Né à Les Waleffes le 30 novembre 1862. Directeur général des Postes. Président de l’A.E.B. entre 1920 et 1934. Académicien, Romancier, Conteur, Essayiste. Décédé à Bruxelles le 10 mai 1934.
Fils d’ouvriers agricoles hesbignons, il interrompt ses études à Waremme (1875-1878) afin de seconder son père dans les travaux des champs. Entré à l’administration des postes comme employé (1880), il réussit à en gravir tous les échelons, jusqu’à devenir secrétaire de l’Union postale universelle (1895-1911) à Berne et à terminer sa carrière comme directeur général des Postes de Belgique (1925-1928). Malgré les nombreux déplacements imposés par sa profession, Hubert Krains reste attaché et marqué par les vingt premières années de sa vie à la campagne et dans un milieu pauvre. Ce souvenir se retrouve en permanence dans les écrits de Krains qui sont de véritables documents sur la vie rurale à la fin du XIXème et au début du XXème siècles. Il publie ses premiers contes dans La Wallonie. Mockel et d’autres collaborateurs de la revue symboliste lui prodiguent conseils et encouragements. Georges Eekhoud est le deuxième maître de Krains. Il l’initie aux auteurs anglo-saxons et russes. Ensemble, ils fondent le Coq Rouge (1895). Après une brève période de nostalgie due à son installation en Suisse (1895), sa véritable personnalité se révèle : 1904 est l’année d’une de ses oeuvres majeures : Pain noir. Eloigné de son pays, il semble le redécouvrir avec plus de force et de vérité. Envoyant de nombreux articles à des revues francophones, il s’insère dans la vie culturelle suisse et devient un maître pour les jeunes littérateurs qui lui demandent conseil. De retour au pays (1911), il y connaît la guerre et, affirmant avec force “… je suis Wallon”, réagit à la montée des revendications flamingantes. En 1928, à l’occasion d’un procès intenté contre un ancien incivique flamand grâcié, Krains est l’un des tout premiers à répondre à l’appel d’une souscription pour payer les frais du procès. De nombreux articles dans la presse de cette époque montrent son ardeur à défendre la langue et la culture française. L’après Première Guerre mondiale est la période de la reconnaissance officielle de l’écrivain et du conteur. Krains s’impose également comme un critique littéraire perspicace et pénétrant, notamment au travers de nombreux articles dans La Vie wallonne. Président de l’Association des Ecrivains belges (1918-1934), membre de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises, il refuse cependant d’en être le secrétaire perpétuel. Celui qui soutient le jeune Jean Tousseul, n’a cure des honneurs et souffre, en silence, de l’indifférence du public à l’égard de ses écrits. Ses dernières années sont marquées par deux échecs commerciaux importants. De plus, en gare de Bruxelles, Hubert Krains connaît une fin tragique, broyé sous les roues d’un train; une mort violente à l’instar de l’aubergiste Jean Leduc, le héros de son Pain Noir.