«Au-delà de l’orage», le nouveau recueil de poèmes de Lucy Torrekens, vient de sortir. Il est préfacé par Arsène Burny.
©Jacques BOURGUIGNON
21 janvier 2009
«Les poètes ne sont pas choyés par la vie; ils vivent intensément, en souffrant souvent, et trouvent en eux-mêmes la force d’âme qu’il faut pour dire aux autres l’intensité de leurs émotions. Lucy trouve dans la poésie la force de vivre au quotidien», dit le président d’honneur du Télévie Grand Gembloux.
Explication de l’intervention d’Arsène Burny : la poétesse offre à Télévie les fonds récoltés par la vente de ce recueil. «Voici une dizaine d’années, précise Lucy Torrekens, papa est mort de leucémie après trois ans de souffrance. J’avais promis, au vu des douleurs rencontrées, d’écrire un recueil de poèmes au profit du Télévie. M. Leberger, libraire et président du Rotary, m’a mis en contact avec le Rotary, qui a financé l’édition. J’ai remis 4 000 € au Télévie 1998. Cette année, j’ai refait la demande au Rotary et à son président M. Demanet : l’édition du recueil “Au-delà de l’orage” est financée par le club gembloutois, illustré par Sonia Préat et les fonds récoltés iront entièrement au Télévie.»
Dans la première partie du livre, Lucy Torrekens pose des questions existentielles : en 14 poèmes, elle parle des étapes de sa maladi.
La deuxième partie laisse poindre l’espoir malgré la mort de la maman, la vie auprès d’une soeur handicapée, des drames familiaux. La dernière partie, malgré des cris de douleurs, fait place à la lumière. «Et tout cela dans une langue bien ciselée, une pureté des mots, des images surprenantes, poignantes», précise Arsène Burny.
Thérapie et coups de coeur
«Je suis entrée en poésie à 37 ans : ma fille, gravement accidentée à quelques mètres de chez moi, a failli mourir. Un choc terrible qui m’a plongée dans une dépression très longue. La douleur est passée dans l’écriture. Depuis, j’écris des poèmes, des nouvelles, un roman autobiographique, qui est dans le tiroir. J’écris dans la douleur, souvent la nuit, à la lumière du réverbère de la rue car mon mari, ancien professeur et chef d’atelier à l’athénée de Gembloux, est aujourd’hui meurtri par deux thromboses… Le bonheur, c’est d’être à l’écoute des autres…»
En vers libres, en quelques phrases très concises, Lucy Torrekens pénètre à l’intérieur des souffrances, les siennes et celles des autres, et l’effet est immédiat.
On ne ressort pas indemne de pareille lecture. Un cri de désespérance, un cri d’amour de la vie aussi dans une langue nerveuse, concise, très accessible, ce qui l’enthousiasme.
Des lumières dans une vie perturbée
Secrétaire de direction dans une grande surface, deux filles, un mari enseignant, de nombreuses opérations pour aider les moins favorisés, l’amour du jardin, des chats, la fréquentation assidue d’Andrée Sodenkamp qui l’a propulsée dans la littérature, une énergie à faire pâlir le voisinage, ses petits-enfants… : ce sont les lumières, au-delà de l’orage …
Le recueil est en vente à la pharmacie Pochet, à la librairie Leberger et chez l’auteur, 0478/296 444. Lucy Torrekens a déjà écrit six recueils : «Échapper à l’oubli», «En instance de vie», «Au feu du midi», «La mémoire de la sève», «Et l’enfant vint de l’enfant», «Je veux te croire en dormance». Elle a reçu plusieurs prix : Van Lerberghe (Paris), Emma Martin (Bruxelles), Concours international «Les muses d’or», Grand Prix de littérature de Wallonie : prix du président…