MONET Vally

Biographie

Si on ne peut plus dire de Vally Monet que c’est un jeune poète, on peut certifier que c’est un poète resté jeune. Après une longue carrière consacrée à l’armée et à l’administration, cet Anversois de vieille souche s’est retiré à Rixensart, près de Bruxelles, dans le Brabant wallon, où il se livre à l’étude du théâtre et aux belles lettres.

Extrait de la présentation par André Légier du recueil Flammes Insaisissables de Vally Monet, 1958.

Bibliographie

La question du duel. Anvers : J. de Rechain, 1914.

Le vrai pacifisme. Londres : L'indépendance belge, 1916.

Historique 1914-1918 du 7ème régiment de ligne. Lessines : Nieuwenhove, 1928.

Le Belgique en 1930. direction et collaboration. Bruxelles : Weissenbruch, 1930.

Les diplomes commerciaux superieurs dans les carrières officielles. Bruxelles : Kumps, 1934.

Messages de mon coeur (poèmes). Thuillies : Les Editions Ramgal, 1945.

Les épines de la vérité (essai). Thuillies : Les Editions Ramgal, 1946.

L'Yseriade (mémoires). Anvers, 1948.

 Au jardin de ma solitude (essai poétique). Thuillies, Éditions Ramgal, 1950.

Théâtre. Malines : Éd. du CELF, 1951. (Les Cahiers de la Tour de Babel ; 30)

Notes et reflexion sur la question scolaire. Nivelles : Quinot, 1954.

Flammes insaisissables. Malines, Éditions du C.E.L.F. [Centre d'études littéraires françaises], 1958. (Cahiers de la Tour de Babel ; 136)

La Presqu'île enchantée (contes et récits). Paris, Bruxelles : Dutilleul ; (Paris : impr. G.-M. Dutilleul), s. d.

Quatuor (récit). Ixelles (Bruxelles) : Editions du C.E.L.F. [Cercle d'études littéraires françaises], 1962. (Les Cahiers de la Tour de Babel ; 205)

 

 

Textes

CONTEMPLATION

Ma paupière se mouille aux larmes de la vie,
Bientôt sera finie ma quête d’idéal
Je pense au soleil noir de la mélancolie
Désespérant le cœur épuisé de Nerval.

Illusions des humains sous la vaste coupole,
Vous faut-il donc monter jusqu’aux plus hauts sommets ?
La Roche tarpéienne est près du Capitole
Et bien des ascensions n’ont pas le moindre objet.

Devant moi le miroir reflète les images :
D’aucuns coulent à pic qui croyaient dominer ;
Le sage a beau gronder, le drame est de tout âge,
La flamme qui attire est prête à nous brûler.

Extrait de Flammes insaisissables, p. 9.


AUTOUR DU CIRQUE

Tout est moulins à vent ou bulles de savon,
Passe-temps sans valeur, feux de joie ou lampions.
Paillasse reste maître, où qu’il pleure, où qu’il rie,
Et l’allumette amuse autant que l’incendie.

Pour qui aime à rêver à un peu d’anarchie,
Le cirque est une gare et le clown l’évasion
Vers un libre royaume où les folles passions
Se voient autorisées grâce à la fantaisie.

Nos drames sont de trop. Vive la comédie
Qui sans règles nous hisse à hauteur de la vie !
Ainsi Polichinelle, infligeant sans façons
Au pédant commissaire une juste leçon.

Mais pour narguer les lois il faut être bouffon…

Extrait de Flammes insaisissables, p. 19.

Commentaires

Depuis 1914 déjà cet auteur livre à la littérature belge de langue française des essais, des poèmes et des pièces de théâtre. Mais c’est avec sa dernière œuvre, « Flammes Insaisissables », qu’il nous offre toute la mesure de son talent de poète. L’esprit mordant, l’œil vif, il regarde la vie qui s’en va doucement. Pour lui, la vieillesse qui vient n’est pas une chose triste mais l’occasion d’une mise au point avec la vie. S’il ne lui reste plus grand-chose à espérer, il garde cette bonne humeur un peu triste qui caractérise les chercheurs et les savants. Vally Monet n’est-il pas un peu en Belgique, le Voltaire du vingtième siècle ?

Car Vally Monet est un érudit qui travaille dans l’ombre pour le simple plaisir de la recherche philosophique et littéraire. Si son recueil de poèmes semble être un chant du cygne, il ne faudrait pas croire qu’il n’a plus rien à nous dire car les cartons de Vally Monet sont pleins de choses qu’il garde, pour le meilleur et pour le pire. Espérons qu’il ait bientôt l’occasion de nous livrer sa pensée pleine et entière.

Extrait de la présentation par André Légier du recueil Flammes Insaisissables de Vally Monet, 1958.