sa KINET Mimy - Maison de la poésie et de la langue française de Namur

KINET Mimy

Biographie

Mimy Kinet est née le 29 décembre 1948 à Grupont (Luxembourg belge). Licenciée en philologie romane, elle attend d’avoir quarante ans pour publier une première plaquette de poésie. A partir de 1991, elle dirige la revue RegArt (fondée par Alex Millon et Antonello Palumbo, puis Eric Tremellat) à laquelle elle collaborait déjà, revue où se côtoient des noms tels que Jean Chatard, Claude Donnay, Hélène Dorion, Marie Evkine. La revue comptera de son vivant 26 numéros et constitue une exception dans le paysage de la littérature de recherche et de création. Poèmes, photos, notes ouvrent largement les horizons.

Trois autres recueils verront le jour, respectivement en 1991 Hypogées (avec des illustrations originales d’Arthur Grosemans), en 1994, Le Discours du muet suivi de Fables du mardi et en 1996, dans une nouvelle collection de L’Arbre à paroles (Textimage), Précis d’inconsistance.

Elle déroule un travail fabuleux de densité et de sélection rigoureuse dans deux lieux : à L’Arbre à paroles, au Comité de lecture, d’abord, pour lequel elle rédige entre autres les consignes idéologiques et déontologiques du choix et du respect des poètes-candidats à l’édition, ensuite à la revue L’Arbre à paroles, autour d’un travail de lecture et de correction d’épreuves en collaboration avec Agnès Henrard. On la voit peu en public. Elle se fait terriblement discrète. A peine la croise-t-on à la Journée d’Hommage à Albert Ayguesparse au Théâtre-Poème, en septembre 1994, ou, en octobre 1995, à la Maison de la Poésie de Namur pour la découverte de la revue L’Arche d’Ouvèze (de Pol Laurent). Là aussi, elle n’ose même pas prendre la parole pour lire. Elle est toute retenue et retrait. La maladie, tue, tenue elle aussi discrète, finira par s’imposer et Mimy meurt le 6 septembre 1996. Deux articles évoqueront alors sa disparition : celui de Luc Norin dans La Libre Belgique du 10 septembre et celui de Carmelo Virone dans Le Carnet et les Instants. Pas d’autre écho. L’hommage, plus conséquent, viendra un an plus tard, grâce au travail de l’équipe de L’Arbre à paroles avec le numéro qui lui est consacré Mimy Kinet, n°96, bimestriel de septembre-octobre 1997. Avec des contributions éclairantes d’amis-critiques : Doms, Chenot, Donnay, Antoine, Roukas, Soucy, Counard… Il faudra attendre un an de plus pour que les mêmes éditions proposent l’ensemble de l’œuvre poétique, sous le titre Poésie (œuvre complète). Le dernier numéro de la revue RegArt lui rend hommage, ainsi qu’un des numéros de la revue Bleu d’encre.

Source : Philippe Leuckx in Service du Livre luxembourgeois

Bibliographie

Collaborations (sélection)

  • L’Arbre à paroles n° 91, n° 100. Éditoriaux, critiques, notes diverses dans regArt n°18, n°19 (oh! le bel hommage à Praillet), n° 22 (Compte rendu de la 19e Biennale de Poésie à Liège).

Traductions

  • M. Kinet, en collaboration avec son professeur de grec contemporain, Aki Roukas, a traduit des poètes contemporains : entre autres, Tassos Livaditis, Christos Laskaris, Yannis Yphandis, Yorgos Chimonas. Ces traductions figurent dans le dernier numéro de regArt paru de son vivant, le 26, du printemps 1996, son dernier printemps. Avec un ensemble de 9 photos, encartées ou en couverture.

A consulter

  •  La revue L’Arbre à paroles n° 96 (poèmes inédits, articles …)
  •  La revue regArt n° 25 (note de lecture relative à Discours du muet, par Ph. Leuckx), hiver 95.
  •  Quelques anthologies : celle d’Yves Namur (Poésie francophone de Belgique, lecture de quelques poètes nés après 1945), Sud, Hors-Série, 1996; celle de Renée Linkhorn et Judy Cochran (Belgian Women Poets : an anthology), Éd. Peter Lang Publishing, New York, 1999).

Textes

Il pleut un chant dans ma mémoire.
J’emporte dans ma bouche
rebelles voix d’ébène,
petites joies parjures.
Il pleut des lys.
dans mes tiroirs.

Il n’est pas de hasard

Quelle étrange aventure
Eventre cette nuit?
Un cercle de comètes
Veille au chevet d’étoiles
Qu’on ne voit pas encore
Il n’est pas de hasard…

Quel secret sanctuaire
Enferme cette errance
Et fait d’une semence
Le tendre pain sacré?
Il n’est pas de hasard…

Le Naos fait le temple
A l’instant des souffrances
Et ce trouble inhumain
Me déchire et m’enchante.
Il n’est pas de hasard…

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Cela n’arrive qu’une fois dans une vie:
ce matin du 30 février, le soleil se leva  à l’ouest
un pauvre homme eut pitié d’un magnat
un enfant mit son père au monde
Et j’ai trouvé ça normal.