Né en 1944, de souche écaussinnoise, Bruno Heureux, auteur-compositeur-interprète de chansons françaises, grandit dans un milieu d’enseignants, ce qui ne manquera pas qui ne manquera pas d’influencer sa future trajectoire professionnelle. Après des humanités gréco-latines au collège de Bonne-Espérance, menées de front avec une solide formation musicale, il entreprend des études supérieures dans des domaines aussi différents que la philosophie, l’éducation physique et la kinésithérapie. C’est l’époque où Louvain et son université accueillent encore des jeunes gens venus du monde entier, sans restriction linguistique aucune.
Là, Bruno Heureux découvre le monde et la vie artistiques sous toutes leurs formes culturelles ; il y trouve épanouissement et terreau pour un art souvent qualifié, à tort, de « mineur », la chanson française, où il s’essaie avec un certain succès. C’est alors le temps des premières compositions poétiques, de la manche dans les restaurants, des débuts sur scène dans les cercles universitaires et cabarets, où il s’accompagne à la guitare. C’est vraiment le temps de l’insouciance, d’autant plus que les résultats scolaires répondent aux espérances parentales, malgré quelques infidélités aux cours, tues à l’époque et aujourd’hui avouées.
Ensuite, la « vraie » vie lui tend les bras : il s’y jette à cœur et corps perdus, avec une vitalité et un enthousiasme débordants. Le mariage avec Annick, rencontrée à l’université, les naissances de Marc et d’Olivier, la direction de « La Marlette », centre de l’ADEPS à Seneffe, puis l’enseignement à l’ITSSEP, école d’humanités sportives à Woluwe-Saint-Pierre, ne l’empêchent pas de continuer à écrire chansons et textes et à se produire dans toute la région francophone. Ses pérégrinations l’amènent à croiser et à fréquenter Julos Beaucarne, Jacques Hustin, Jean-Claude Watrin, Claude Mauranne, Philippe Anciaux, Jofroy, Michel Fischer, Paul Louka… Quel plaisir pour l’amateur qu’il est resté de partager la loge, la scène, la sono et l’après-spectacle de ces professionnels de la chanson belge d’expression française ! Quel souvenir aussi que sa participation à la première partie d’un concert de Nicole Croisille, au Cirque Royal, devant deux mille personnes ! Quel bonheur, encore, que la réalisation d’un rêve sous la forme d’un disque 33 tours intitulé « Ma Vallée », avec la participation, notamment, de Jean-François Maljean, au piano, et de Jacques Stotzem, à la guitare.
Pourtant, peu à peu, des responsabilités professionnelles accrues et les activités sportives de ses fils forcent Bruno Heureux à prendre du recul par rapport au monde du spectacle puis à en sortir, tout en poursuivant ses travaux d’écriture et de composition musicale.
Et, ce n’est qu’au terme d’une carrière consacrée à la jeunesse, qu’il termine comme directeur d’école secondaire à l’Institut Sainte-Begge à Andenne, que Bruno Heureux peut à nouveau consacrer plus de temps à sa passion, d’autant plus que ses enfants ont quitté le gîte familial pour tracer leur propre sillon. Le jeune pensionné en profite alors pour s’investir à fond dans le développement de la culture et la promotion des artistes au sein de la communauté de Hannut, où il vit depuis plus de trente ans ; il collabore notamment activement à la vie du Centre Culturel local, où il est chargé de la communication et des reportages. De plus, devenu journaliste professionnel dans la presse périodique, les articles culturels, sociétaux et politiques ravissent les lecteurs de la presse locale par la qualité de l’écriture, l’indépendance d’esprit et le franc-parler de leur auteur.
Lors d’un vernissage, il fait la connaissance de Gérard Mathieu ; ce photographe professionnel de renommée mondiale est rapidement séduit par les textes et chansons de Bruno. La synergie des talents de ces deux artistes se concrétise par la publication de « Chemins et Rencontres », un recueil poétique où, dès la préface de Julos Beaucarne, le lecteur pénètre un univers plein de tendresse, de générosité, de questionnement, de clins d’oeil et de révolte, que les photos de Gérard Mathieu ont réussi à exprimer avec talent et sensibilité. « Au carrefour de la rencontre s’ouvre un nouveau chemin » dit souvent Bruno Heureux. Au cœur de chaque texte, au détour de chaque phrase, ses compagnons de route côtoient un homme simple et vrai, spontané et pudique, accueillant et tolérant, profondément humain et humaniste, en une image, un « semeur de bonheur ». En juin 2004, Bruno se produit sur la scène de l’Espace Félix Leclerc, sur l’Île d’Orléans, lors du vernissage d’une exposition des peintures de son ami et complice André Coppens. Chanter et réciter ses compositions devant Nathalie Leclerc, la fille de Félix, sur la scène où de très grands noms de la chanson à texte, québécoise, française et belge, se produisent, s’entendre dire par l’hôtesse des lieux qu’il a été « un bon élève de mon père », font que ces moments resteront à jamais gravés dans le cœur et la mémoire du chanteur thisnois. Depuis, Bruno Heureux se rend chaque année au Québec où le public lui réserve toujours un accueil chaleureux tant il apprécie la poésie naturelle et l’humour de notre poète wallon.
Aujourd’hui, Bruno Heureux consacre une grande partie de son temps à sa passion de l’écriture et de la composition ainsi qu’à l’organisation d’événements culturels. La préparation d’un nouveau recueil poétique illustré de tableaux d’une artiste peintre québécoise, Denise Lafrenière, la mise en chantier de nouvelles chansons en studio, des spectacles en Belgique, de prochains voyages au Québec… sont autant de projets en cours qui lui donnent l’occasion de vivre de rêves et, comme il le dit : « C’est formidable ! » FDM édition