WILWERTH Evelyne

Biographie

– Née à Spa en 1947; enfance dans une villa 1900 (c’est là qu’elle a rêvé de devenir écrivaine).
– Licenciée-agrégée en philologie romane.
– Elle a enseigné le français pendant 9 ans, puis a décidé de se consacrer totalement à l’écriture.
– A vécu à Spa, Stavelot, Virton, Nivelles, Paris et en Provence; vit actuellement à Bruxelles.
– Ecrit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des essais; écrit également pour la jeunesse.
– Participe à de nombreux congrès de littératures francophones à l’étranger.
– Depuis 1993, elle s’est lancée dans l’animation d’ateliers d’écriture en Belgique et en France
– Elle est du signe de la balance; elle aime les chats, la peinture, le cinéma, les voyages, la marche, les arbres, l’amitié, le silence.

Bibliographie

Romans

  • Canal océan (Avin, Luce Wilquin, 1997)
  • La vie cappuccino (Avin, Luce Wilquin, 1999)
  • Je m’appelle Rhubarbe (Bruxelles, Memor, 2004)
  • Papillon mortel (Avin, Luce Wilquin, 2010)
  • Miteux et magnifiques (M.E.O., 2013)

Nouvelles

  • Grenat (Bruxelles, André De Rache, 1982 ; en collaboration avec Manu van de Velde)
  • Histoires très fausses (Paris, Chambelland, 1985 ; réédition Charlieu, La Bartavelle, 1995)
  • Embrasser la vie sur la bouche (Avin, Luce Wilquin, 2001)
  • Série de nouvelles diffusées à la RTBF et Radio Canada

Littérature jeunesse

  • Cloé chez les troglos (Montréal, Trécarré, 1995 ; pour les 9-12 ans)
  • Les zooms sur une île grecque (Montréal, Trécarré, 1997 ; pour les 9-12 ans)
  • Chocolat noir et blanc (Montréal, Trécarré, 1998 ; pour les 9-13 ans)
  • La veste noire (Montréal, Hurtubise HMH, 2001 ; pour les 9-13 ans)
  • Le clochard au chat (Averbode, Ed. Averbode, 2001, coll. TireLire ; pour les 8-10 ans)
  • Quai des mystères (Bruxelles, Memor, 2003 ; pour les 11-15 ans)
  • Un Viking en smoking (Averbode, Ed. Averbode, 2005, coll. Récits-Express; pour les 10-13 ans)
  • Les canards en plastique ne meurent jamais (Averbode, Ed. Averbode, 2005, coll. 7 en Poche ; pour les 12-16 ans)
  • 16 – 1 = 14 (Bruxelles, Memor, 2005 ; coll. Couleurs; pour les 12-16 ans)
  • Collaboration aux anthologies de Jacques Charpentreau (Ed. Ouvrières et Hachette)
  • Des crapauds à la crème fraîche, pièce tout public à partir de 8 ans ; prix ex æquo du Ministre-Président de la Communauté française 1991
  • Abracadabrasmalfoutus, pièce pour les 6-9 ans (création à Charleroi, 2002)

Essais

  • Les femmes dans les livres scolaires (Bruxelles, Mardaga, coll. Psychologie/Sciences humaines, 1985 – chapitre littérature)
  • Visages de la littérature féminine (Bruxelles, Mardaga, coll. Psychologie/Sciences humaines, 1987 ; prix Fondation Charles Plisnier 1988)
  • Neel Doff, biographie (Bruxelles, Ed. Bernard Gilson, 1992; Neel Doff, de biografie, Anvers, Manteau, 1992 : traduction en néerlandais; Neel Doff, a biography, New York, Peter Lang, 1997 : traduction en anglais

Théâtre

  • Hortense, ta pétillance (création à Bruxelles, 1980)
  • Pulchérie et Poulchérie (création à Charleroi, 1982)
  • Gil et Giroflée (création à Bruxelles, 1983)
  • Pieds nus dans la lumière (création à Charleroi, 2004)

Poésie

  • La péniche-ferveur (Paris, Chambelland, 1978)
  • Le cerfeuil émeraude (Bruxelles, André De Rache, 1981)
  • Neiges de boule (Amay, L’Arbre à paroles, 1989)
  • Dessine-moi les quatre éléments (Amay, L’Arbre à paroles, 1993 ; en collaboration avec Manu van de Velde)
  • 22 astuces pour une vie plus magique (Maelström, 2011)

Conte

  • Pieds nus dans la lumière (Bruxelles, Memor, 2004)

Traductions

  • L’invention de la tendresse, ensemble poétique de Willem M. Roggeman traduit du néerlandais (Marseille, Autres Temps, 1997)
  • Erostrate, ensemble poétique de Willem M. Roggeman traduit du néerlandais (Marseille, Autres Temps, 2000)
  • L’utilité de la poésie, ensemble poétique de Willem M. Roggeman traduit du néerlandais (Amay, L’Arbre à paroles, 2003)

Textes

           ARRIMAGE

Foule dans le hall,
hall de foule.
Il entre,
elle sort:
violent, le face à face.
Eux, visages arrimés.
Déjà elle pénètre dans ses yeux clairs,
impudique, sauvage,
elle pénètre jusqu’aux failles.
Et lui plonge en elle,
dans ses chairs secrètes, inconnues d’elle- même.
Audace folle et très nue.
Lancinante.
La scène dure cinq secondes.
Grain d’éternité.

Ce soir-là, une double chevelure flambe par-delà les toits,
par-delà les tours. Comète.

 

               TOI QUI N’EST PAS ENCORE CONCU

Toi qui n’es pas encore conçu.Toi qui feras la fête dans mon ventre. Toi qui me déploie, qui me chambardes, me chamboules, toi qui me sculptes.
Tes yeux sont presque trop clairs. Tu te cambres devant le juke box. Et tes cheveux s’électrisent dans des lueurs roses et mauves. J’allume une cigarette et je rêve. Tu disparais dans des rues que je ne connais pas.
Tu me décoiffes et je t’invite à caresser ton premier tronc d’arbre. Tu t’attardes sur l’écorce, tu la renifles, tu la graves, tu la palpes encore. Le ciel nous embrasse violemment.
Je n’en reviens pas de ta consistance, de ta substance, de ta mouvance. Tu m’offres des fleurs étranges puis tu te mures dans des silences touffus.Tu te moules dans des vêtements d’ailleurs et tu fuis sur une moto pétéradante.
Je t’écris une histoire. J’écris ton histoire. Tu me souris. Tu essuies mes lèvres barbouillées de chocolat. Toute la nuit nous divaguons avec Charlélie Couture. Puis tu canardes tes tables de multiplication.
J’allume une cigarette. Tu m’alourdis et tu tisses mes ailes. Tu aimes des choses que je n’aime pas. Tu danses dans mon ventre à en crier.
tu me souffles à l’oreille: “Viens, petite, on va rentrer. Je te raccompagne. Tu es fatiguée. Tu as trop dansé.”
Toi qui a des yeux presque trop clairs.
Toi qui n’est pas encore conçu.

Commentaires

« Après chaque voyage à bord de “La péniche ferveur”, il y a lieu de s’interroger sur l’apparition d’un nouveau météore et de reconnaître l’efficacité des paroles fécondantes. Bien qu’il reprenne les thèmes développés déjà dans “Zébrures” et “L’intruse aigre-douce”, ce quatrième livre d’Evelyne Wilwerth a le mérite de nous surprendre et d’emporter sans peine notre adhésion. » Michel Duprez dans “4 millions 4”, janvier 1979.

« Non sans recours à la figuration des légumes, Evelyne Wilwerth, qui nous avait habitués à sa ferveur sensuelle, fait dans son “Cerfeuil émeraude” sa révolution surréaliste – avec bonheur, il faut l’avouer – dans la santé potagère, volontiers lapidaire, des mots, des images, à propos de la ville, de la vie d’aujourd’hui, en prenant plaisir, s’il le faut, à évoquer ‘l’envie d’écrire’, se dressant ‘comme un sexe’, elle, ‘enfin délestée’, ‘rhubarbe rieuse’… ce qui lui va, bien entendu. » Marcel Hennart, “Le Journal des poètes”, n° 2, 1982.