Textes
Fertilité de la solitude
Il se peut que je sois coupable,
Il se peut que roulé en boule sur moi-même,
Incandescent d'un feu secret
Ou bien encor saignant de l'âme,
Inapte à vivre hors de moi-même,
Il se peut bien que je trahisse.
Qui ? Quoi ? Des hommes, des idées ?
J'étais si vulnérable et l'on m'a tant blessé
Sans même qu'on s'en rendît compte
Et sans que se vît ma souffrance,
-Car de crâner m'était une défense-
Que je pantelle au moindre coup.
D'ailleurs ma réclusion m'exalte,
Le silence me fertilise
Et fait lever le blé de mes paroles.
J'engrange, solitaire, une telle moisson
Qu'un jour, quand la famine aura maté les hommes,
Ils viendront en secret se nourrir de on pain.
Extrait de "Automnalgie"