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[…] Ils allaient piétinant d’une âpre jouissance
Les insectes repus sur leurs chevaux crevés,
Et Lêt, Hobal et Sîn et les dieux dégrevés
Gardaient, sous leurs genoux, intacte leur puissance.
Sur les grils où cuisaient les sabots et les pieds,
Par les cailloux greffés sur l’oubli des satrapes,
Elimés de leurs jours, ils ravaudaient l’étape
Et dépliaient leur peine au cri des vents fripiers.
Ils s’encastraient dans leurs souffrances minérales,
Epaufrant des destins aux marbres ulcérés,
Et les heures busquaient des sabres acérés
Et déroulaient des chevelures funérales.
Et la gorge implorait de célestes pourvois.
Mais du grand ciel pleuvait, filet inépuisable,
Poissons de plomb fondé dans des fleuves de sable,
Où s’obstinaient des nefs lurides et sans voix […]