réversibilité”. Quel sens, Christaine Bodart donne-t-elle au titre de son troisième recueil de poèmes,Est-ce l’acception commune ou, comme il semble à la lesture de ces pages, la signification théologique qui cache sous ce mmot ” un principe selon lequel les souffrances et les mérites de l’innocent profitent au coupable ” ? Nous optons plutôt pour ce symbole. Car la poésie de Christiane Bodart est une liturgie qui se célèbre à la fois dans l’intime et l’obscur. Il y a, dans sa façon de dire, la force contr^lée de l’orente  qui implore son dieu : un être omnipotent qui règne sur elle et de qui, pourtant, elle voudrait de déprendre. Il y a aussi cette compalaisance d’une âme face à la nuit, face à ce que le sombre postule d’abandons et d’outrages. Douleur, innocence, culpabilité. La poésie de Christiane Bodart repose sur ce trépied. On peut mélanger de multiples façons ces vocables qui bornent tout renoncement à la raison, les interactions n’en demeurent pas moins vivaces. Liturgie, disions-nous. Bien des poèmes de l’écrivain s’en réfèrent au sacré. Elle appelle ” Mon Seigneur ” celui qui l’inspire et le taraude. Elle se donne pour mission de ” rebâtir ses églises “. son langage est ainsi prière et pudeur. Elle tamise sa vérité – qui est la vérité – sous des métaphores très féminines. Elle parle de son ” plus accueillant asile ” , du ” même nectar jaillissant des fontaines “. Sous cette symbolique d’un amour sans cesse détruit puis recomposé, c’est toute la grande mission de la poésie qui s’affirme : donner à comprendre, expliquer l’inexplicable et nourrir le rêve.

Préface de Roger Foulon dans Réversibilité