Carl Norac – De terres en écritures en quête d’instants, in Magasine Sabam, 4ème trimestre 2006, p.22
LE MAINTIEN DU DESORDRE
“Le maintien du désordre” est un livre aigu. L’écriture est là pour transcender la douleur d’ exister. L’écriture, et en particulier celle d’écrivains comme Carl Norac, sauvera peut-être le monde.
Pierre Maury, Le Soir.
DIMANCHE AUX HESPERIDES
Aisance, malice, férocité, imagination, heureuses noces entre la satire, le post-surréalisme et l’absurde vaincu. On en aime la forme accomplie. De superbes promesses.
Alain Bosquet, Le Figaro
Dessillez-vous les yeux, lisez vraiment : sous la belle couverture crème des Editions de la Différence, cette quarantaine de poèmes sont autant de bombes textuelles.
Laurent Robert, Le Carnet et les Instants.
« Qui parle ? » Question majeure que pose Maurice Blanchot et qui nous interpelle, tous, poètes, écrivains et lecteurs. Lire, n’est-ce pas réécrire la lecture du monde proposée par l’auteur ? Tenter de répondre par les rites de la mise en mots est sans doute le chemin entrepris par ceux que Lawrence qualifie de « rêveurs de jour », précisant bien qu’il s’agit là d’hommes dangereux. Les poètes sont des rêveurs de jour qui n’ont pas honte de leurs bégaiements. Au cœur des ténèbres, Carl Norac, je l’atteste, est un « rêveur de jour ». Avec Dimanche aux Hespérides, une étape supplémentaire de l’authentique voyage poétique est en train de s’accomplir. Peu importe qu’il s’agisse de la chute vertigineuse et irrémédiable, ou de l’ascension inexorable et recommencer tous les matins du monde. Désormais, nul retour en arrière ne pourra être consenti. Avec ce Dimanche aux Hespérides, le poète sait qu’il est lié à jamais avec ce temps blessé qui appelle l’origine. Manière nouvelle de cultiver son jardin pour mieux renouer avec la pureté de « l’oiseau des origines ». Même si Carl Norac aime affirmer avec Yeats : je voudrais avoir l’ignorance de l’aube ou, avec Claire Lejeune : j’ignore de la plus pure science, d’instinct, nous savons qu’il est prêt à ravir le feu des dieux, que l’aigle des vérités révélées peut tenter de le tarauder, il détient le carquois d’Héraclès et continuera à faire flèche de tout son être pour l’honneur de l’être qui ose se poser la vraie question : « Qui parle ? »
Jacques Bourlez, Dossiers L littérature française de Belgique
LA CANDEUR
Carl Norac s’est imposé il y a deux ans avec un livre de poésie pure et dense, « Dimanche aux Hespérides » : le sens de la fable y rejoignait une sagesse asiatique aux multiples prolongements. Avec « La Candeur », il nous offre deux sortes de textes : des poèmes en prose à mi-chemin du réel et de l’irréel, et des poèmes proprment dits où la féérie prend les allures d’un quotidien libéré de toutes ses lourdeurs.
Alain Bosquet, Le Figaro
Depuis la parution, en 1994, de “Dimanche aux Hespérides“, dont nous avons, ici même, vanté les vertus, nous savons qu’il faut tenir Carl Norac pour l’un des meilleurs poètes de chez nous. Ce que vient confirmer avec éclat la parution de son dernier recueil : “La Candeur“. Norac apparaît bien tel un explorateur des territoires du monde et de son perpétuel allié (ou complice) : le Verbe. Musil disait que: “Tout homme a une deuxième patrie où tout ce qu’il fait est innocent.” Norac se proclame “réversible à la foule et au ban, poli d’âme et révolté de coeur”. Et d’ajouter : “Je m’élève au rang de la candeur”. On ne saurait imaginer plus déterminée et tenace profession de foi. Voltaire se réconcilie avec Rimbaud.
Pierre Mertens, Le Soir.
Avec La Candeur, le dernier recueil de Carl Norac, c’est un caractère d’une autre trempe qui se dévoile au lecteur et lui lance ses meilleurs traits : un alliage subtil de pudeur et d’outrance, de tendresse et de révolte. La candeur est aussi une franchise, un souci de ne rien celer de ses frayeurs ou de ses désirs, et de les transcrire sans fard, avec l’élégance du mot juste. De vers en vers, la scansion nous emporte sans la moindre peine pour mieux cogner les conformismes contre la virulence des mots crus. C’est finalement la grâce d’une oeuvre formellement impeccable, polie -en tout sens-, et néanmoins subversive.
Laurent Robert, Le Carnet et les Instants.
Carl Norac wordt beschouwd als de belangrijkste Waalse dichter van dit ogenblik. Dat is niet verwonderlijk. In zijn nieuwste bundel “La Candeur” (1996), treedt Norac in de voetsporen van Voltaires “Candide” : zijn beste van alle mogelijke werelden situeert hij in een geordende chaos, een wereldbeeld dat toch nog voldoende ruimte biedt voor erupties, omdat het lyrische ik niet zomaar op een argeloze manier met de dingen converseert en zich door de taal laat overmannen. Zo blijft mijn poëzie weerbarstig en mysterieus, zoals hij het zelf in een prozagedicht formuleert….
Paul Demets, Knack.
Un fauve parmi nous terrassant son ombre. Un passionné ivre de vivre, se délestant des illusions, vivant à l’arraché. Une soif mâle de vivre, la passion d’aller jusqu’au bout. Du souffle du poète se dégage l’homme lesté des icônes absurdes et encombrantes.
Gaspard Hons, Le Mensuel littéraire et poétique.
LA GRANDE OURSE
Il y a du Petit Prince dans cette Grande Ourse-là. Elle quitte un jour le pays du ciel pour venir batifoler sur Terre en compagnie des baleines. Du coup, les étoiles filent à sa recherche, notre bonne vieille planète s’arrête de tourner et les voyageurs s’égarent. Quelle pagaille dans le cosmos! Menée d’un trait dansant et expressif, cette belle histoire vous dira comment la star des nuits d’été a trouvé le chemin du retour et pourquoi les enfants ont du sable dans les yeux au moment de s’endormir.
Sylvaine Olive, Lire
LES MOTS DOUX
Il n’est pas toujours facile pour un enfant d’exprimer ce qu’il ressent à son entourage. De ce point de vue, l’aventure de la petite Lola est non seulement exemplaire mais elle incitera sûrement les enfants à se libérer plus facilement de ce qu’ils ont sur le cœur. Menée tambour battant, cette histoire est bourrée d’émotion et de tendresse avec des images à faire craquer les lecteurs les plus impassibles …
Denis Cheissoux et Patrice Wolf, L’as-tu lu, mon p’tit loup ?
LE CARNET DE MONTREAL
La combustion des sens : l’humour métaphysique inouï d’un poète fascinant. Au printemps 1997, le poète belge Carl Norac a été invité en résidence d’écriture à Montréal. Avec un projet de livre en tête sur les grands espaces québécois, une profonde fascination pour la ville l’amène déjà ailleurs. Ainsi, au large des jours, il découvre à travers l’écriture poétique les rues et les quartiers de la grande métropole. Désormais, chaque prose met en scène un tableau du désir et de la solitude qu’anime l’amour intense de ce « voyeur libre ». Beaucoup plus qu’un simple vagabondage urbain, « Le carnet de Montréal » séduit par la profonde beauté de ses détails expressionnistes. Devant la surface énigmatique des choses, le regard lumineux d’une femme se confond au paysage étroit des ruelles. Une violence sensuelle des images s’isole pour laisser place à une langue concrète et dépouillée. Il fallait, sans doute, un poète contemporain de l’envergure de Carl Norac pour voir Montréal avec cette pertinence insoumise qui n’appartient qu’à lui.
David Cantin, Le Devoir ( le grand quotidien du Québec )
ELOGE DE LA PATIENCE
Eloge de la patience s’est écrit sur trois ans, pour essayer de toucher à l’intérieur un fil secret, une volupté de la lenteur. On y rencontre un homme, frère de l’auteur, en qui résonne le monde. Carl Norac aborde le tragique par le biais des rires. Son inventivité langagière et sémantique donne à ses poèmes une vie propre. L’humour y court à côté des larmes. Et cela donne des merveilles (Eloge de la patience est une mine de beautés. Des beautés dures, âpres, brûlantes et vives, profondément humaines. Le rêve ultime de son auteur serait que la poésie soit danse.
Pascale Haubruge, Le Soir
Il voudrait être comme cet arbre qui durant toute sa vie s’élève vers un ciel sans mettre un genou à terre. Carl Norac brandit la volupté, la lenteur comme un lieu où vivre un temps. Pareils au volatile qu’on essayerait de tenir dans ses mains, ses poèmes nous entraînent d’un côté à l’autre, toujours surpris.
Gwenaelle Stubbe, Le carnet et les instants
Il arrive aux poètes belges de subir l’influence des modes hexagonales. Mais lorsqu’ils savent s’en détacher, ils nous apprennent que l’écriture n’est pas seulement un exercice cérébro-verbal, mais exige une mise à feu -pour ne pas dire :un engagement- de l’être tout entier. Carl Norac n’a pas besoin dans Eloge de la patience de restituer à la prose une fonction poétique depuis longtemps acquise. Mais il lui confère, dans ses pièces brèves, une allègre impertinence, une désinvolture nomade, une vivacité dans l’image, jaillissante et déstabilisée, qui concourent à l’allant, à l’aloi, à la liberté ailée de cet ensemble où fable et aphorismes se conjuguent(…)Par ses subtilités infiniment nuancées, dans ces fables dont les facettes ménagent mille surprenantes fulgurations, l’écriture ordonne la dérive des apparences, des convenances de la raison. Elle met la plénitude d’un métier au service d’un refus du mimétisme et d’un écorchement vital: “J’ai extrait de moi l’homme furieux”. Fureur et mystère que cristallisait René Char trouvent ici une nouvelle illumination.
Charles Dobzynski, “Les dons de la Belgique”, Revue Europe, juillet 99.
LETTRES DU GEANT A l’ENFANT QUI PASSE
Un papa, c’est comme un géant. Et rassurant. Un papa qui regarde une fée, c’est un papa dont la fille loge dans un ventricule du cœur, c’est une grande maison, avec de l’amour à tous les étages. Carl Norac, poète, écrit à qui l’enchante. Aujourd’hui, c’est à Else. L’inspiratrice a trois ans, de grands yeux où vivent la lune, et les étoiles, et le soleil, et les animaux. Il y a toujours des animaux. Il y a toujours des animaux dans les yeux des enfants. Ce n’est donc pas un hasard si les yeux des enfants sont grands ; c’est pour contenir le monde.
Papa poète glisse des mots, comme des perles, entre les cils soyeux. Pour mieux voir. Les arbres avancent avec précaution. Le ciel penche un peu. Les mots caracolent alors, en une course délurée, puis s’accrochent aux lèvres, avec l’essoufflement de la passion. Pour mieux goûter. Le blé craquette. Il y a des pépins de poire, des queues de cerise. Carl Norac écrit des « Lettres du géant à l’enfant qui passe ». Tendre voyage intérieur où le jeune père s’avance à pas épris avec l’aisance de ceux dont l’enfance chatoyait d’amour. Un papa, c’est grand comme le monde.
Myriam Depaux, Sud presse, 2003
UN SECRET POUR GRANDIR
Et voilà un nouveau feu d’artifices de couleurs. Un secret pour grandir, qui nous arrive en français, est d’abord, au feuilletage, un plaisir de l’œil, avec ses jaunes soleil, ses carmins profonds et ses blancs de chaux qui s’accordent si bien avec la belle histoire orientalisante de Carl Norac. Salam, le héros, est un garçon si petit, si léger, qu’on se moque de lui lorsqu’il fait des projets. Bien sûr que non, il ne sera jamais grand. Bien sûr que non, il ne fera pas le tour du monde. Mais un jour, ” Salam part en cachette de sa maison avec un grand sac vide. Dans ce sac, décide-t-il, je mettrai tout ce que je trouverai pour m’aider à grandir “. A ce moment, Salam est poussé par le vent qui emporte de plus en plus loin cet enfant trop léger… Entre le sac qui le tire vers le sol et le vent qui l’aspire vers le ciel, réside toute la tension de la fable. Un équilibre entre le prosaïque et le céleste, la physique et la métaphysique.
Florence Noiville, Le Monde
“Comme toujours soucieux des tracas et des attentes des enfants, Carl Norac nous conte ce voyage initiatique avec beaucoup de poésie et de sensibilité. Un périple riche en symboles, magnifiquement illustré, qui répondra aux difficultés de grandir que tout enfant éprouve dans sa vie”.
Hebdomadaire Marianne
ZEPPO
Un album loufoque lancé à cent à l’heure. Une histoire qui déborde de fantaisie. On en sort haletants et ravis.
Sylvaine Olive, Lire
LE CARNET BLEU
Une prose souple comme le pas qui s’accorde aux paysages et aux personnes. La phrase est toujours au plus près de ce qu’elle dit, de ce qu’elle montre. En Inde ou en Afrique, au Canada ou en Belgique, le regard ne change pas. Il est le filet qui ramène une pêche miraculeuse.
Pierre Maury, Le Soir
MÉTROPOLITAINES
Carl Norac écrit du bout des yeux. Il capture l’instant, vole un visage, une attitude, un soupir, et les couche pour le lecteur en quelques phrases à cueillir pour leur rondeur aérienne, musicale. ( …) En un rien, il immortalise l’instant, défie l’œuvre du temps, donne à voir ce que nous ne voyons plus ou si peu (…) On y lit le monde, on y lit surtout la géographie intérieure d’un homme, d’un écrivain: une façon de regarder l’autre, de l’écrire.
Martine Laval, Télérama
LE GEANT DE LA GRANDE TOUR
L’effondrement des tours résonne encore. Une fable sensible répond aux médias.
Outre les pastels intéressants et parfois sombres de Ingrid Godon, «Le Géant de la grande tour», aux résonances profondes, séduit surtout par sa trame narrative pleine de sens et de douceur malgré la cruauté dénoncée.
Laurence Bertels, La Libre Belgique