RENCY Georges

Biographie

Georges Rency (nom de plume d'Albert Stassart) naît à Bruxelles le 22 novembre 1875 dans une famille de la bourgeoisie aisée.  Après ses études moyennes dans un grand collège bruxellois, son père lui destine à une carrière d’avocat ce que Georges  refuse obstinément. Les vivres alors lui sont coupés.  En 1899, il obtient à l'Université libre de Bruxelles le titre de docteur en philosophie et lettres (groupe philologie classique). Il s'est lié d'amitié avec Henri Vandeputte : ensemble, ils publient dans la collection du Coq rouge un volume de vers et de prose : Les Heures harmonieuses (1897).

Outre l’écriture, Rency,  doit exercer une seconde profession afin de pouvoir vivre. C’est vers l’enseignement qu’il se tourne. Il fait une première halte à Tongres puis à Anvers  où il rentre en contact avec  Max Elskamp. Muté à Huy, il y passe deux années. En 1904, il peut enfin rejoindre Bruxelles où, pendant près de trente ans, il dispensera son enseignement dans l'établissement un peu morose de la rue du Chêne, où Fernand Severin vient le rejoindre en 1905. Ceux qui l'y ont connu vantaient sa ponctualité, sa serviabilité, l'accueil qu'il réservait aux jeunes auxquels il prodiguait ses conseils.

En 1934 il est promu,  inspecteur linguistique de l'enseignement moyen et normal. Cette tâche écrasante ne l'empêche pas de pratiquer tous les genres : contes, poésie, essai, biographies (Georges Eekhoud (1942), Camille Lemonnier (1944), son étude Albert, roi des Belges (1924)). Mais c'est surtout l'essayiste qui s'impose : outre sa collaboration au Soir, on retiendra son rez-de-chaussée hebdomadaire et sa chronique théâtrale dans L'Indépendance belge. Nombre de ces écrits ont été recueillis en volumes : Physionomies littéraires (1907), Propos de littérature (1912), Les Livres et la vie (1941).

Durant sa carrière, il fonde et collabore à plusieurs revues littéraires de qualité : Stella qui s'assure de précieuses collaborations : Van Lerberghe (avec lequel il fonde le comité Zola), Lemonnier, Verhaeren, Nautet. Samedi , La Vie intellectuelle, qui aura une existence durable et où se retrouveront nombre de ses amis. Il est appelé par Octave Maus à reprendre le relais au secrétariat général de l'Association des écrivains belges (1905). Il donne à ce groupement, qu'il présidera de 1934 à sa mort, un vigoureux essor. Avec Henri Liebrecht, il revoit l'Histoire illustrée de la littérature belge de langue française de ce dernier (1925 et 1931). En 1940, il publie un volume autobiographique : Souvenirs de ma vie littéraire.

Pendant de longues années, il plaide pour la création d'une académie des lettres belges, puisque ses confrères de langue flamande ont la leur. Il n'est que juste que la Compagnie l'accueille dans son sein. Elle l'élit le 12 avril 1930 au fauteuil d'Albert Giraud. Georges Rency est mort à Woluwé-Saint-Lambert le 24 septembre 1951.

Bibliographie

  • Camille Lemonnier : essai de biographie critique / Georges Rency.- Bruxelles : Éditions de la Vie Intellectuelle, 1922
  • Chimères. Bruxelles : J.E. Goossens, 1928.