Textes
On ne peut pas savoir ce que devient le chant d'amour,
qui se heurte aux dalles de l'absence
ou dérive en l'azur.
Mais si l'on a le coeur tout ruisselant de mots,
il faut bien que le cri se noue
et que retentisse le poème,
le poème à personne...
Où demeures-tu, personne?
Dans le secret d'un renoncement
dans le ravissement d'une béatitude?
... si tu n'existaits pas, si toute voix rebondissait
sur dix ou dix mille vivants?
Le chant d'amour n'est jamais qu'un défi
au temps banal qui passe;
ce n'est jamais qu'une question
décochée aux étoiles.
Il faut bien que sans cesse on la poste et repose
que le cri se noue et dénoue,
que le poème s'élève et meure comme une colombe.
Je te dédie à toi personne,
la parole solidaire,
avec la charge d'espérance
qui lui fait une aile si blanche.