Textes
Le matin.
L'aube.
L'hiver.
L'éternité du mouvement les porte.
Ils traversent le silence.
Et se frôlent sans se voir.
C'est là que je marche.
C'est là.
Nous nous mouvons.
Nous sommes les corps charriés
Par centaines par milliers par centaines de milliers.
Nous sommes les possédés du grand vide.
Nous sommes les transhumants somnanbules.
Nous sommes les chairs sans poids et sans tristesse
Et les armées toujours défaites
Qui d'un point à l'autre de la défaite
S'enlise
Le matin.
L'aube.
Tu es loin.
Je suis dans les gares.
Là où je suis toujours.
Il y a le vacarme des trains qui vont et viennent.
J'ai froid. Un peu.
extrait de "Femmes prodiges "