Née en 1957 à Jemappes. Enseignante à Arlon.
sa
Née en 1957 à Jemappes. Enseignante à Arlon.
Je marche en terre étrangère, là où je suis née, pays
de grisou, royaume de café noir, brûlé dans les jardins
au sortir du trou. Rien ne m’y attend. Certitude
déjà que les feuilles ont rejoint les racines. Division
cellulaire d’un néant fou mené au paroxysme
du délire.
hors-lieu les brumes où renaître des guitares très
électriques en feu enragées pour rien quelqu’un
sera poète pour déchirer les livres les illusions
seulement pour déchirer ses yeux seront bleus seront
comme des épines de roses hors-lieu lyrique
ne marchera qu’en lui sauvage après avoir gobé
toutes les brumes et la princesse en sexe la rosée
à boire de l’aube en cendres et poudre d’os ce
sera toi
the soft parade has now begun on solde les symboles
et autres bijoux périmés les indiens ont déserté
les écrans pour ne plus s’y voir décimés plus
aucun film n’est possible ni montrable on n’en
finit pas de reconvertir les cinémas en abattoirs
venez c’est exprès pour vous venez
Les oiseaux des premiers nids
n’en mourront pas. Les collections
d’été resteront en vitrine. Ce n’est rien
rien que le temps qui passe
accrochant un jour
à l’autre.
La mort pas encore à l’affiche.
Extrait de : En terre étrangère, 2007.
Les esprits sains vont s’ébahir, s’indigner : ça, de la poésie ! et notre monde qui est si beau et si bienveillant, comment peut-on ! Esprits sains, sachez, féroces volailles, que vous ne savez rien, que vous ne voyez rien, que vous n’êtes pas. L’âme du poète se doit d’être percée d’épines; il n’est désormais de poète que de révolte désenchantée. Tristan Sautier et Marie-Claire Verdure l’assument, ce non-pouvoir créatif, avec nostalgie et fureur désespérée. L’assument dans un amour malgré tout. L’assument dans la poésie, cette poésie qui est à la fois amour passionné et clairvoyance navrée.
Jacques Crickillon