Textes
Les yeux rivières
Dans les bordels de Saïgon
Jouent des rivières
Aux yeux taillés
Césarée de trinité
Et Saïda de Saïgon.
En pantalons frangés
S' ennuient
Saïda de Ceylan
Et sésamée de Trinité
Dans les rideaux de perles
S' ennuient
Leurs yeux laqués de prune
Lorsque se lève dans la fumée
Une perle
Césarée de Trinité
Ou Saïda de Ceylan.
Babylonne, un malabar, noir et désabusé,
Tient la caisse du clandé
Le nombre infini
Du haschich, des tasses de thé
De la fumée et des baisers.
Marie-Juana, une métisse,
Plume, une à une, plume à plume,
Les petits jules, les gros lardés
Et les poulets galonnés
Un louis d' or
Un billet vert
Contre des puces et la vérole
Dans les bordels de Saïgon
Jouent à la manille vanille
De petits diamants jonquille
Aux yeux rivières
Qui se donnent
Aux mini jules, aux fonctionnaires
Aux petits citrons pressés.
Quatretrèfle, la patronne,
Le visage vérolé et le sexe naufragé
Dit : C' est la vie
moitié fumée, moitié merdier.
Dans les bordels de Saïgon
Jouent des rivières
Aux yeux taillés.