sa PAIROUX Christophe - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

PAIROUX Christophe

Biographie

Né à Liège en 1974. — Humanités gréco-latines puis études de photographie et de Langue des Signes.

Rencontre l’écriture vers l’âge de 15 ans. Travaille d’abord comme photographe de théâtre. Occupe ensuite un poste d’agent provincial durant cinq ans. Se consacre aujourd’hui pleinement à l’écriture et plus particulièrement à la poésie. Écrit beaucoup mais publie peu, comme pour se brûler la langue. Parution, en 2003, d’un premier recueil de poésie aux Éditions du GRIL : Rond de cuir. En 2006, et toujours chez le même éditeur (Paul Van Melle), publication de Des lieux, le ciel. Réalise en 2008 Moelles barbares et Sexy toys stories, deux albums-concept mis respectivement en musique par « Colonel Bastard » (guitariste et chanteur de The Experimental Tropic Blues Band).  En 2009-2010, performances de NoHuman Project (avec le poète et Académicien Éric Brogniet et mis en musique par le groupe Arthur Rain), à divers festivals (Rouge Cloître, Scènes d’auteurs à Seneffe, « Les ailleurs » Rimbaldies à Charleville-Mézières…). Parution en 2009 de certains textes dans l’anthologie d’Yves Namur au Taillis Pré : La Nouvelle poésie française de Belgique. Son dernier né : « Carnivores. Coin de table » (inspiré du célèbre tableau de Fantin-Latour, encore inédit).

Bibliographie

  • Rond de cuir aux Éditions du GRIL, 2003.
  • Texte sans titre, in Inédit Nouveau n°191, 2005.
  • Texte sans titre, in Inédit Nouveau n°195, 2005
  • Dans l’ arène, in Inédit Nouveau n°199, 2006.
  • Texte sans titre, in Inédit Nouveau n°203,2006.
  • Brouhaha, in Inédit Nouveau n°206, 2006.
  • Des lieux, le ciel  aux Éditions du GRIL, 2006.
  • Qui de cet esturgeon, in Inédit Nouveau, n°211, 2007.

CD

  • Moëlles barbares, 2007 ( voix et lectures, mis en musique par Colonel Bastard )
  • Sexy toys stories, 2008 ( voix et lectures, mis en musique par Colonel Bastard )

Recueils de poésie inédits

  • Noir d’ encre, 2002/2003.
  • Qui de cet esturgeon, 2004.
  • L’ un d’ eux, 2007.

Expositions

  • Albedo, photographies numériques, Groupe Albedo, Liège, 1999.
  • Ab irato, cibachromes, Groupe Graal; Liège.

Divers

  • A sa façon de partir à l’ amiable, scénario d’ après Jésus-Christ rastaquouère de Francis Picabia, 2000.
  • Branle-bas, texte mis en musique par Colonel Bastard, 2007.
  • Eros énergumène/colonel bastard, Livret photographique et mise en page de Jérôme Tielemans, 2009. Réalisé à la suite de la performance présentée le 21 mars 2009 à la Maison de la Poésie et de la Langue française, Namur.

Textes

hormis la terre à moins que déjà ne s’y fasse…

hormis la terre à moins que déjà ne s’y fasse
à son bras et la mer devant nous c’est toujours
en amont puisqu’elle remonte jusqu’aux jours
l’alphabet jeux d’oiseaux par la taille en surface

ce qui claquette là en zézayant elle a
ficelé sans raison mes bastions il fait noir
dit-elle aux gamelles ce sont là des manoirs
pleins de monticules  − bonsoir je suis Ella

dompteuse pour le mois et vierge depuis hier
morte au combat son train ne fait plus que passer
à ce point quelconque d’un jean à repasser
et de la poésie inapte à la poussière

troupeaux de réponses cimentées l’existence
rumine ce linge sans aucuns embarras
Ella dit son as sûre d’être arrivée à ras
le bord et sur ton lit m’aime encore à distance

Commentaires

« (…) Christophe Pairoux prend à bras-le-corps une réalité ordinaire afin de la transcender grâce à une influence surréaliste originale qui ouvre des perspectives imprévues.
On sent une personnalité installée dans son siècle (le XXIème) et l’assurance d’un regard posé sur chaque chose, avec ce sens critique cher aux jeunes créateurs.
Un poète d’une sensibilité limpide dont la démarche imagée risque de nous surprendre dans un très proche avenir. »

Jean Chatard in Les Cahiers du Sens – juin 2004

***

« (…) Christophe Pairoux est attentif à la mouvance surréaliste. Il n’est cependant pas un de ces imitateurs utilisant des recettes, que ce soit du groupe de Breton, de celui de Chavée ni même de celui de Nougé et Magritte. Il est bien du siècle XXI.
Il ne s’agit cependant en aucune manière d’une poésie engagée. Ni dégagée ! On est ici très loin de l’écriture automatique ou des jeux gratuits. Chaque mot importe et le poète ne veut pas, comme trop de contemporains, se détacher du sens au profit de recherches vaines et des célèbres « travaux sur l’écriture ». On peut encore comprendre la démarche sans se prendre la tête ! »

Paul Van Melle

***

« La poésie ne nourrit pas son homme (pas plus que la femme d’ailleurs…).
Et il s’en trouve qui, pour gagner leur vie( ?), sont fonctionnaires. Et ce n’est pas le… Pérou. Le cas sans doute de Christophe… Pairoux qui règle ici ses comptes avec beaucoup de verve. En se plaçant d’emblée sous le signe de Paul Nougé (« Les parties que j’ai perdues/je sais maintenant que ce sont celles-là même/que je n’ai pas voulu gagner »), il se réclame implicitement du surréalisme à la belge (…).
Certes, le propos ne peut être ici que désabusé, mais l’écriture aura rempli sa fonction de catharsis à tel point que le poète peut conclure joliment sur un aphorisme très chavéen : « je suis le détail d’un souvenir inépuisable ».

Francis Chenot (à propos de Rond de cuir) in l’Arbre à Paroles n°125, juillet-septembre 2004