IMHAUSER Fernand

Biographie

Photo de l’auteur : Reproduction d’un portrait réalisé par Léopold Plomteux.

 

Fernand Imhauser est né le 24 décembre 1928. Il est mort au moment où Richard Tialans récitait ses poèmes au Casino de Spa.

L’auteur a écrit sous le pseudonyme de Quentin-Ravon-Pragues.

Bibliographie

  • Oeuvres poétiques complètes publiées par ses amis. Verviers : Temps mêlés, 1971.
  • Oeuvres poétiques. Préface de Francis Edeline.  Soumagne : Tétras lyre, 2001.  (Lyre sans bornes).

 

Textes

Banlieue

Sur le banc d’où j’écris bavochent les tilleuls.
Un chien passe.  On entend, comme une proue intense,
L’avion de New-York diviser le silence.

L’aube vient.  L’aube… On croit qu’on est à jamais seul.

Le chien repasse, avec un journal dans la gueule.

Commentaires

Poète maudit dans toute l’acceptation du terme, Fernand Imhauser n’aura connu aucune trace de renommée de son vivant.  Cette oeuvre est pourtant l’une des plus fervents et des plus profondes que la Wallonie ait donnée au monde, en ce second demi-siècle.  Elle peut faire songer à deux autres marginaux, Tristan Corbière et Jules Laforgue.  Mais Fernand Imhausser appartient à une époque plus sismique, peut-on dire: le refus, chez lui, s’accompagne d’images venues du subconscient et de stridences que la raison n’a pas eu le temps d’attiédir.  Retors et séduisant, il sait dire son inadaptabilité avec des accents presque mélodieux et toujour entourés d’une pluie d’étincelles.  En cela, il civilise, comme malgré lui, ses souffrances, et leur confère une musicalité qui ressemble peut-être à celle d’Henry Levet ou, plus près de chez lui, à celle d’un Odilon-Jean Périer qui serait emporté, ivre et libre à la fois.  Cette  belle voix, unique et brisée, mérite une attention que seuls lui ont accordée quelques dizaines d’admirateurs.

La poésie francophone de Belgique (1928-1962). Bruxelles : Editions Traces.