MISEUR Claude

Biographie

Né à Bruxelles en octobre 1953 et décédé dans la nuit du 5 au 6 avril 2021. Tombé très tôt dans la marmite de la Poésie grâce à une mère flamande et francophile. Premiers textes remarqués par Jacques Antoine, Jane Tony, Pierre Seghers et Jean Dumortier. Collaboration régulière à diverses revues littéraires telles que Le Journal des Poètes, Traversées, Bleu d’Encre, Maison de la Poésie Namur, Les Belles Phrases, Paysages Écrits, PurRien, Recours au Poème, Nos Lettres (Association des Écrivains belges de langue française) et publié dans plusieurs anthologies, trois ouvrages personnels publiés à ce jour. Ex-administrateur secrétaire général à l’Association des Écrivains belges de langue française (AEB) et actuellement administrateur à la Maison de la poésie d’Amay. A animé durant deux ans les Apéritifs des Poètes à l’AEB. Claude Miseur est décédé la nuit du 5 au 6 avril 2021.

Bibliographie

Collaboration régulière aux revues littéraires  

Le Journal des Poètes

Traversées

Bleu d’Encre

Maison de la Poésie Namur

Les Belles Lettres  

Paysages écrits

PurRien

Recours au poème

Bibliographie

Variations et Sortilèges, poésie, Bruxelles, éditions Novelas, 2011

50 auteurs belges actuels, anthologie, Bruxelles, éditions Parler d’Être, 2013

Le Poisson Pilote, poésie, anthologie – site Denis-Louys Colaux, 2015

Segno, livre d’artiste, avec Marina Boucheï, Limal, 2015

Petits tableaux pour se risquer plus loin que la couleur, poésie, Bruxelles, Grenier Jane Tony asbl, col. Les Chants de Jane n°12, 2017

Sur les rives du Même, poésie, L’Arbre à paroles, 2020.

Poètes en roue libre, poésie, anthologie, La Voix des Autres, 2020.

Quelques poètes, anthologie, Éditions des Îles, 2020.

Textes

Dans l’encre de l’estampe

s’effondre l’illisible

d’un battement d’ailes

 

Lucioles aveugles

gréements infirmes

dans la lumière soudain vive

cédant désir

à l’appel diffracté

du vide.

 

Mirage de colombes

je ne sais qui s’approche

et me toise

appelle de la rive

dont les arbres se taisent

où rien n’est dévoilé

 

J’aborde le territoire

d’une peur qui défait l’étendue.

 

Passeur d’âmes

gardien des limons

où les courants s’annulent

 

sois le brisant des mots

sur ce rivage vain

où les leurres patientent

comme autant d’appâts

de sable.

 

© Claude Miseur

Commentaires

À propos de Variations et Sortilèges :

Claude Miseur, baigné dans la poésie depuis l’enfance, est resté longtemps discret sur ses propres écrits, remarqués par Pierre Seghers dès 1975 : « Langage limpide pour une extrême exigence ; cela coule de source ». Publiant sur son blog http://www.123website.be/Claude-Miseur, et en quelques revues comme “Traversées”, il vient de sortir son premier recueil « Variations et Sortilèges » aux éd. Novelas, avec des encres légères, enlevées, de Patrick De Meulenaere. Échos à la nature, entrelacs d’émotions et d’images raffinées, ces poèmes ouvrent de vrais espaces où se rafraîchir : Une source impatience / pousse un sang de vanille / vers le puits de lumière / jusqu’au duvet moussu / de nos métamorphoses. Ce mince recueil offre quelques poèmes brillant de simplicité et de grâce ; invitant à découvrir l’œuvre d’un orfèvre de la parole, infiniment patient.

Marie-Clotilde Roose (Le Cercle de la Rotonde)

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Variations et Sortilèges est un ouvrage au tirage limité, aux belles illustrations. Claude Miseur et le dessinateur P. De Meulenaere y déclinent l’été, avec les mots du désir pour investir la page. Il y a ici, une étreinte du vent, des lèvres chaudes. Un merle pressé de confier à la nuit … C’est plein de sève, de sucs, d’ors, et le poète dans le sursis de l’ombre se préserve un abri pour son cœur. Une élégante écriture, traditionnelle sans doute, mais au timbre qui sonne vrai, qui résonne de cœur.   « Poètes du rien, si essentiels » in Poésie – panorama – Le Journal des Poètes – n°1 – 2013

Philippe Leuckx

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À propos de quelques poèmes de Claude Miseur :

Pour le poète Claude Miseur, les mots suggèrent plus qu’ils ne décrivent : « la phrase » se voit « dévêtue / des mots imprononcés ». Ils glissent sur « le versant/ non formulé du monde », résonnent de « l’écho/ démesuré du temps ». Le regard du poète, traverse au-delà des apparences, l’existence mouvante des signes. Claude Miseur nous fait partager ce sentiment étrange qui saisit le poète. « Les mots frissonnent / et squattent / le peu de divin / qui flotte à la dérive. Le monde s’éclaire un instant du choix de l’auteur de « retenir / peut-être habiter / quelques gestes / avec amour. » On devine « cette transaction secrète », selon l’expression de Virginia Woolf, entre les sentiments du poète, ce qu’il ressent profondément, et l’univers où il immerge sa plume pour en extraire le poème. Claude Miseur appartient ainsi à la famille des auteurs qui nous font croire, qu’en ces temps troublés où l’éphémère exerce son emprise, la poésie apporte sincérité et gravité à la littérature. En cela elle demeure nécessaire.  

Dominique Aguessy Bruxelles, 16 avril 2012