sa THINES Georges - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

THINES Georges

Biographie

Georges Thinès est né à Liège, le 10 février 1923 et décédé le 25 octobre 2016.

De 1944 à 1946, il est volontaire de guerre à la Royal Navy, lieutenant de vaisseau de première classe (Commandant) de réserve à la Force Navale.

En 1953, chercheur du F.N.R.S. Séjours de recherche prolongés aux universités d’Utrecht et de Cologne, ainsi qu’au British Museum. Il travaille depuis cette date sur des problèmes de comportement animal et s’intéresse particulièrement aux comportements taxiques des vertébrés cavernicoles. Devient docteur en psychologie en 1955. En 1956, professeur visiteur à l’Université Lovanium. Procède à partir de ce moment à plusieurs séries de recherches sur la causalité perceptive et sur les mouvements apparents, dont les principaux résultats seront publiés à partir de 1960. En 1957, bachelier en philosophie, et en 1961, maître de conférence à l’Université de Nimègue, où il enseignera la psychologie comparée durant huit ans. En 1963, professeur ordinaire à l’Université de Louvain. Fonde et dirige le laboratoire de psychologie animale. Fonde, avec M. Huyskens, l’orchestre symphonique de l’Université de Louvain, où il occupe le premier pupitre des premiers violons. L’orchestre est dirigé par Louis Weemaels, ancien directeur de l’Orchestre National de Belgique.

Il fonde et dirige, en 1966, le Centre de Psychologie expérimentale et comparée de l’Université de Louvain, et la Faculté de Psychologie en 1967. Il devient doyen de celle-ci jusqu’en 1972.

Il obtient en 1971 le prix Francqui, en 1973, le prix Rossel, et, en 1992, le prix Bernheim pour l’ensemble de son oeuvre.

Outre les articles qui ont paru dans des revues scientifiques spécialisées, Georges Thinès a publié plusieurs ouvrages sur les questions de psychologie expérimentale, d’éthologie et de biospéologie. Il est également l’auteur d’ouvrages de psychologie philosophique. Il a fondé deux revues internationales, le Journal of Phenomenological Psychology et Behavioural Processes, dont il est le rédacteur en chef. Il est membre de l’Académie Royale des Sciences et de l’Académie Royale de Langue et de Littératures Françaises, où il a succédé à Marcel Thiry. Il a été professeur visiteur au Collège de France en 1989.

Source : http://www.servicedulivre.be

Bibliographie

  • L’homme troué, nouvelles, Le Cri, Bruxelles, 1981.
  • Les vacances de Rocroi, roman, Balland, Paris, 1982. Rééd. Céfal, Liège, 2007.
  • Théorèmes pour un Faust, poèmes, Le Cormier, Bruxelles, 1983. Rééd. Le Taillis Pré, 2002.
  • La statue du lecteur, poèmes, Éd. du Spantole, Thuin, 1984.
  • Logos l’absent, poèmes, Le Cormier, Bruxelles, 1986.
  • Le désert d’alun, récit, Jacques Antoine, Bruxelles, 1986.
  • Le quatuor silencieux, nouvelles, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1987.
  • Le mythe de Faust et la dialectique du temps, essai, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1989.
  • Les cités interdites, poèmes, La Différence, Paris, 1990.
  • Existence et subjectivité, Études de psychologie phénoménologique, essai, Éd. de l’Université de Bruxelles, Bruxelles, 1991.
  • Michotte’s experimental phenome-nology of perceptions (avec A. Costal et G. Butterworth), essai de psychologie, Lawrence Erlbaum, New-Jersey et Londres, 1991.
  • La succursale, théâtre,  Éd. Lansman, Carnières, 1991.
  • L’horloge parlante, théâtre, Éd. Lansman, Carnières, 1991.
  • Art et connaissance (avec Denise Osson), essai, Presses de l’Université de Lille.
  • L’amour aveugle, nouvelles, Le Pré aux Sources, Bruxelles, 1993.
  • La face cachée, roman, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1994.
  • Gémonies, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 1995.
  • Astaroth l’androgyne, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 1996.
  • L’imperfection, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 1996.
  • Janus, poèmes, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1996.
  • Connaissance de l’Érèbe, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 1997.
  • La leçon interrompue, récit, CFC  Éditions, Bruxelles, 1998.
  • Laurel et Hardy ou les miroirs déformants, essai, La Lettre Volée, Bruxelles, 1998.
  • L’exil imprononcé, poèmes, Le Cormier, Bruxelles, 1999.
  • Eros simulacre, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
  • Poésie Bruxelles 2000, avec André Doms, anthologie, L’Arbre à Paroles, Amay, 2000.
  • Le songe de Thucydide, récit, L’Harmattan, Paris, 2001.
  • Victor Hugo et la vision du futur, essai, La Renaissance du Livre, Tournai, 2002.
  • Voix d’Ovide en sa première mort, poèmes, L’Arbre à Paroles, Amay, 2003.
  • Le voyageur lacunaire, nouvelles, Le Rouergue, Rodez, 2003.
  • Rimbaud maître du feu, essai, L’Arbre à Paroles, Amay, 2004; coll.« L’oeil ouvert ».
  • Textes Contextes, étude de poétique et de littérature, L’Arbre à Paroles, Amay, 2004; coll. « L’œil à l’œuvre ».
  • Chants séculaires, avec André Doms, essai, L’Arbre à Paroles, Amay, 2005; coll. « L’œil à l’œuvre ».
  • Madame Küppen et l’autre monde, roman, L’Âge d’Homme, Lausanne, 2007; coll. « Contemporains ».
  • André Doms entre épopée et lyrisme, en collaboration avec Pierre Rommée, Ed. L’Âge d’Homme, 2008.

À consulter:

  • “Georges Thinès”. In : Revue l’Arbre à paroles, n°151, printemps 2011.

Textes

Celle que la mort efface

Promise à tout les repentirs futurs
Elle en d’impures mains connaît
Les saisons de peau passant comme des feuilles

Les gestes de l’impur composeront l’oubli
L’aimée d’hier s’éveille à la fin de la nuit
Seule à côté d’un comparse mort sans nom

Est-elle à ce moment la mort qui veille
Ou la morte veillant le mort inattendu
Ou la mémoire d’un seul qui n’a jamais vécu ?

Printemps lent à venir
Pour la reine des nuits
Exilée aux confins des lumières
Sans qu’aucune saison jamais la relève

Derrière les portes du temps volé
Eros l’attend vengeur funèbre
Le temps dernier lui appartient
Juste pour une fois il achève

La figurante au viol consenti

Extrait de Eros simulacre

Commentaires

Naturaliste, philosophe du monde animal, attiré par le dialogue théâtral et par le récit, romancier à ses heures, homme de tentations et de tentatives, Georges Thinès est, en poésie, une sorte de Buffon guetté par Alfred Jarry. Il sait aussi perpétuer la légende grecque ou germanique, puis glisser Freud entre Maurice Scève et Mallarmé, sans oublier Paul Valéry. Enfin, quand il se penche sur le bipède humain, il lui donne des leçons à la Francis Ponge. Bousculé par tant de racines, il se montre sous les aspects d’un analyste – ou doit-on dire: d’un professionnel de vivisection de l’âme? – aussi grave que profond, complexe que déroutant.

“La poésie francophone de Belgique (1903-1926)”, Éditions Traces, Bruxelles.