Née à Fayt-lez-Manage le 23 avril 1940
Née à Fayt-lez-Manage le 23 avril 1940
Il chevauchait
par-delà tous les désirs abolis
le cheval noir
que mon rêve nourrissait de fantasmes
Et l’orage en déroute
poursuivait l’incertitude des vents
Esquif en détresse
mon âme démâtée
épousait tous les courants
Que grâce soit offerte enfin
à celui qui, tremblant et confus,
traverse, opiniâtre
l’espace désertique
Là où son coeur se brise
dans la prison des signes
il a cru reconnaître
l’Elu aux plaies de feu
“Le Journal des Poètes”, n°1, janv/fév. 1974
Très certainement, la poésie difficile de Lucienne Hoyaux, qui paraît discontinue, dans ses éclairs successifs sur un état d’être peu atteignable, est intéressante par son effort incessant vers la Source, l’Au-delà du langage, auquel nous initie avec sensibilité son préfacier Fernand Verhesen, autre poète passionné de recherche essentielle. (Marcel Hennart à propos du 1er recueil “Traverser l’interdit”)
“Le Journal des Poètes”, n°4, 1973
Pour qui capte et retient cette parole en l’éclat de quelques mots toujours brefs, denses et vibrants, le vertige est la règle: approche de l’autre et de la transparence, appels, échecs, approche à nouveau….Lucienne Hoyaux n’en évite pas moins toute espèce de sécheresse ou d’abstraction. D’abord par la violence même de ce qui la saisit, qui nous saisit, qui meurtrit pour illuminer. Parce que l’auteur ensuite interroge, au nom de la Parole qui l’anime, les éléments: la quête ne saurait être personnelle exclusivement, elle est cosmique aussi. (Pierre Dhainaut)
“Perspectives”, 15/10/76 à propos de “Transparence de la terre”
Plus tendre, crispée aussi, est la poésie de Lucienne Hoyaux qui dit le temps meurtri, les horizons impossibles, le silence indécent des déserts. Ici les mots expriment la violence des combats sans répit pour renaître à soi-même en ces ‘siècles de barbarie’ aux rumeurs d’Apocalypse. On ne peut qu’être saisi par ces poèmes souvent haletants où sourd sans cesse le ‘souffle ravageur’ de la révolte contre les rêves brisés, les ‘demeures inaccessibles’, le temps, les refus de la vie… L’écriture, très ramassée de Lucienne Hoyaux, véritable architecture lumineuse, est chemin difficilement frayé vers une éternité qui s’incruste, chair et sang, dans la “Transparence de la terre”. (Joseph Paul Schneider)
“Le Journal des Poètes”, n°6, 1975
Nous sommes, avec Lucienne Hoyaux, toujours tendus entre ce que perd à jamais le dévoilement de l’origine et ce que fonde l’enracinement dans l’actuel du poème…Les angoisses de l’auteur ne sont pas sans rémission dans l’intimité de l’être et d’une poésie dure, torturée parfois, toujours maîtrisée par une langue rigoureuse, par une musique verbale à la fois sourde et limpide dont les nuances tonales exaltent les résonances. (André Doms)
Lettre de Henri Cornélus du 9/2/83 à propos de “Le signe de l’aigle“
Le poème liminaire introduit parfaitement tous les autres et est très beau dans son dépouillement. A travers tous les vers suivants-ou presque-, vous “déambulez dans l’incroyable”, parmi des “paroles de lave”, dans une sensualité souvent filtrée par votre intelligence. Le tout forme, comme vous le dites vous-même, “un aquarium lunatique”, un “musée imaginaire” dans lequel, toujours ou quasi toujours, bougent les fantasmes de “l’approximation des fuyantes visions”…