Dramaturge, essayiste et romancière, elle a composé une oeuvre à la fois téméraire et rigoureuse, lucide et passionnée. En consacrant ses polémiques hardies et ses fables subtiles au sacré, à l'amour et au couple, elle a bâti sur le jeu et le risque.
La mère de Lilar était institutrice, son père chef de gare aux chemins de fer. Après avoir vécu sa jeunesse à Gand, et après un bref premier mariage, elle s'installe à Anvers où elle est la première femme avocate à s'inscrire au barreau, et où en 1929 elle épouse l'avocat Albert Lilar qui deviendra plus tard un ministre de Justice et ministre d'État, parti libéral. Elle est la mère de l'écrivain Françoise Mallet-Joris (née 1930) et de l'historienne d'art Marie Fredericq-Lilar (née 1934). Après la mort de son mari en 1976, elle quitte Anvers pour Bruxelles en 1977.
En 1919 Lilar s'inscrit à l'université de Gand où elle étudie la philosophie et est la première femme à obtenir son diplôme en droit en 1925. Pendant ses études elle participe à un séminaire sur Hadewijch d'Anvers. Son intérêt pour la poétesse et mystique du XIIIe siècle va jouer un rôle très important dans ses essais, pièces de théâtre et romans futurs. La perspicacité historico-culturelle de Lilar, son analyse sur la conscience et l'émotion, sa recherche de la beauté et de l'amour sont en même temps temporels et intemporels. Lilar est un auteur complètement moderne et féministe. En 1956 elle remplace Gustave Van Zype comme membre de l'académie royale de langue et de littérature françaises. Son œuvre a été traduite en plusieurs langues.