Extraits de lettres d’auteurs
à la lecture des recueils de M.-C. Roose
L’orange soleil
« Tu poses des questions qui vont plus loin que les chants d’oiseaux – des questions rauques. Tu cherches une issue, tu cherches le soleil, « l’appel à être ». Cet appel est déjà un acte d’amour. Ta poésie est forte ; tu ne te contentes pas d’un à peu près. L’orange soleil : petit missel initiatique. »
Anne-Marie Derèse, Poète
Le mur immense de la nuit
« C’est, avant tout, votre audace tranquille d’oser aborder d’emblée, et sans vaine littérature, les sujets essentiels que sont, par exemple, la mort ou l’expérience de la solitude, y apportant une résonance, un accent très personnels. Une certaine froideur d’expression qui n’est ni exempte de feu, ni de passion contenue, un laconisme aussi qui renforce le poids des mots et les rend incontournables. C’est un art instinctif à éluder toute superfluité que je vous souhaite de conserver, car il est un gage de votre authenticité. »
André Gascht, Critique
« Je suis très touchée par ces poèmes traversés par l’absence douloureuse, la mort, le silence – et habités en même temps par un profond désir d’être, de vivre…, de ‘jouir de la simple vague’ qui passe, à l’instant, irremplaçable et porteuse de lumière. »
Hélène Dorion, Poète
« Merci pour la beauté de votre écriture. Elle est belle parce que juste – les mots y sont comme de la pierre fatiguée par de l’eau : exténués et transparents. Le ton y est grave, le cœur est plus qu’à demi assombri et curieusement, c’est une joie qui sort de cette lecture, une force neuve. Oui, vraiment, merci. »
Christian Bobin, Ecrivain
Les Chemins de patience
« Tu allies l’économie à la lisibilité, dans Les chemins de patience.
‘Un geste qui me ressemble : cognant au bois’. Pudeur. Emotion. Merci. »
Caroline Lamarche, Ecrivain (17 avril 2004)
« J’ai beaucoup de chance de lire vos Chemins de patience. (…) j’y trouve moi une telle lumière. D’éclatante vie, parfois tranchante mais si juste. Voilà, ça touche au vif, ça ‘cogne au bois’… de ce que nous sommes.
Je connais (déjà) un poème par cœur. Votre livre m’accompagne dans mon cartable de philosophe et de semaine. Entre deux cours ou ici, à la maison, je l’ouvre. (…)
Vous dites, ‘fragments d’existence’. Fragments qui ont le bon format de la densité et cette justesse décisive. Des sons, des mots, de la ponctuation. Enfin ces images flottantes et qui pourtant résistent. Inexplicables, comme la sensation d’être au monde. Nul besoin de dire plus. J’aime cette passivité de l’accueil, si active, si mobile. »
Marie-Noëlle Agniau (24 mars 2004)
Poète, philosophe, collaboratrice de « L’indicible frontière » à Limoges.
« Que de belles surprises, en coupant les pages de votre livre! Merci. Poursuivez sur ces chemins de patience. Et travaillez. Et si on vous dérange, faites comme le ciel. Il ne répond pas, il s’occupe de ses nuages. »
Yves Bonnefoy, Poète et essayiste (23 avril 2004)
« J’ai suivi avec beaucoup de plaisir les traces de ces Chemins de patience, en craignant parfois, mais à tort, d’en effacer certaines tant elles sont délicates, subtiles, du moins en apparence. Car en réalité si elles tendent un fil ténu du jour au jour, de la nuit à la nuit, il est d’une secrète fermeté qui ne se laisse pas prendre aux jeux faciles des reflets (…)
Ces traces ont le rare mérite de n’être en rien ‘fabriquées’, mais d’une vérité si naturelle que le regard les parcourt vers des régions d’une profondeur dès l’abord insoupçonnées. »
Fernand Verhesen, Poète, traducteur (23 avril 2004)
« Vous ne dormez pas, vous, tandis que les signes passent, vous adhérez parfois avec la pensée première. Je le dis avec vos mots, car je le pense sincèrement. Des formules comme ‘des paumes/ vastes comme des oiseaux’, ‘tu habites à nouveau ta vie’, ‘le ciel ne répond pas/ il s’occupe de ses nuages’, sont bien plus que des découvertes verbales, elles ouvrent à un monde pur et sans emphase, où on respire enfin. »
André Sempoux, Ecrivain (5 mai 2004)
« Toute l’attention à un livre tient souvent aux ‘raisonnances’ qu’il avance, et qui nous tiennent dans une attention comme s’il s’agissait de sa propre expérience. C’est là que nous sommes touchés, et là que nous adhérons à l’autre avec l’infinitude qui nous tient. Et s’il est nécessaire de dire cette attention éveillée, je citerais ces quelques vers : ‘J’approche lentement / par strates / avec l’inquiétude émerveillée / de voir reculer / ce qui s’avance’. Pour ces vers et pour bien d’autres, je tenais à te remercier. »
Pierre-Yves Soucy, Poète, éditeur (29 mai 2004)
« Tu arrives par moments à faire qu’un poème soit un être vivant avec son caractère propre. C’est cela la création poétique. On y arrive rarement. Mais c’est ce qu’il faut viser. (…) Il y a dans ta poésie une Pensée, la tienne ; c’est très rare aujourd’hui. Des accents rilkéens. Une pensée proprement poétique (ni science, ni philosophie, ni religion). Chez toi sonatinent les notes de silence, des pauses parlantes, qui résonnent dans l’Ouvert. »
Philippe Lekeuche, Poète (10 juin 2004)
« Les chemins de patience – ton meilleur recueil. Plus que jamais j’y trouve une essence toute particulière qui me parle beaucoup, une ouverture vers une clarté transparente ; je l’aime beaucoup. »
Israël Eliraz, Poète et dramaturge (14 août 2004)
« Merci pour cette patience dont il a fallu emprunter le chemin. Evidemment, je reprends un peu votre titre : votre recueil, je l’ai parcouru et reparcouru, et j’ai rêvé dessus, dans une rêverie qui rappelle tout-à-fait celles de Bachelard, et ce chemin de patience s’est fait chemin de lumière. »
Gaston Compère, Ecrivain et compositeur (12 décembre 2004)