VANDERCAMMEN Edmond

Biographie

Né à Ohain le 8 janvier 1901, au coeur du Brabant wallon, Edmond Vandercammen pase toute son enfance dans le petit hamau de La Marache, à quelques kilomètres du village d’Ohain. Toute sa vie, il reste attaché à cette campagne, où il renviendra souvent et dont bien des images de ses poèmes sont nées de ses souvenirs. En 1920, il rentre à l’école Normale de Nivelles, pour esnuite être instituteur. Pendant ces années d’études, il continue à écrire des poèmes et les envoie à des revues qui les publient.  Il fait la renconte dans son village natal, de Robert Goffin, un autre poète, avec qui il partage des lectures de Rimbaud, Apollinaire et Supervielle.

Institueur à Ixelles (Bruxelles), il consacre tout son temps libre à ses grandes passions: la poésie et la peinture. La vie dans la capitale,lui permet de nourrir des contacts et de faire des rencontres importantes avec d’autres artistes comme Pierre-Louis Flouquet, Pierre Bourgeois, et d’autres,  avec qui il fonde en 1930, Le journal des Poètes. Edmond s’intersse beaucoup au mouvement surréaliste et, comme les poètes de cette tendace, libère son iventivité verbale. Cependant, la poésie ne peut être un jeu. En ce sens,  il manifeste la conviction qu’un poète se doit de “ne jamais perdre le sens de l’humain”.

En 1925, il se marie avec Anna Koning, institutrice comme lui. Ce sera jusqu’à ses derniers jours, le grand amour de sa vie et la compagne de tous les instants. C’est avec elle, ses amis Charles Plisnier, Albert Ayguesparse et leurs épouses, qu’il partage l’expérience passionnate d’un de ses premiers voyage en Espagne, ce qui en 1931, à bord d’une vieille voiture, constitue une aventure mémorable.  Parfait connaisseur de la langue espagnole, il fera découvrir les poètes de ce pays, en traduisant leurs textes et en les publiant dans Le journal des Poètes, puis dans une antholgie de la poésie espagnole contemporaine.

Vandercammen n’écrira plus rien durant la période de l’Occupation, soit jusqu’en 1945. En 1946, il publie Combat  qui souligne les oppositions qui déchirent l’humanité: le bien et le mal, la vie et la mort, Dieu et Satan…

Il est élu en 1925, à l’Académie de Langue et de Littérature Françaises de Belgique. Il poursuit son oeuvre de traducteur et de défenseur de la poésie hispanique, publie encore de nombreux recueils et s’adonne inlassablement à l’art de la peinture.  Jusqu’au bout de sa vie, toute expérience vécue trouve sa raisonance dans les mots et les couleurs. La réponse à l’absurdité que peut receler le monde ne peut se trouver que dans l’amour, mais “l’amour responsable”. Tel est le but essentiel auquel ses poèmes voudraient nous conduire. Edmond Vandercammen s’éteint en 1980, à l’âge de 79 ans.

Source bilioghraphique:

Bernard, Marie-Ange. Dans l’amitié du monde : Edmond Vandercammen. Wavre : Province du Brabant Wallon, [s.d.]. 32 p.

Bibliographie

  • Innocense des solitudes, Bruxelles-Maestricht, A.A.M. Stols, 1931
  • Le Sommeil du laboureur, Bruxelles, Les Cahiers du Journal des Poètes, 1933
  • Naissance du sang, Id., 1934
  • Saison du malheur, Id,1935
  • Tu marches dans ma nuit, Id., 1936
  • Ami poète, Paris, Sagesse, 1936
  • Océan, Bruxelles, Les Cahiers du Journale des Poètes, 1938
  • Grand Combat, Bruxelles, La Maison du Poète, 1946
  • La Nuit fertile, Antibes, Les Iles de Lerins, 1948
  • La Porte sans mémoire, Id., 1952
  • Faucher plus près du ciel, Paris, Seghers, 1954
  • Abeilles de septembre, Paris, André Silvaire, 1959
  • Poèmes choisis, Paris, Ed. Universitires, 1961
  • Le Sang partagé, Bruxelles, La Rennaissance du Livre, 1963
  • Le Jour est provisoire, Id., 1966
  • Horizon de la vigie, Bruxelles, André De Rache, 1970
  • Le Chant vulnérable, Id., 1972
  • L’Amour responsable, Id., 1973
  • Etrange Durée, Id., 1975
  • Pouvoir de flamme, Bruxelles, La Rennaissance du Livre, 1977
  • Ce temps que j’interroge, Bruxelles, Maison internationale de la poésie, 1982

Textes

Où va le sang

Sais-on jamais où va le sang
Que les otages de l’automne
En vain retienne dans leur chair?
Statues de sel, statues de craie
En vos jardins de mandragores
Ouverts aux lunaires magies,
Vous érigez votre silence.
Attente absurde de la mort!
Celui qui se résigne écarte
Les tristes sables répandus
Au gré du vent sur les tombeaux
Et son regard fleurit au fond
D’une dernière nuit.  Cet homme
Ne se sépare pas de Dieur,
Mais pour prier il lui faudrait
Savoir où va le peu de sang
Qui bouleverse sa raison:
Couché sur l’aire nue du temps,
Il feint d’ignorer l’avenir.