“La présence obsédante du silence”, voilà, au dire même de l’artiste, ce que perçoit l’être humain lors de moments privilégiés touchant au sentiment profond de l’existence. Voilà aussi, semble-t-il, ce qui caractérise, plus que chez bien d’autres peintres de sa génération, l’art d’André Sprumont. Depuis plus de vingt ans, et même lorsque la figure humaine habitait ses oeuvres, un silence obsédant s’est en effet infiltré de manière progressive dans sa peinture ; il est pour beaucoup dans l’identité de celle-ci, dans son atmosphère particulière, à la fois raréfiée et oppressante.
Serge Goyens de Heusch
Entrer dans la vie comme dans un somptueux jardin fleuri. Etre le gardien vigilant de terres riches en couleurs et en parfums. Etre peintre inspiré par la féconde gestuelle aphrodisiaque… Ainsi respire André Sprumont, ce Namurois ancré entre Meuse et collines amples, qui doit la volupté de son généreux talent intuitif à une vision jalouse de l’ego. (…). Emerveillement de l’oeil du peintre. Mais ce qui apparaît, dès les premières approches publiques, c’est la densité du geste. Bien avant qu’il ne succombe aux délices d’un étonnant amalgame de spiritualité et de sensualité (…) il s’affirmait comme un maître stylistique capable de fairer s’épouser le matériel et le spirituel. Avec un naturel allant jusqu’à la magnificence de la main inspirée par son propre élan, André Sprumont révèle immédiatement une sûreté de composition unie fermement à une inspiration qu’il est opportun de traiter de visionnaire. Le peintre a conscience d’exprimer, par sa palette comme par son écriture, ce merveilleux et quelquefois déchirant état dans lequel l’homme se débat et se complaît, prisonnier volontaire de ses songes librement exprimés.
Alain Viray
Pour Sprumont, la peinture est une partition.
Paul Caso
Descendre en soi pour ébaucher nos rêves : dans l’abondance des jours, l’artiste perçoit, donne à voir puis se retranche au-delà du silence. Par la peinture, j’écoute battre le vaste silence du monde…
André Sprumont