(Marcinelle, 1900-1971)
Pseudonyme occasionnel Pierre Dandrimont. Ecrivain francophone, son oeuvre traduit les joies quotidiennes, les villages clairs et les hommes au coeur fraternel. Il est aussi poète, dramaturge, conteur et romancier.
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(Marcinelle, 1900-1971)
Pseudonyme occasionnel Pierre Dandrimont. Ecrivain francophone, son oeuvre traduit les joies quotidiennes, les villages clairs et les hommes au coeur fraternel. Il est aussi poète, dramaturge, conteur et romancier.
Il suffit qu’une odeur de foin mûr me parvienne
Et mon songe endormi se réveille aussitôt
Je me sens prisonnier d’une douceur ancienne
Et mon bonheur frisonne au vent comme un agneau.
Odeur des prés lointains près des longues lisières,
Vous avez traversé des froments déjà roux,
Le village a souri sous son poids de lumière
En vous reconnaissant fidèle au rendez-vous.
Vous arrivez à flots, si pénétrante et fraîche
Que j’ai sur mon bateau planté le grand pavois,
Car je reste celui qu’un parfum d’herbe sèche
Frappe si bien au coeur qu’il retrouve la Foi
Nous avons dit déjà les qualités de la poésie de Jules Gille qui, dans notre siècle d’abstraction et d’artifices, retrouve le sens des réalités concrètes, charnelles, quotidiennes. Simplicité, Panier de pommes, Feux de fanes, pain de seigle : ces seuls titres disent le souci de chanter “les travaux et les jours”, les joies qui naissent du contact avec la nature.
Ces joies ne sont-elles pas menacées à l’ère atomique? Le poète a imaginé ce que serait le destin d’une famille d’agriculteurs qui aurait échappé au cataclysme nucléaire. C’est un prétexte pour faire l’inventaire de tout ce que nous aimons, de tout ce qui charme notre esprit et nos sens. Dies irae, est une “épopée familière”, une préfiguration d’un monde futur, si semblable, par son côté humain, à ce que fut le monde d’hier.