sa POTVIN Charles - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

POTVIN Charles

Œuvres disponibles

Biographie

Charles Potvin est un poète, littérateur, critique, dramaturge ou encore journaliste belge de langue française né le 2 décembre 1818 à Mons et mort à Ixelles en 1902. Il a été conservateur du Musée Wiertz et membre de l'Académie royale de Belgique et était l'ami de Charles De Coster et d'Antoine Wiertz.

Le Fonds Charles Potvin, développé par la Bibliothèque de l'ULB, présente les archive de l'auteur. Il contient un ensemble de documents rédigés par l'auteur (en particulier des articles de journaux, mais aussi des discours, de la correspondance, des poésies, des comptes rendus et articles de revue,..). Il est complété par une série de documents consacrés à l'écrivain, de la documentation personnelle et les archives de ses descendants.

Bibliographie

Aux Rois, à un poète, à Mlle Rachel, poésies. Paris : J. Labitte, 1846.

1830 : chansons et poésies. Bruxelles : Wouters fréres, 1847.

Le Drame du peuple. 1ère partie : les Martyrs.... Bruxelles : imp. de Ch. Vanderauwera, 1850.

Le poème du soleil. Bruxelles : H. Samuel, 1855.

L'Europe et la nationalité belge. Situation de l'Europe. La Sainte alliance des peuples, le livre de la nationalité belge, 2e édition. Bruxelles : A. Lacroix, Van Meenen et Cie, 1860

Albert et Isabelle, fragments sur leur règne. Première partie. Paris : A. Bohné ; Bruxelles : A. Lacroix, Van Meenen, 1861.

Du théâtre en Belgique. Historique et statistique.... Bruxelles : imp. de Ch. Lelong, 1862.

L'Art flamand. Genre. Paysage. Histoire.... Paris : Librairie internationale ; Bruxelles : A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868.

Le Génie de la paix en Belgique... Esquisse historique. Bruxelles : impr. de Vve Parent et fils, 1871.

De la Corruption littéraire en France. Etude de littérature comparée sur les lois morales de l'art. Bruxelles et Leipzig : H. Merzbach, 1872.

De la littérature française en Belgique. [S. l.], 1875.

Essais de littérature dramatique en Belgique. 1ère série ; drames historiques : Jacques d'Arteveld, les Gueux, le Doyen des brasseurs, la Mère de Rubens. Bruxelles : C. Muquardt, 1880.

Essais de littérature dramatique en Belgique. 2de série ; scènes de moeurs : les Truffes, la Comédie électorale, le Luxe, l'Homme de génie, le Patchouli, le Soufflet. Bruxelles : C. Muquardt, 1880.

Textes

LE POEME DU SOLEIL. CHANT PREMIER. 1.

 

Soleil, père du feu, source de la lumière,
Salut ! –Au premier jour, quand suivant ta carrière,
Les hommes t’eurent vu, géant, roi de l’Éther,
Parcourir l’étendue et plonger dans la mer,
Comprenant ta puissance à l’horreur des ténèbres,
Ils jetèrent au ciel des hurlements funèbres,
Perdus et dans l’angoisse appelant ton retour.
Enfin, à l’Orient, dans l’éclat d’un beau jour,
Comme un lion vainqueur qui sort de sa tanière,
Tu parus, secouant les feux de ta crinière ;
Telle une ville en fête, au sortir du sommeil,
Déroule des drapeaux de pourpre et d’or vermeil.
Que de cris, que de pleurs saluèrent l’aurore !
Ils se sentaient renaître en te voyant éclore ;
Dans ta chaude lumière ils se baignaient, joyeux,
Et l’acclamation s’éleva jusqu’aux cieux.

Dans un ravissement traversé d’épouvante,
Tout le jour, ils suivaient ta marche triomphante
Et, lorsqu’ils t’avaient vu te dissoudre en flots d’or,
Si tu tardais à naître, ils s’effrayaient encor ;
Puis, sauvés des terreurs dont la nuit est remplie,
Comptaient dans chaque jour une nouvelle vie.

Bientôt ton front pâlit, ô père des saisons :
Las d’avoir peint les fleurs et doré les moissons,
Comme un beau jouvenceau que ronge la phtysie,
Tu languissais ; de froid la terre était saisie ;
Ils te crurent mortel, entraînant avec toi
Le monde ; et tout l’hiver ne fut qu’un long effroi.
 – La glace se fondit ; l’herbe perça la neige ;
Chaque jour le printemps augmenta son cortège
De verdoyants bourgeons, de fleurs s’ouvrant au jour,
De papillons éclos et d’oiseaux de retour ;
Tu parus, souriant, après ce long nuage ;
Quels transports ! Ils marquaient au monde un second âge,
Et dans l’éternité de ton disque de feu,
Les peuples prosternés adorèrent leur dieu.  


Extrait de Le poème du Soleil, p. 19-21.