PERIER Odilon-Jean

Biographie

Né dans une riche famille bruxelloise. Atteint à l’âge de 21 ans de rhumatisme articulaire, il mourut à 27. Il avait publié plusieurs recueils, un roman, et participé à plusieurs revues dont la NRF.

Bibliographie

  • le Combat de la neige et du poète, Bruxelles, chez l’auteur, 1920.
  • La Vertu par le chant, Bruxelles, Lamberty, 1920.
  • Notre Mère la ville, Paris-Bruxelles, Le Disque Vert, 1922.
  • Le Citadin, Bruxelles, chez l’auteur, 1924.
  • Le Promeneur, Paris, Gallimard, 1927.
  • Les Poèmes d’Odilon Jean Périer, Bruxelles, Ed. des Artistes, 1937.
  • Poèmes, Paris, Gallimard, 1952.
  • Poèmes, Bruxelles, Jacques Antoire, 1979.
  • Odilon-Jean Périer, Bruxelles, Anthologie de l’Audiothèque.

Textes

Le perroquet de ma voisine

Le perroquet de ma voisine
mange une branche de persil!
et le phono de mon voisin
vient d’écraser la queue du chien;

le malheur pleut sur notre ville

Au temps de l’alphabet

des pieds des mains pour rire
mais les yeux pour pleurer

un bel oiseau se mire
des pieds ces mains pour rire
le nuit vient à tomber

le pied boitera
la main sèchera
le monde mourra
mais moi moi moi…

Commentaires

Mort à 27 ans, Odilon-Jean Périer _ en plus de sa prose et de ses tentatives théâtrales tout aussi séduisantes mais dont il ne peut être question ici _ n’a laissé que 200 pages de poèmes.  Il possède deux vertus exceptionnelles: avec Norge et Michaux, il est le seul de sa génération à avoir construit une oeuvre cohérentes, sans jamais se laisser aller au tout-venant de l’inspiration au jour le jour; de surcroît, il est le symbole même de la pureté, telle qu’on ne l’avait plus rencontrée depuis Max Elskamp.  Aussi, les contemporains ne se sont-ils pas trompés: il fut célèbre à Paris dès l’âge de 25 ans.  Artiste parfait et d’une langue limpide, il ressemble à Rimbaud par son émerveillement, à Verlaine par sa douceur, à Valéry par son souci de dire le mystère avec clarté.  En fait, il est unique car si, dès le premier vers, chacun de ses poèmes exerce une étrange et très calme fascination, ce qu’il dit, ce sont la fuite des choses, le frémissement secret, la révolte intérieure mais sans fracas, le besoin de communion alors même que tout, à la moindre approchen, fuit dans la ravissement et la fragilité.  Sa musique est exemplaire, avec ce rien d’ironie qui cache les blessures profondes.  On s’est un peu détourné de lui, depuis une trentaine d’années, peut-être parce qu’il n’avait pas de message précis: un peu d’éternité frémissante et parfairte dans ses harmonies.

Editions Traces Bruxelles 1987 “La poésie francophone de Belgique”