PURNODE Georgette

Biographie

Née à Namur le 4 février 1924, Georgette Purnode est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages en prose et en poésie dont la plupart ont obtenu d’importants prix dont le Premier Prix international de poésie classique Jules Sotiaux, le Prix de l’Association des Bibliothèques belges, Médaille de >Vermail de l’Ecole Supérieure de Culture française, Prix de prose Emma Martin, Prix du Namurois pour un essai et Prix Marguerite Van Meerbeeck pour l’ensemble de son œuvre de l’Association Royale des Ecrivains de Wallonie, lauréate du concours Contes et Nouvelles Ecriture française dans le Monde, Québec, Canada.   Ses études musicales développent sa nature sensible et spontanée.   A vingt-deux ans, elle se marie au Congo belge.   Ses séjours à Elisabethville, Luluabourg, Bruxelles, Neufchâteau, Liège ont nourri son inspiration.    De 1964 à 1974, elle a vécu à Neufchâteau où son mari Raymond Purnode exerçait les fonctions de percepteur des postes. Cette ville ardennaise, salubre et verdoyante, lui a donné cette joie, non oubliée, d’écrire un roman « Clos des Pins », maintenant épuisé.   Membre sociétaire de l’Association des Ecrivains belges et de l’Association Royale des Ecrivains de Wallonie, elle écrit occasionnellement dans divers journaux et revues littéraires.

Ses livres ont été présentés à la radio et à la télévision.   Sa production littéraire lui a permis de présenter des écrivains à Bruxelles, de donner des conférences et surtout d’apprécier l’art dans toutes ses formes et dans sa pureté.

Bibliographie

Poésie :

  • Des Pas dans un jardin, Ed. Picardie, 1971.
  • La Courbe des Jours, Ed. Picardie, 1972.
  • Chansons à travers les Arbres, Ed. Picardie, 1972.
  • Furtifs Reflets d’Arc-en-ciel, Ed. Picardie, 1973.
  • La Ballade du Vagabond, Ed. Picardie, 1976. 2ème éd. 1986.
  • Le Chant de la Vie, Ed. Thalia, 1980. 2ème éd. 1982.
  • Sous les Feuillages de Namur, 1984.
  • Les Petits Souliers (pour enfants), 1985. 2ème éd. 1987.
  • La Balançoire (pour enfants) illustrations de l’auteur, 1987.
  • L’envol des Mots, 1989.
  • Le Vent m’a dit…, Vauban, 1996.
  • Sur l’ardoise du temps, poèmes, Vauban, 1999.
  • Mouvances, Vauban, 2002.
  • À la cueillette des poèmes en fleur (poésie pour enfants), Vauban, 2008.

Romans :

  • Voir Torbole, Ed. Barré-Dayez, Paris, 1974.
  • Une Terre en Plein Soleil, La Pensée Universelle, 1975.
  • Le Clos des pins, Dricot, 1977.
  • La Nuit s’avance, 1979. (Cette œuvre a été enregistrée par la Ligue Braille).
  • Iris, Dupuis, 1985.
  • Printemps en Barbantane, Dupuis, 1985.
  • Un Pré Sauvage à Namur, Ed. Michel, Virton, 1989.

Contes :

  • Noël en Noir et Blanc, Dupuis, 1978.
  • Les Enfants et Nous, Ed. Thalia, 1981.

Nouvelles :

  • Vacances liégeoises pour l’Oncle Arsène, Ed. L’Ane Rouge, 1980.
  • Evasion, Ed. Naaman, Canada, 1983.
  • L’Arc-en-Ciel à Bayard, recueil collectif, Ed. Sambre-etMeuse, 1988.

Essai :

  • A la Rencontre de Louise-Marie Danhaive, 1992.

Recueil de récits :

  • L’Enfant et sa Féérie, 1994.
  • Nos Jardins sont des Royaumes, textes sur Namur et son environnement, Ed. Vauban, 1997.
  • Je voudrais savoir… suivi de : Dans le sillage de Kathleen Van Melle, La Hulpe : Ed. du GRIL, 2007.

Textes

TANT DE JOUR…

Tant de jours j’ai cherché l’accès de ton royaume. Tant de jour j’ai subi l’amertume et le froid, L’aridité des mots et la mort de la foi. J’ai vu les pleurs du glas se loger dans ma paume.   J’ai cherché ton secret dans les yeux des passants, Dans le ciel sur la terre et dans ma main qui tremble. J’ai cru voir en plein vent quelqu’un qui me ressemble. Oh ! qui me conduira vers les espoirs naissants ?   Devant moi cheminait une petite fille. Elle marchait pieds nus sans souci des cailloux. Lasse elle s’affaissa le front sur les genoux. Seule elle paraissait craintive et sans famille.   Dès l’instant j’ai compris le rappel de ta loi. Cette enfant, c’est l’anneau d’amour que tu me lègues. Ce destin cet accueil que ton cœur me délègue, Je les enlacerai doucement sous mon toit.                                  ***   Je voudrais sur la plage de nos jours étendre la blancheur de ma robe de noce.   Ta main cherchera la tiédeur du tissu et ton regard dira que toute la beauté du monde reposait sur mon corps de jeune femme.   Longtemps nous avons foulé le sable de notre destin. Nos pas se sont croisés sur des terres lointaines.   Puis maille par maille notre jeunesse s’est défaite.   Nous voici tous les deux fragiles et frileux.   Notre vivacité s’est effeuillée. Bientôt nous voyagerons autour du jardin.   Qu’importe le fléchissement de la vie !   Puisque depuis nos épousailles tu m’as installée dans ton cœur.                                  ***   Les mots ruisselant de lumière ont été dévêtus puis écartelés.   Torturés par la tornade les pins sont blessés à mort.   Des bambins ont vu éclater « La petite maison dans la Prairie ».   on nous a volé le miel de la vie. On a lapidé les rires et les jeux.   Passants que votre marche soit légère !   La parole peut encore s’emperler de sève.   Les arbres même mourants peuvent encore donner un surgeon.   Tel un bouton de rose le cœur d’un enfant peut encore s’épanouir.   Passants que votre marche n’éteigne pas la lueur vacillante de l’espoir.                                  ***

METAMORPHOSE

Les mots ont-ils un regard vers nous Quand ils veulent quitter leur enclos ?   Certains souhaiteraient se transformer en clown Pour faire rire les enfants tristes.   D’autres aimeraient caresser le soleil Pour illuminer les maisons pauvres.   D’autres encore auraient le désir De s’emplir les mains de baisers Afin de les offrir aux orphelins.   Impatients de sortir ils se bousculent Puis s’écrasent les uns contre les autres.   Seul un tout petit mot réussit à s’échapper Et à s’aventurer sur la terre.   Bouleversé par tout ce qu’il voit, Par tout ce qu’il entend et perçoit Il rejoint son milieu natal   En grandes lettres il écrit : SILENCE                                  ***   Sans le savoir, vous êtes entrés dans mon silence.   Sous la voûte de mon abri, vos pas votre voix résonnent comme un chant triomphant.   Ne me parlez plus des châteaux de la Loire, ni de la croisière sur le Nil, ni des paysages africains.   Mon long voyage s’est arrêté ici !   Me voici faite d’attente et de patience.   Près de la lampe qui rougeoie je tricote mes souvenirs.   Toujours je serai là pour déverser ma joie sur votre passage.

Commentaires

La poésie reste vivante

La poésie a ses chemins propres.S’éloignant de la médiocrité, de la mesquinerie, de la violence, elle illumine les endroits de son choix.
Parfois, elle se pose sur l’aile d’un oiseau, sur l’archet d’un violon ou sur une perle de rosée. Magicenne, elle dessine un verger en fleurs.
Aérienne, elle sème des rubis sur la chevelure d’un hêtre.
On la découvre dans un tableau, dans le langage des enfants, dans la pureté d’une écriture. Certains hommes, certaines femmes ne la remarque pas et ne croient en son existence ! Ils parlent, s’agitent, travaillent avec des gestes mécanuques. ILs ne s’intéressent ni aux couleurs, ni aux sons, ni aux images. Ils ignorent la grâce et la beauté. Insensibles à l’art, ils se préoccupent de la santé de leur  portefeuille et vieillissent dans la crainte d’un accident ou d’une maladie.Cependant, la poésie est bien là, brillante et colorée pour ceux qui prennent le temps de l’observer.
La poésie est l’amie qui accompagne les pas du peintre, du musicien, de l’écrivain. Elle remplit le rôle d’une veilleuse qui rougeoie durant les jours sombres et les jours clairs. Privilégiés sont les êtres qui perçoivent sa présence ! C’est alors le déploiement de la connaissance et de la magie. Ainsi, la pensée s’approfondit, la réflexion s’intenssifie, la phrase peut devenir parole.
Harmonieuse, la poésie a le pouvoir d’ajouter un ourlet de roses au parterre de la vie.

Georgette Purnode
Dans Le Bibliothécaire, 1er trimestre 2009.

Georgette Purnode-Fraineux, qui est devenue Namuroise, habitait encore Montegnée il y a trois ans. Dans Evasion, elle raconte, avec un beau réalisme poétique, le départ en vacances d’une famille où il y a trois enfants, deux garçons et une fille. Celle-ci, Marie-Cécile, décide subitement qu’un jour elle montera à cheval. Mais quelque temps plus tard, malgré les injonctions de son moniteur, elle refusera de faire souffrir, pour gagner un prix, l’étalon qu’elle monte. Le récit est poignant et noue la gorge.

La Libre Belgique, le 28 juillet 1983.

 

Membre sociétaire de l’association des Ecrivains belges, auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont « Sous les Feuillages de Namur » et « Les Petits Souliers » Georgette Purnode vient de sortir de presse un nouveau recueil de poèmes pour enfants : La Balançoire. Chaque texte est finement illustré et s’adresse aux petits pour leur désigner le soleil dans le chêne, un bambin dans les bras d’une balançoire. Ce recueil, à la couverture bleue, parle de la chatte amie des arbres et des fougères, du petit chien Fido dont le pelage a la couleur de la cassonade blonde, de la fourmi bizarre qui rit dès son réveil, et puis encore de ce jardin où un grand singe en jupon donne le biberon au petit dromadaire…

 

Fraîche, pimpante et amusante, « La Balançoire » fera plaisir à bien des mamans, à des enseignants pendant l’heure du conte.