sa RENARD Ghislaine - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

RENARD Ghislaine

Biographie

Née à Châtelet en 1949, l’auteur a quitté la région de Charleroi  pour l’Afrique en 1954 et y a vécu la plupart du temps jusqu’en 1976, au Katanga plus précisément où elle a enseigné.  En janvier 1977, elle s’installe à Nivelles.  Commence alors en Belgique un parcours professionnel assez chaotique et alimentaire.  De santé fragile, elle trouve en l’écriture évasion et exutoire à sa très vive sensibilité.  C’est la rencontre d’un chanteur bruxellois qui lui révèle l’existence de Chloé des Lys.  Elle décide en 2004 d’envoyer à la maison d’éditions son dernier manuscrit, accepté par le comité de lecture.  Elle a depuis renseigné Chloé des Lys à un jeune auteur béninois rêvant d’être publié et à une de ses amies françaises, leur souhaitant bonne chance.  Mariée, mère de deux fils l’auteur est grand-mère depuis 2005.  Cette année-là est donc celle d’une double naissance, en quelque sorte. Ghislaine Renard a été présidente de l’Association nivelloise des Ecrivains pendant cinq années, elle vient de passer la main à Philippe Maréchal. 

Bibliographie

.Chez Chloé des Lys :

« Sur le chemin tortueux de la sérénité », paru en 2005, poésie
« De rimes en liberté », paru en 2006, poésie
« Tranches de vie au féminin », nouvelles

« Radioscopies »
 
Autoédition : 
« Appel à découvrir »
 
Chez Bernardiennes : 
« Mosaïque littéraire »
« Duo de prose et de poésie »
« Soubresauts du cœur suivi de Sérénité »
« Jonction de prose et de poésie »


De ses écrits de 1988 à 2000, parus en 14 brochures de poésie, une de nouvelles, elle compte extraire les poèmes qui lui semblent les plus significatifs, avec un titre évocateur du passé.
Peut-être sous forme de thèmes majeurs récurrents

Textes

Retrouvailles

Minuit est dépassé.
Ton corps apaisé sommeille
Et le mien garde la spirale
De ton cœur tout fondu
En une étreinte retrouvée.
Ta patience est totale.
Mes « états d’âme » dilués
Nous ont permis ces retrouvailles.
Et ton amour conjugal
Heureux de ma présence
Me connaît,
M’aime unique,
Conscient comme toujours
De ma fidèle fragilité.
J’ai peur de te priver.
Ton grand bonheur réexprimé
Me déculpabilise.
A l’aune du mérite
Ton cœur a tous les droits.

26 juillet 2002

Promesses

Février dur s’écoule,
Rive déjà aux branches
Les promesses fleuries.
Les boules minuscules,
Roses de leur printemps,
Offrent au doux prunus
Leur grossesse en boutons.
Gare au gril du gel brut !
S’il survient, assassin,
Elles en bruniront.
L’accorte saison tendre
S’éprend du temps qui passe,
Pousse le second mois
Dans les bras du passé.
Mais sa précocité
Ravit et préoccupe
Mon esprit attentif
Et prompt à s’inquiéter.
Et j’appelle la chance
A veiller, bonne fée !

23 février 2003

Moissons

Une moisson de joies
Nous envahit le cœur
Quand naît l’évocation
De nos années communes.
Au clair des souvenirs
Brille d’un bel éclat
L’intimité heureuse
Aux multiples facettes.
Et sur la harpe de l’amour,
Les cordes vibrent à l’unisson.
Les ans ont leurs épreuves,
Leurs chagrins, leurs questions.
Mais la récolte abondante
D’instants volés au temps
Les comble d’une liesse
Empreinte d’harmonie.
Au creux de la maturité
Notre âge se nourrit d’ivresse
Puisée au sentiment certain
D’habiter la même planète,
De partager quiètement
Les heures qui nous sont offertes.
Et sur la ligne du futur
D’autres moissons se profilent,
Qui lui confèrent sa valeur.
Ne pas penser qu’il se rompra
Quand viendra le dernier moment…
Franchir la mort ensemble,
Improbable consolation !

18 juin 2003

Commentaires

« Sur le chemin tortueux de la sérénité » évoque principalement les tourments du cœur, la vie affective dans la sérénité retrouvée.  L’auteur s’y exprime dans toute sa féminité.  Elle y fait état ici et là de ce qui la dérange, quoique ce ne soit pas un recueil militant.
« De rimes en liberté » est plus cérébral et passe de poèmes rimés en vers libres, inclut au recueil deux expériences vécues en atelier d’écriture, la première qu’elle considère comme ludique, la seconde comme une stimulation à l’écriture en se coulant dans les choix littéraires d’un écrivain brabançon wallon, non sans y apporter sa touche personnelle.  Certains préféreront le premier, d’autres le second. D’une manière générale, reviennent dans son œuvre les grands thèmes de la vie, l’amour, la mort, la maladie, l’empathie, le refus de l’autorité pour l’autorité, la famille, la nature, les grandes questions existentielles, émaillés de poèmes écrit à partir de thèmes proposés par d’autres auteurs, dont ce « Partir », suite auquel d’aucuns ont supposé qu’elle voulait quitter sa ville. Après une vie assez nomade au Congo, l’auteur a définitivement posé ses valises et a des racines profondes dans sa ville d’adoption, plus principalement dans son quartier.