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Odeur de mon enfance
odeur de mon enfance
j'approche de moi-même
la terre me déprend
joie de noir cet arbre pur
la forêt a perdu ses hommes
suffit-il de vivre un mot
pour effacer la mort
L'oeuvre de Géo Soetens tient en deux minces volumes, à la remarquable densité. Il affectionne les textes ajourés, comme si la soustraction était une sorte de principe de toute poésie. Quelques mots, parfois sans lien évident, lui suffisent à la fois pour créer une atmosphère et pour définir, comme par défaut, l'art de sentir et de penser. Il sait tirer parti de l'enseignement de René Char et, par instants, rappelle son contemporain André du Bouchet. Le non-dit, chez lui, a le charme des choses explicites.
Editions Traces, Bruxelles "La poésie francophone de Belgique (1903-1926)