HARDY Adolphe

Biographie

(Dison, 1868-1954)

Poète et journaliste francophone, docteur en droit. Il a dirigé “Le Rappel” (Charleroi), a été rédacteur en chef de “La Dépêche” (Liège), secrétaire de rédaction au “Journal de Bruxelles” et rédacteur parlementaire à “La Libre Belgique”. Très attaché à l’Ardenne, il a publié plusieurs recueils qui en sont inspirés.

Bibliographie

Bibliographie

La fête du pasteur, Herve, Éd. Chandelle, 1886, idylle allégorique écrite en hommage au Directeur du collège Marie-Thérèse et marquant déjà un don d’observation.

Les voix de l’aube et du crépuscule, Namur, Éd. Godenne,  1887-1888. L’auteur souhaitait ne pas avoir écrit ces vers!

Les trois fées, Timmermans, 1883.

Vers le passé, Namur, Éd. Godenne,1888.

Jan et Lena, Namur, Éd. Godenne, 1889. Dédié à Fina Hardy

Les émotions d’un pigeon blanc, Namur, Éd. Godenne, 1889.

Fleur d’hiver, Namur, Éd. Godenne, 1889.

Souvenir d’enfance, Namur, Éd. Godenne, 1889. Ce recueil est dédié à Léon Hardy.

Croquis ardennais, Namur, Éd. Godenne, 1889. Une version remaniée de ces 16 poèmes figurera dans La route enchantée (cf. infra) sous le titre Dizains rustiques.

Pour lire au bois, Louvain, Éd. Fonteyn, 1893, publié à l’occasion de la Kermesse flamande. Dédié à son Altesse Royale la Duchesse d’Arenberg.

Les émaux wallons, Namur, Éd. Godenne, 1897. Ces deux dernières oeuvres sont très bonnes. C’est pris sur le vif. Le poète s’est trouvé comme “descriptif” : adieu au Romantisme, comme à une certaine mièvrerie de débutant.

Mimi, rouge-gorge, dans : Le Patriote illustré, 1898.

Chant hennuyer, 1899. Dédié à Léon Mabille.

La route enchantée, Paris, Éd. Fischbacher, 1904, coll. des Poètes français à l’Etranger. Avec une préface de Georges Barral, préface à laquelle Adolphe Hardy tenait beaucoup.  2e éd.,  Éd. Association des écrivains belges ;  Librairie générale des sciences, arts, lettres, Bruxelles, Dechenne et Cie, 1911. 3e éd., Éd. Ernult-Doncq, Bruxelles, 1948.

– Le joli Mai, Bruxelles, Em. Rossel,  1905.

Le cortège des mois, Bruxelles, Éd. Bruylant,  1932. Ce recueil vaut à l’auteur le Grand Prix de Langue française, institué par l’Académie française en 1914, pour honorer un écrivain et le récompenser des services rendus à la langue française en dehors de la France. Georges Goyau, de l’Académie Française, présentait cet ouvrage dans la Libre Belgique du 18 janvier 1932.

Le bréviaire du bonheur, Bruxelles, Éd. Ernult-Doncq,1951. Testament spirituel. Ces trois derniers recueils représentent l’oeuvre principale de l’auteur, avec son Ardenne héroïque, Association des écrivains belges, Paris, Librairie générale des sciences, arts, lettres, Bruxelles, Dechenne et Cie, 1919.

Les ancêtres du prince Léopold, recherches généalogiques sur la famille royale belge, Dans : La dépêche, des 18, 19, 20 juin 1902.

Article sur le folklore et Petit traité de versification, en neuf leçons, inédit, 1903.

Des collaborations innombrables dans revues et journaux, dont Le Journal de Bruxelles, La Libre Belgique, La Nation Belge, Le XXe siècle, parmi bien d’autres.

Textes

Conquis de ferme

Soir de mars.  A mi-côté, une petite ferme,
Silencieuse et lasse, au fond du clos s’enferme
Entre ses chaumes bas et ses vieux appentis.
Après un jour très dur passé sous un ciel gris,
Là-bas, dans les labours fouettés par les averses,
On a rentré chevaux, boeufs, socs, rouleaux et herses;
Et chacun, ayant pris sa place sur son banc,
Attend la soupe au chou qui bout au feu flambant,
Tandis qu’à coups de becs et d’oubles, brusque et drue,
La grêle, en vains assauts, sur les vitres se rue.

Commentaires

Son oeuvre, déclare Boubée, laisse l’impression de douceur charmante et apaisée qui monte d’un paysage ardennais. Il y a de la grâce, de l’ordre, du goût, beaucoup d’émotion, mais d’une émotion qui n’a rien de tumultueux. Il est entièrement sincère : il voit avec des yeux d’enfants la maison paternelle, les côteaux qui l’encadrent et il les chante en des pièces courtes, ténues, qui ont de la grâce fugitive d’un oiseau dans un ciel matinal.