MIGUEL Cécile et André

Biographie

Cécile Miguel est née à Gilly (Hainaut) le 19 mars 1921.

André Miguel naît à Ransart (Hainaut) le 30 décembre 1920.

Artiste peintre (Prix de la Jeune Peinture Française en 1950), Cécile fait sa première exposition à Lucerne en compagnie de Miró et de Picasso.

Depuis 1976, tout en continuant à peindre et à dessiner, elle écrit avec André Miguel des poèmes, des pièces de théâtre, des romans. En 1989, elle a publié un journal de rêves.

Depuis longtemps, André Miguel a une intense et multiple activité de critique dans plusieurs revues : Le Journal des Poètes, Europe, Le Temps parallèle, le Courrier du Centre international d’Études poétiques, l’Arbre à Paroles, etc., à la radio : ORTF et RTB.

Dans le midi, ils ont connu et fréquenté André Verdet qui a préfacé plusieurs expositions de Cécile, Jacques Prévert qui a publié Soleil de mars, un poème sur la peinture de Cécile, Blaise Cendrars, Françoise Gilot et Pablo Picasso à Vallauris, René Char, Frédéric Tristan, Jeanine et Marcel Arland, Jean Paulhan, Frédéric Temple, Gaston Puel…

Après avoir vécu près de vingt ans dans le midi, Cécile et André Miguel se sont installés “provisoirement” à Ligny (province de Namur). Ce provisoire dure toujours pour André (propos écrits en août 2001). Cécile est décédée le 28 février 2001.

Bibliographie

  •  L’œil dans la bouche, J.M. Laffont, 1978.
  • Alphabet des astres, Cyclope, 1979.
  • Sonnez et entrez, Le Daily Bul, 1981.
  • Dans l’autre scène, Le Taillis Pré, 1984.
  • Caravelles du sommeil, journal de rêves (I), L’Arbre à Paroles, 1985.
  • Orée, Rougerie, 1988.
  • Au cheval fou, journal de rêves (II), L’Arbre à Paroles, 1988.

Commentaires

… il est impossible de définir la poésie d’André Miguel en termes littéraires. Parce que ce qui s’inscrit dépasse l’écriture. Parce que très consciemment, et de toute la force de l’instinct, le poète a voulu fonder par la parole un nouveau règne (davantage un règne neuf, vierge, pur); renouant avec l’antique, le premier rôle du charmeur et rejetant pourtant les prestiges vains de la musicalité, tout ce qui nous a été légué de séduisant (donc de limitatif); entre l’origine et le futur, plongeant à ces deux sources d’énergie, “dragon” toujours “blanc”, pris entre l’histoire et ce qui l’annule, entre la nature et la construction, entre l’intemporel et le mouvement, il pose le poème sur l’orbite à la fois mystérieuse et familière de l’amour. Œuvre difficile, qu’il serait illusoire de vouloir expliquer au sens étroit du terme, car elle ne s’explique pas elle-même, elle est un perpétuel appel à l’étonnement, un désir fou de découverte. Qui veut voir ne se cache pas les yeux; le poème de Miguel ne se mord pas la queue, il s’ouvre de toutes parts vers ce qu’il cherche, un nouveau monde.”

     (Jacques Crickillon, in André Miguel, coll. Visages de ce temps, Éd. Subervie, 1977.)

… Cécile, prodigieuse rêveuse qui, à une étonnante faculté de mémoriser ses songes (nous oublions généralement la plus grande partie des nôtres), joint l’acuité de son œil de peintre.

Que ces rêves éminemment visuels (les sensations tactiles et olfactives y sont rares; en revanche, des paroles mystérieuses ou seulement illogiques y sont souvent prononcées) soient conditionnés, voire déterminés par des obsessions de caractère physiologique ou psychique, mais aussi par de très conscients questionnements et résolutions d’ordre ontologique, métaphysique ou artistique, la texture de ses poèmes le démontre aussi bien que la projection picturale que Cécile Miguel en a su faire par ailleurs…

Jean Rousselot (Revue Sud, Marseille.)