TERVING K.

Biographie

Pseudonyme  de Pierre Anselme.

Bibliographie

  • Carmina Tervinga. Muran, 1985.
  • Carmina Tervinga. Saint-Romain du Mont : Imp. Lérimont et Fils. 286 p. 

Textes

Embarras: Extrait de Carmina Tervinga


Vous voulez un sonnet ? Pourquoi vous l'écrirais-je ?
Il en est déjà tant de si bons, de si beaux !
Dois-je chanter pour vous la guerre et  ses héros,
rendre gloire à l'amour, en vibrants arpèges ?

Vais-je laisser grincer ma plume sacrilège,
en maudissant la mort et ses funestes maux ?
J'entends Ronsard gémir au fond de son tombeau !
Le Parnasse m'est clos, vainement je l'assiège.

Où sont ces mots si doux qui charment les oreilles,
et ces termes exquis, dont l'âme s'émerveille ?
Les muses n'ont pour moi que souverrain mépris,

je subis, impuissant, leur cinglant anathème...
Au fait, n'ai-je point là composé mon poème ?
O ciel, loué sois-tu ! apollon, sois béni !

Commentaires

Un livre par jour.

Connaissez-vous beaucoup de poètes qui, émules de Ronsard ou de Hérédia, pratiquent l'art du sonnet en s'inspirant de la mythologie comme de l'histoire ou de la Bible, donnent à leurs textes des titres en latin et en grec et vont jusqu'à écrire en ancien français leurs émotions devant la beauté d'une femme, d'une fleur ou le charme des saisons? J'en connais au moins un, K. Terving, alias Pierre Anselme, qui chante Namur, Bouillon, sa ville natale, aussi bien l'Égypte des pharaons, la Rome antique ou la Venise des artistes, la perfection d'un sein ou la splendeur éphémère d'une rose.   C'est curieusement en Belgique que je découvre cet ouvrage, qui est sans aucun doute une réussite dans le genre. Les Carmina Tervinga sont à même de réconcilier les plus réfractaires avec la réalité des alexandrins, octosyllabiques, hexasyllabiques et autres vers réguliers, rendent ainsi hommage au bon vieux Boileau, à présent bien oublié sinon décrié. Il est en effet de plus en plus rare, de nos jours, qu'un poète classique parvienne à une maîtrise suffisante de la forme pour l'adapter au sens. Le plus souvent, chevilles et clichés gâtent les poèmes, quand certains vers ne boitent pas purement et simplement. L'humour est également très présent et de bon ton dans ce livre. A déguster sans modération.   Postface de Louis Sarot In Carmina Tervinga